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Petit guide du caca au travail
Au travail, il y a deux types de personnes : celles qui préféreraient se jeter dans un volcan plutôt que de déposer un numéro 2 aux toilettes du bureau, et celles qui trouveraient ça fou de ne pas profiter de leur temps rémunéré pour le faire.
Même si vous êtes affligé.e de parcoprésie (l’angoisse de faire caca dans les lieux publics), vous avez un corps humain comme tout le monde (et comme tous vos collègues). Un jour ou l’autre, il vous faudra bien affronter votre peur de faire caca au travail. Ce jour-là, vous serez heureux.se d’avoir lu cet article.
Pourquoi aller sur le trône au boulot ?
Si on met de côté le tabou des fonctions corporelles et la propreté discutable de certaines toilettes publiques, franchement, il y a presque uniquement des avantages à couler ses bronzes au travail.
Pensez-y, si vous le faisiez tous les jours, vous économiseriez facilement au moins un rouleau de papier toilette par semaine, et presque une heure de temps de loisirs. En pleine crise de l’inflation ? Ce n’est pas négligeable.
Encore mieux, passer dix minutes par jour de temps de travail aux toilettes, au bout d’un an, c’est l’équivalent d’une semaine de congés payés supplémentaire.
Elon Musk, le temps de faire son numéro 2, aura gagné l’équivalent de 250 000 euros, rien qu’en restant assis sur le trône. Si j’étais lui, je ne m’en priverais pas.
Même au-delà des bienfaits monétaires, faire caca au travail est bien meilleur pour votre santé. Manger après la nuit, marcher pour se rendre à son lieu de travail, boire un (ou trois) cafés, sont autant d’activités qui stimulent le transit intestinal.
Si vous gardez le cigare au bord des lèvres toute la journée par gêne d’utiliser les toilettes du bureau, vous vous exposez à des gaz, de la constipation, et même, à la longue, à des fissures anales. Hé oui, votre corps va réabsorber l’eau de tout ce que vous gardez coincé en bas du tuyau, rendant vos selles dures comme de la roche après les heures de bureau.
Ça ne vaut pas la peine de se retenir. Si la nature vous appelle au travail, répondez.
Comment faire ça avec dignité
Si vous avez l’âge d’avoir un emploi, vous n’avez probablement plus l’âge qu’URBANIA vous apprenne à faire la grosse commission. En revanche, que diriez-vous de quelques conseils glanés auprès de mes collègues et tout au long de mes années d’expérience à utiliser les toilettes pendant les heures de bureau ?
Si c’est la propreté des lieux qui vous perturbe, laissez-moi d’abord vous rappeler qu’on ne peut pas attraper de maladies en s’asseyant sur une cuvette publique.
Cela-dit, même si on apprenait qu’elles ont des propriétés antiseptiques, personne n’aura jamais l’envie de s’asseoir sur des petites gouttes suspectes. Personne ne sera jamais non plus complètement à l’aise en présence de traces de pneus d’origine inconnue.
Pour rendre le trône plus accueillant, vous avez tous les outils à votre disposition et c’est à vous de prendre le temps de les utiliser : savon, gel désinfectant, papier toilette tant pour couvrir les marques non grata au fond du bol, que pour ne pas vous asseoir directement sur la cuvette.
Si ce sont les fesses des autres qui vous effraient plus que la pollution des océans, vous pouvez même apporter des lingettes désinfectantes.
Par contre, ne restez pas en hauteur pour votre numéro 2, par peur de vous asseoir. En plus d’être franchement peu ergonomique, cette position a le pouvoir de vous rendre malade.
Si c’est le regard de vos collègue qui vous fait perdre vos moyens, j’imagine que vous connaissez déjà les techniques classiques du ninja de la cuvette : aller aux toilettes d’un autre étage, mettre du papier à la surface de l’eau pour amortir l’atterrissage, coupler votre pause toilette avec une autre action, comme faire des photocopies ou aller se chercher un verre d’eau pour brouiller les cartes et ne pas être celui ou celle qui revient les mains mouillées quand on vous cherche pour parler d’un dossier.
Vous pouvez aussi adopter l’attitude inverse de la personne qui assume pleinement ses fonctions naturelles.
Faites caca en pleine conscience grâce à la méditation. Assumez qu’il pourra y avoir des bruits. Faites la paix avec la possibilité d’une odeur.
Équipez-vous même d’un bidet portatif pour sortir de la cabine pleinement rafraîchi.e.
Sans pour autant lancer dans tout l’open space « Wouah! Ça fait du bien de larguer les amarres! », vous n’avez absolument pas besoin de vous cacher outre-mesure pour faire quelque chose de naturel, privé et ordinaire.
Avez-vous remarqué que les personnes les plus à l’aise à se diriger sans pudeur vers les WC, un magazine sous le bras, sont les hommes patrons dans la cinquantaine ? Je ne dis pas qu’il y a un lien entre l’avancement professionnel et la capacité à faire caca sans se soucier du jugement des autres, mais… ça reste peut-être une théorie à explorer.