Logo

Partir ou rester? Le meilleur et le pire du Québec pour vous aider à prendre une décision

Votre famille vous manque, mais est-ce une raison suffisante pour rentrer?

Par
Lucie Piqueur
Publicité

Vous vous réveillez au son des déneigeuses (grandes comme des paquebots) qui raclent votre rue. Un café entre les mains, vous visualisez la journée qui s’annonce : déneiger les 8 mètres de neige qui sont tombés cette nuit sans vous casser le cou dans l’escalier; travailler avec les chaussettes mouillées; sourire parce que quelqu’un fait une blague sur les Français que vous avez déjà entendue 10 fois.

Et soudain, vous vous demandez : suis-je bien chez moi ici?

Puis, vous repensez à votre bled natal; à vos amis d’enfance qui se plaignent quotidiennement des gilets jaunes sur Facebook; aux journées de travail françaises qui ne finissent jamais avant 20h; à Michel Drucker qui refuse de prendre sa retraite…

Que ça fasse 6 mois ou 6 ans qu’on a quitté le doux pays de notre enfance, on se pose tous périodiquement la question : je reste au Québec ou je rentre au bercail? Pour vous aider à faire face à cet éternel dilemme, voici la liste de ce qu’il y a de pire au Québec, suivie de la liste de tout ce qui vous manquera si vous partez.

Publicité

(Si vous voulez, après, je vous fais une liste de vos repas préférés et ceux que vous aimez le moins.)

Le pire du Québec :

Les codes relationnels pas clairs

Une des raisons principales qui poussent les Français à quitter le Québec, c’est qu’ils ont du mal à se faire des amis locaux. Bon, à la limite, on pourrait comprendre les Québécois, si le problème était juste qu’ils nous trouvent chiants. Mais pourquoi certains viennent-ils nous aborder avec leur grands sourires, nous raconter en détail la mort du chien de leur mère et nous laisser tout plein d’espoir… si c’est pour ne jamais souhaiter nous revoir? Hypocrisie locale ou simple incompréhension, il reste qu’on a toujours l’impression de se prendre des gros vents.

Au moins, en France, personne ne s’adresse la parole. Comme ça, c’est plus clair.

L’hiver

L’hiver québécois est indiscutablement l’épreuve annuelle qui teste votre volonté de rester vivre ici. Pendant quatre mois minimum, chaque sortie est un combat. On porte un manteau informe et des grosses bottes qui n’ont jamais le temps de sécher, on glisse pitoyablement sur les trottoirs glacés, on coince notre voiture dans les bancs de neige, on oublie nos moufles partout et on a les crottes de nez qui gèlent. Et l’année suivante, tout recommence. Si vous n’êtes pas fan de la magie de Noël et des sports d’hiver, vous êtes mal barrés.

Les infrastructures

Publicité

Pourquoi une région plutôt riche et qui n’a jamais été bombardée a-t-elle l’air de ça? On se le demande. Conduire une voiture au Québec, ça veut dire serrer les fesses en passant sur un pont qui a l’air moyennement solide, hurler parce qu’on vient de rouler à pleine vitesse dans un cratère et qu’on a perdu des morceaux, pleurer parce qu’on va encore être en retard à cause des travaux. Heureusement qu’au total et pour le Québec au complet, il y a QUATRE lignes de métro!

La pénurie de médecins et de personnel médical

Couvrez-vous bien l’hiver, car si vous tombez malade au Québec, vous êtes dans le caca. Il paraît que les médecins canadiens sont parmi les meilleurs au monde, mais je ne saurais vous le dire, car je n’en ai jamais vu. Une fois, j’ai attendu 6h dans une clinique à cause d’une grippe, et je me suis jurée de ne jamais revenir à moins d’avoir la lèpre.

La bouffe

C’est cher, c’est pas très frais, c’est pas très raffiné et même si c’est moins bon, on prend quand même du poids. On finit toujours par s’habituer à la nourriture d’ici, mais il suffit de passer quelques jours en France pour se souvenir qu’on est originaire du pays de la gastronomie. Il y a des jours où on vendrait sa mère pour manger du bon comté.

Bonus :

Publicité

Le coût des télécommunications : il faut prendre une hypothèque pour 2Go d’internet par mois sur son portable.

Les automobilistes : d’accord, les automobilistes français n’ont pas particulièrement bonne réputation. Mais au moins, ils évitent les piétons et ils ne doublent pas par la droite à 130km/h sur l’autoroute pendant une tempête de neige.

Le meilleur :

Le calme et la sécurité

En lisant la liste précédente, on pourrait penser que le Québec est une jungle qui veut notre peau. Et pourtant, la vie ici est sincèrement sereine. Qu’on habite à Montréal ou sur la Côte-Nord, c’est rare de se sentir vraiment menacé. C’est peut-être la neige qui absorbe le bruit et rafraîchit les ardeurs, mais ici, tout est plus calme.

La liberté professionnelle

En gros, en France, on se choisit une voie professionnelle au début de l’âge adulte puis on suit lentement le chemin qui mène en ligne droite vers la retraite (quand on a de la chance). Au Québec, déjà, il y a une pénurie de main d’oeuvre : la Fête du Slip pour des Français habitués à un taux de chômage de 10%.

Publicité

En plus, ici, il n’est pas rare de changer de carrière, d’avoir différents boulots complémentaires ou encore de retourner à l’école à 30 ans. La. Fête. Du. Slip.

La fluidité dans les rapports humains

Oui, d’un côté, les codes relationnels sont durs à suivre, mais en même temps, on ne peut pas nier que les rapports sociaux sont vraiment à la bonne franquette ici. Et hop! On tutoie sa boss! Et Hop! On dit «Comment ça va?» à la caissière! Ici, pas de formules de politesse interminables dans les emails ni de hiérarchie insurmontable. Au Québec, même les vedettes sont abordables.

Les grands espaces

C’est un luxe de calibre international. Ici, même en ville, on n’est pas serrés. Les appartements ne ressemblent pas à des placards et on peut se retrouver dans la forêt à 45 minutes de n’importe quel centre-ville. Les gens sont tellement habitués aux grands espaces que même au milieu d’une foule, ils respectent une certaine distance entre eux.

Bonus :

Publicité

Les quelques jours de grand soleil en hiver : c’est beau, la neige qui brille sous un ciel bleu.

Les écureuils : Avouez que ça fait vide, en France, sans les écureuils.

Du coup, vous partez ou vous restez?

Si vous rentrez, par pitié, envoyez-moi un morceau de comté par la poste!