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Parodie horrifique de Winnie l’Ourson : et si tous les héros de notre enfance étaient des tueurs en puissance ?

Dans la ruche de Maya l’abeille, personne ne vous entendra crier.

Par
Oriane Olivier
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Cette semaine, l’adaptation horrifique de Winnie l’Ourson (Winnie The Pooh : Blood and Honey) sort dans les salles obscures de plusieurs pays à travers le monde (Etats-Unis, Pays-bas, Luxembourg…). Si aucune date de sortie n’est encore prévue dans l’Hexagone, cet improbable slasher, qui devait originellement sortir uniquement en VOD, a su convaincre suffisamment d’exploitants de salles pour s’offrir une diffusion sur grand-écran. Pour ce faire, le long-métrage a pu bénéficier d’un honnête succès populaire auprès du public mexicain, un pays où il a rapporté deux millions de dollars au box-office (pour 250 000 dollars de budget) avec son scénario pas piqué des hannetons.

Le pitch : abandonnés par leur jeune ami humain Jean-Christophe, qui a bien grandi depuis l’époque où il passait son temps dans la Forêt des rêves bleus, l’ours jaune et son acolyte Porcinet sont devenus des prédateurs assoiffés de chair humaine. Il faut dire qu’ils ont de bonnes raisons d’avoir les crocs. Car leur ancien petit pote leur a planté une cuillère à miel dans le dos, en les délaissant progressivement au profit d’occupations plus matures comme les études à l’université ou le galochage de sa nouvelle fiancée. Livrés à eux-mêmes et privés des collations que le garçonnet apportait, leur nature sauvage a pris le dessus et ils se sont mués en tueurs sanguinaires. Véritable phénomène sur le web depuis la parution de son premier trailer, cette histoire hilarante devrait moins ravir les fans inconditionnels de Winnie que les amateurs de parodies délicieusement gores. Mais le réalisateur Rhys Frake-Waterfield ne manque pas d’humour et d’idées pour ses futurs projets. En effet, malgré les nombreuses menaces de mort que le cinéaste a reçues pour avoir osé s’attaquer à un héros de la littérature enfantine, il ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et a déjà prévenu qu’il allait bientôt faire de la Fée clochette une créature sombre et alcoolique. Alors si tu nous lis Rhys, voici quelques personnages de dessins animés un peu trop policés, qui méritent eux-aussi un monstrueux relooking.

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MAYA L’ABEILLE

Sa raison d’agir : avec un taux d’extinction en constante augmentation, la petite abeille est sortie de sa ruche pour venger ses sœurs en voie de disparition.

Ses cibles : les géants de l’agro-chimie, les défenseurs de l’agriculture intensive et tous les politicards forceurs, qui ont fait prolonger depuis 2018 (et malgré leur interdiction en Europe en raison d’un alarmant écocide) les dérogations accordées aux producteurs de betterave pour l’utilisation de néonicotinoïdes.

Ses armes : son dard acéré ou pire encore, son générique. Une voix de fausset susceptible de faire craquer n’importe quel cadre de Monsanto après un nombre suffisant d’écoutes, et de le transformer en follower d’Hugo Clément. Sinon, elle peut aussi juste se contenter de se laisser mourir. Et c’est peut-être le scénario le plus terrifiant, étant donné que 84% des récoltes mondiales destinées à la consommation humaine dépendent de ces insectes pollinisateurs.

LES TORTUES NINJA

Leurs raisons d’agir : sur cette question, le petit groupe est divisé. Une partie des tortues argue que la quantité de trucs qu’on balance dans les égouts chaque jour a rendu leur vie invivable. L’autre, plus pragmatique, se plaint de l’explosion des prix d’une denrée alimentaire essentielle : la pizza.

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Leurs cibles : les escrocs de la 4 fromages, qui font payer un demi SMIC une part cramée à l’huile de truffe. Mais aussi tous ceux qui pourrissent le salon des tortues à chaque fois qu’ils tirent la chasse d’eau. Soit, il faut le dire, une grande partie de la population mondiale.

Leurs armes : des nunchakus anti-inflation, bien sûr. Et des gros sachets de sciure de bois dans laquelle ils enterrent vivantes toutes leurs victimes, jusqu’à ce qu’elles ressemblent à des petits étrons momifiés au fond des toilettes sèches de l’existence.

INSPECTEUR GADGET

Sa raison d’agir : face à la défiance croissante des citoyen.nes envers les forces de police, l’inspecteur Gadget s’est encarté au RN. Il a fini par troquer son couvre-chef culte pour la couronne de lauriers d’un polo Fred Perry.

Sa cible : les gilets jaunes, les antifas, les féministes et plus globalement toutes celles et ceux qui sont susceptibles de passer leur samedi dans la rue.

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Ses armes : pour mener à bien sa nouvelle mission, il dispose d’un véritable arsenal. À savoir : l’impunité des forces de l’ordre dans la plupart des affaires de brutalité policière, le monopole étatique de la violence légitime, l’effacement des preuves, les coups de matraques ou encore les gazeuses. Et bien sûr, son imparable joker : gogo-gadgeto IGPN !

LES CHEVALIERS DU ZODIAQUE

Leur raison d’agir : écoeurés que les signes du zodiaque aient été relégués au rang de simple brise-glaces dans les conversations entre futurs plans Q, les chevaliers sont tout colère. Ascendant : vraiment très très vénères.

Leur cible : les personnes qui ont inventé l’application Co-star. Les auteurs et autrices d’horoscope. Les personnes qui prétendent deviner pour qui vous votez à partir de votre thème astral. Toutes celles et ceux qui connaissent leur signe lunaire.

Leur arme : des tridents, des fléaux et des épées à têtes chercheuses, spécialement conçus pour débusquer les petits malins qui justifient leur comportement pourri parce qu’ils sont nés sous le signe du gémeaux.

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