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Papa, Maman, vous ne serez pas grands-parents

Sorry not sorry. J'ai d'autres priorités de vie.

Par
Mewen Leprêtre
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Papa maman, vous ne serez pas grands-parents. En tout cas, si vous le devenez, ce ne sera pas grâce à moi, mon frère n’étant pas fermé à l’idée. Je suis ce que l’on appelle quelqu’un de « childfree », ou en français, de SEnvol (sans enfants volontaires – NDLR). Je ne me suis jamais réellement posé la question de la paternité, je n’ai jamais vu cela comme un objectif à atteindre. Maintenant, en tant qu’adulte, je me suis forcément posé la question au moins une fois. La réponse a été trouvée très vite : non, je ne serai pas père.

Mes envies avant mon enfant

Dans notre société, on peut dire que je suis chanceux, malheureusement. Pourquoi ? Car je suis un homme. On me laisse plus ou moins tranquille quant à mon choix d’avoir des enfants ou non. Ce n’est pas le cas d’Astrid, ma collègue de 23 ans. Elle a tellement été confronté aux pressions sociales liées à sa maternité que maintenant, elle ne fait plus attention aux réflexions. « Elles avaient le don de m’énerver, mais maintenant, elles m’agacent juste… Mais je ne me cache pas pour dire que c’est un discours d’une autre époque. »

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Astrid est carriériste, comme moi : « J’adore mon travail, je ne veux pas avoir à l’arrêter ou à me limiter, car quelqu’un d’autre m’en empêche ». Je la comprends. Oui, je préfère faire passer mes envies avant mon enfant. Lucien, un bon copain lui aussi SEnvol, préfère aussi penser à lui : « C’est un fric dingue à dépenser et du coup, ça peut me priver dans la vie de tous les jours. » Égoïste, hein ?

Et bien pas tellement. Je pense que faire naître un enfant, c’est jeter dans la gueule du loup quelqu’un qui n’a jamais demandé à être là. Puis … l’actualité nous rappelle sans cesse que le monde dans lequel on vit n’est pas sûr, et le sera de moins en moins. Au cas où, petit rappel des faits : on vit depuis deux ans avec une pandémie sur le dos et, en plus du rapport alarmant du GIEC, quelqu’un qui porte le même nom qu’un fameux plat québécois a décidé de faire flipper la planète entière en rappelant qu’une potentielle 3ème guerre Mondiale est possible.

« Dans 40-50 ans, la Terre aura une sale gueule. Ce n’est pas sympa de le faire naître quelqu’un sur une planète pareille », lâche Lucien, conscient qu’on a poussé le bouchon trop loin avec notre planète de moins en moins bleue. Vous auriez aimé vous, être lâché là-dedans ?

« Tu changeras d’avis, tu es jeune ». On entend ça souvent de la part de nos proches, pro kids. Comme s’ils se rassuraient en niant. Ça leur ferait plaisir de s’occuper d’un énième bébé sur leurs vieux jours. Oui, ça leur ferait plaisir à EUX, mais pas à moi, pas à nous. Beaucoup transfèrent leur plaisir sur le fait que d’autres ont des enfants, comme le dit si bien Astrid : « Projeter son propre accomplissement sur la parentalité des autres, sans ce soucier de toutes les contraintes et investissements subies par les parents pour son propre bonheur : ça, c’est égoïste. »

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Doctrine

Par effet « dominos », je porte plus ou moins le même discours sur la relation de couple, non pas que je n’en veuille pas, mais je n’en fais pas une priorité. J’ai d’ailleurs plusieurs fois, en accord avec mes partenaires, mis fin à des relations à cause de ma carrière.

Alors, faites des enfants, n’en faites pas, peu importe vos arguments. Et d’ailleurs, vous n’avez pas besoin d’en avoir. Faites ce que vous voulez et laissez les gens faire ce qu’ils veulent. Et puis… pour les pressions sociales, ça passera. Les gens arrêteront bien un jour, les mœurs changent, heureusement. Je vous laisse, j’ai du travail. Vous comprenez … j’ai des priorités.