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On a vu la comédie musicale Diana sur Netflix pour que vous n’ayiez pas à le faire
Et si la princesse Diana chantait son mal-être sur scène ? Vous avez bien lu, nous parlons ici de Diana Spencer dite Lady Di ou la princesse de Galles. Et oui par « chanter son mal-être sur scène », nous voulons dire « participer à une comédie musicale ». Cette idée vous parait folle ? C’est tout à fait normal car c’est probablement l’un des concepts les plus absurdes de ces dernières années et pourtant l’Internet est un endroit très étrange.
Vous êtes sûrement en train de vous demander qui oserait faire cela. La réponse est simple : Netflix. Qui d’autre que le géant du streaming qui sort des dizaines de programmes par semaine pour avoir l’audace de sortir une comédie musicale sur la princesse Diana. Bon à leur décharge, ce ne sont pas eux qui ont pondu cette idée, Diana est une comédie musicale qui devait se jouer sur Broadway en 2020 avant que la pandémie ne lui coupe l’herbe sous le pied. Une captation filmée sans public (ce qui rend l’expérience encore plus triste) est donc arrivée sur Netflix début octobre avant ses débuts sur scène. Voici un petit résumé pour que vous ne perdiez pas deux heures (oui, deux heures !) de votre vie devant cette œuvre de très mauvais goût.
(Avant tout, il faut savoir que la personne derrière cet article est une grande fan de comédies musicales, ce genre détesté chez certains mais qui la remplit d’une joie immense. Il faut aussi savoir que cette personne n’a pas d’attachement particulier à la famille royale anglaise si ce n’est qu’elle adore The Crown et a très hâte de regarder Spencer, le prochain film de Pablo Larraín avec Kristen Stewart.)
« Harry, mon fils roux »
Créée par David Bryan et Joe DiPietro, Diana revient sur des événements marquants de la vie de la princesse de Galles, de sa rencontre avec Charles à sa mort tragique le 31 août 1997 à Paris. Le rôle-titre est interprété par Jeanna de Waal, chanteuse et comédienne britannique qui a joué dans plusieurs comédies musicales comme Wicked, Waitress, Kinky Boots… Seulement trois autres membres de la famille royale sont représentés dans Diana : la reine Elizabeth (Judy Kaye), le prince Charles (Roe Hartrampf) et Camilla (Erin Davie). C’est déjà bien assez.
La comédie musicale s’ouvre sur la jeune princesse en devenir, affirmant en chanson que « les contes de fées existent ». Ensuite, c’est au tour de la reine d’Angleterre de pousser la chansonnette pour déclarer qu’elle a le « pire job en Angleterre » et dire à son fils Charles qu’il est temps de se marier. Diana se confie alors à sa sœur sur l’intérêt naissant du prince, cette dernière lui affirme qu’elle serait un bon parti pour lui car « contre toute attente, elle est toujours vierge ». Accrochez-vous, ce n’est pas terminé. Charles emmène ensuite Diana assister à un récital de violon. Apparemment plus fan d’Elton John et de Queen que de musique classique, la jeune femme affirme qu’elle n’a « pas d’intellect mais peut-être y-a-t-il une discothèque ». Nous avons envie de dire que les choses ne peuvent pas être pires que ce moment, ce qui serait un mensonge.
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Diana commence sa relation avec Charles sous les yeux avides de la presse et avec une Camilla Parker Bowles qui n’est jamais très loin. La princesse de Galles tombe enceinte de William, puis d’Harry et chante au-dessus de son berceau « Harry, mon fils roux, tu n’auras rien à envier aux autres ». Agacée par le comportement pas toujours agréable de son mari, Diana change de look, de personnalité et commence à s’émanciper de la famille royale. Elle va à New-York, rencontre des patients atteints du Sida lors d’un moment qui restera dans l’histoire – passons sur le fait qu’un de ces patients chante « je suis peut-être malade mais je suis beau ». Avance rapide (car oui, nous avons eu quelques moments d’absence) : le divorce puis la mort tragique de Diana.
Une œuvre insensible
Maintenant que cette comédie musicale a été résumée avec plus ou moins de détails mais toujours beaucoup de consternation, parlons-en. Tout d’abord d’un point de vue purement technique, les acteurs essaient tous de faire de leur mieux avec le texte qu’on leur a donné. Certes, ils chantent très bien mais les chansons se ressemblent toutes énormément à l’oreille et surtout, ont des paroles aberrantes. Si Diana avait été une vraie parodie camp, cela aurait pu être un coup de génie de la part de ses créateurs. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Diana est une comédie musicale qui souhaite montrer les coulisses de ce mariage princier mais avec la légèreté qui caractérise les productions commerciales de Broadway – un mélange qui ne fonctionne pas.
Certes, regarder Diana peut être très drôle mais cela le devient beaucoup moins quand on s’arrête pour réfléchir à l’insensibilité de cette comédie musicale. Diana était une personne réelle dont la vie ne cesse d’être exploitée depuis sa mort, certes parfois avec soin comme les critiques l’affirment pour le prochain film Spencer. Mais dans cette œuvre, ce n’est absolument pas le cas. Broadway utilise des moments phares de la vie de Lady Di sans s’intéresser à l’humanité ou à ce que l’obsession, toujours très vivante, pour elle signifie. Ce qui est abordé dans la comédie musicale est déjà connu de tous ceux qui ont regardé The Crown ou passé cinq minutes sur Wikipédia, aucune réflexion plus profonde n’est apportée. Certes, ce n’est pas forcément le but des comédies musicales mais ici, ce manque est criant et embarrassant.
Quitte à regarder une comédie musicale médiocre, autant porter son choix sur Cats (la version de 2019) qui elle, est si mauvaise que cela en devient du génie. Contrairement à Diana.