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Nous sommes en 2024 et le sexisme est loiiiiiiin d’être mort en France

Le rapport annuel sur l’état des lieux du sexisme en France est assez déconcertant.

Par
Ouissem
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DE VIEUX RÉFLEXES CHEZ LES JEUNES

Le Haut Conseil à l’Égalité a publié ce lundi son baromètre 2024 sur le sexisme, un document de 76 pages qui constate un renforcement des stéréotypes, y compris chez les jeunes.

82 % des femmes ont déjà eu le sentiment d’avoir été moins bien traitées en raison de leur sexe, contre 41 % des hommes.

« Les réflexes masculinistes et les comportements machistes s’ancrent, en particulier chez les jeunes hommes adultes », s’inquiète le HCE qui constate que les clichés progressent même chez les femmes de moins de 35 ans.

92 % des sondés estiment que les femmes et les hommes ne sont pas traité·es de la même manière dans au moins une des sphères de la société.

57 % CONSIDÈRENT QU’IL EST DIFFICILE D’ÊTRE UNE FEMME, CONTRE 22% D’ÊTRE UN HOMME.

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« Cette absence de progrès après des années de combat féministe, ne peut être vécu collectivement que comme une régression ! », écrit dans son rapport le Haut Conseil à l’Égalité.

Le “ouin-ouin” a de l’avenir

37 % DES HOMMES ESTIMENT QUE LE FÉMINISME MENACE LEUR PLACE.

Les chiffres du rapport annuel donnent le tournis lorsque l’on se penche sur l’avis des hommes âgés de 24 à 35 ans.

52% de ces jeunes sont convaincus que l’on s’acharne sur les hommes.

59% sont persuadés qu’il n’est plus possible de séduire une femme sans être vu comme sexiste.

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Les jeunes hommes sont de plus en plus nombreux à avoir le sentiment d’être moins bien traités en raison de leur sexe.

Une intériorisation bien ancrée

Les hommes ne sont pas les seuls à propager les clichés sexistes. On observe chez les femmes un retour des stéréotypes conservateurs.

60 % des femmes pensent qu’on attend d’elles qu’elles soient discrètes.

34% des jeunes femmes estiment qu’il est normal d’arrêter de travailler pour s’occuper des enfants (+7% dans cette catégorie d’âge par rapport à l’an dernier). Et 70% des hommes pensent qu’un homme doit avoir la responsabilité financière de sa famille pour être respecté dans la société.

ÉCOLE, FAMILLE, INTERNET : AUX ORIGINES DU SEXISME

Pour le HCE, « le sexisme commence à la maison, continue à l’école et explose en ligne. » Et d’ajouter : « il faut s’attaquer aux racines du mal et de toute urgence ».

70% des femmes estiment ne pas avoir reçu le même traitement que leurs frères dans la vie de famille.

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Seulement 20 % des français déclarent que les situations sexistes et les inégalités étaient ou sont condamnées en classe.

Par ailleurs, le rapport constate que la majorité des contenus les plus vus sur Youtube, Instagram et TikTok diffusent des stéréotypes de genre.

Des constats alarmants sachant que le sexisme est à l’origine des violences plus graves envers les femmes.

86% des femmes sondées ont vécu une situation sexiste.

37% des françaises intérrogées ont vécu une situation de non-consentement, le pourcentage grimpe à 47% pour les 25-49 ans.

En France, les outrages sexistes ont augmenté de 22% en 2022 selon le dernier rapport du service statistique ministériel de la sécurité intérieure. 91% des victimes sont des femmes, 97% des auteurs sont des hommes.

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Quelle réponse apporter ?

84 % des sondés estiment que la lutte contre le sexisme doit être prioritaire dans l’agenda des pouvoirs publics, tandis que le sentiment d’impunité des actes et propos sexistes reste élevé (75 %).

Le rapport recommande :

  • la désignation d’un professeur référent aux inégalités,
  • une évaluation annuelle de la représentation des femmes par l’Arcom,
  • une simplification du délit de sexisme avec formation des professionnels de justice,
  • évoluer la loi sur le viol et la prise en charge des victimes.