Non, les lève-tard ne sont pas paresseux !

Le truc que je trouvais le plus difficile, à l’époque où j’étais comptable, c’était d’être au bureau à 9 heures pile. Tous les matins, je menais une série de combats contre le sommeil, le snooze et le peigne. Je les perdais tous. C’était mal vu, à mon job.

Les lève-tôt impressionnent. Ils se lèvent aux chants des petits oiseaux pour s’entraîner en faisant leur petit jogging matinal. Ils déjeunent un repas complet accompagné du smoothie le plus vert que t’as jamais vu de ta vie. Ils gambadent jusqu’au bureau alors que leur journée est commencée depuis longtemps.

Nous, les lève-tard, on passe pour des lâches. Nous ne sommes pas réveillés depuis très longtemps. Nous avons mangé une toast ou des céréales si nous avons réussi à nous tirer du lit à temps. Nous sommes encore dans les vapes, bien que submergés de travail.

J’interviens ici pour clamer haut et fort que nous ne sommes pas des loques humaines ! Du moins… pas tout le temps!

Alors que la société a décidé que l’humanité allait être au travail à partir de neuf heures, nous sommes naturellement mésadaptés pour cet horaire. Notre horloge interne n’est pas synchronisée avec ce calendrier. Certains nous prennent pour des fainéants alors que nous vivons juste un décalage horaire dans notre propre patrie. On appelle ça : le décalage horaire social. C’est comme vivre aux Maritimes, mais sans leur magnifique accent.

L’affaire qui me frustrait le plus, dans mon époque cubiculaire, c’est que je n’avais pas besoin de tant de sommeil de plus. Un petit 30-60 minutes aurait tout changé pour moi.

J’habitais assez proche du bureau pour m’y rendre pour 9h30-10h, horaire auquel j’aurais été frais et dispo. Je serais même resté volontairement plus tard pour compenser cette arrivée tardive. Mes collègues m’auraient mieux aimé ainsi au lieu de devoir m’endurer alors que je donnais l’impression d’avoir éteint un incendie tant je semblais brûlé.

Bon. Okay. Peut-être que ça nous prend du temps pour s’activer, mais une étude de l’Université de Liège a démontré que les lève-tard restent alertes plus longtemps.

Même si on arrive avec un café encore bouillant au bureau, nous sommes capables de demeurer productifs plus longtemps que les lève-tôt et ça fait de nous des bêtes de productivité.

En plus, mes camarades nocturnes me comprendront sur celle-ci : selon une étude, un deuxième souffle d’énergie nous stimule en soirée. Vous savez, quand le fameux « Il faut que je me couche pour un 14 heures en continu en rentrant » du matin se transforme en un « Mon Dieu, je pète le feu ! » en soirée. Ben, c’est normal !

D’un autre côté, ça nous donne un autre élan pour avancer sur notre travail! Bon ça peut aussi bien être glander sur les réseaux sociaux.

D’ailleurs, êtes-vous en train de lire ceci alors que vous devriez être couchés ?

Bien qu’il existe des cours récréatifs pour les personnes qui ouvrent les yeux au même moment que la rosée se forme, la vie nocturne propose plus de rencontres, ce qui fait de nous des personnes avec un réseau social plus étendu.

Notre mutation génétique fait en sorte que nous ne sommes pas au lit alors que les galas télévisés du dimanche commencent. Nous avons le temps de rencontrer maintes et maintes personnes et ça, c’est toujours bon pour une carrière.

Regardez. L’intelligence est un concept particulier et complexe, mais une autre étude encore a démontré que les lève-tard performent mieux aux tests de QI que les lève-tôt. Une étude de l’Université de Madrid, cette fois-ci, semble confirmer cette tendance. Emoji avec des lunettes fumées.

Du côté de l’Université de Milan, on a remarqué que les oiseaux de nuit sont plus créatifs que ceux qui se lèvent avant le soleil. Même si ceux-ci s’entraînent au petit matin, l’Université d’Alberta conclut que nous sommes plus forts physiquement. Enfin des gens pour vous aider à déménager !

Mais pour de vrai, c’est bête un peu comme comparaison, parce que les lève-tôt ont aussi leurs avantages. Après tout, nos cerveaux sont programmés différemment. C’est tout.

Ça reste fatigant de se faire étiqueter parce qu’on vit à contre-courant. Et c’est bête comme guerre social, surtout qu’il n’y aurait que 10 % de lève-tôt contre 20 % de lève-tard, d’après une université allemande. Nous serions le double de ce qu’ils sont en nombre, mais devrions quand même nous plier à leur horaire.

Le 70 % des autres ont un horaire qu’on qualifie de « modéré ». Regardez, on pourrait tous faire une émeute pour commencer une heure plus tard et ça marcherait pour 90 % de la population ! Viva la revolución!

C’était donc les raisons pour lesquelles nous, les lève-tard, sommes aussi valides que les lève-tôt, et ce, même si on arrive débraillés au travail. Si vous avez envie de déposer une plainte à la suite de cet article, vous pouvez toujours m’écrire. Mais n’attendez pas une réponse demain matin, je dors !