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Je suis actuellement dans la salle d’attente pour mon rendez-vous. Et pas n’importe quelle salle d’attente : celle de ma psy. Il faut que je vous raconte comment je me suis retrouvée là et combien ça soulage. Trust me.
Pendant longtemps, une petite voix intérieure me répétait en boucle : « Mais non, tu n’as pas besoin de voir un.e psy. Tes amis, ta famille, et ton copain sont là pour toi, pour t’écouter et te faire sentir mieux ». Il m’a fallu une pandémie mondiale pour réaliser que j’avais tort et pour que je franchisse enfin le pas. Mieux vaut tard que jamais : c’est aussi pour ça que j’écris ces lignes aujourd’hui. Peut-être que ça aidera une ou deux personnes, et c’est déjà ça.
Avant d’en arriver là, ça faisait un an que j’avais envie (besoin ?) de voir un.e psychologue. J’ai commencé à y penser naturellement, sans forcer la chose. J’étais en voyage à Toronto avec une bande de potes quand j’ai commencé à me poser la question. C’est en discutant avec une très bonne amie, et en lui déballant certaines de mes histoires aussi émotionnelles que rocambolesques, que j’ai réalisé à quel point je vivais une vie à 400%, excessivement trop rapide et intense. Lorsqu’elle m’a confié qu’après avoir consulté un psy, elle avait réussi à se retrouver et à mieux gérer ses émotions, j’ai eu un déclic. J’y ai beaucoup pensé dans les mois qui ont suivi. Mais je ne suis me suis pas jetée à l’eau pour autant.
Déjà parce que ça coûte un bras, et que c’est rarement pris en charge. Mais aussi et surtout parce que j’avais peur de ce que les autres allaient penser de moi. C’est con mais c’est vrai.
Et puis, la vie a suivi son cours « normalement » jusqu’à ce que je vive une rupture amoureuse particulièrement difficile et que… je sombre. Littéralement. Je vous épargne le détail des montagnes russes émotionnelles que j’ai pu vivre, vous êtes peut-être déjà passés par là. J’ai eu du mal à m’en remettre, et je crois que je n’ai pas encore fait la paix avec toute cette histoire, pour être honnête. Il va me falloir du temps.
Après cette rupture, rapidement, peut-être trop rapidement, j’ai enchaîné avec une autre relation. Tout allait bien, sauf dans ma tête. J’avais besoin de faire un point et de savoir qui j’étais, « en vrai ». De me retrouver, comme m’avait confié ma pote à Toronto. De quoi j’ai besoin au quotidien pour vivre sereinement ? Qu’est-ce que je suis capable de donner aux autres, et de recevoir en retour ? Je suis qui, en fait ? Telle est la question. J’avais besoin de remettre toute ma vie en question et d’appuyer sur le bouton « reset » mais impossible de mettre le doigt dessus.
J’ai réalisé qu’il était urgent que je ralentisse. Tout allait trop vite. Mon coeur et mon corps ont dit « stop ! ». C’est là que j’ai décroché mon téléphone. J’avais besoin de parler à quelqu’un et à un.e psy, en particulier.
J’en ai appelé plusieurs, en vain. Je tombais toujours sur leurs messageries. En plus, mon message était pété : j’avais la voix qui tremblait et je ne savais pas du tout quoi dire. En mode : « Allo, Bonjour, j’aimerais prendre un rendez-vous avec un.e psychologue parce que je pense que j’ai besoin de ce qu’on appelle “une thérapie”, c’est bien ça ? » J’avais l’air tellement perdue et naïve. J’avais franchement honte. J’étais même un peu déçue de ne pas avoir eu quelqu’un directement au bout du fil mais je n’ai pas lâché, j’ai essayé de garder le moral.
Une heure après, 3 numéros m’ont rappelée. Je venais de décrocher mon premier rendez-vous chez le psy, ça y est.
***
Dans la salle d’attente, j’ai peur, je stresse. « Est-ce que je dois préparer ce que je dois dire ? De quoi je vais lui parler ? Encore mes histoires de coeur ? Qu’est-ce que j’ai envie de lui dire, putain ? Pourquoi je suis là ? » Un hamster dans ma tête, c’était l’enfer. Mais encore une fois, je n’ai pas lâché. J’avais besoin que ça change. Quoi ? Je ne savais pas encore.
La porte du cabinet s’ouvre. C’est mon tour. Voilà, j’ai fait le plus dur : demander de l’aide et de l’écoute.
***
Aujourd’hui, j’en suis à ma troisième séance. Et à chaque fois, j’appréhende encore un peu. Mais je comprends et j’apprivoise peu à peu ce que ça me fait.
C’est lors de ma deuxième séance que quelque chose s’est « décoincé ». Ma psy m’a juste demandé comment ça allait et je lui ai répondu que j’étais ok. Elle est restée muette. Alors j’ai tenté un : « Je ne sais pas quoi vous dire de plus ». Et là, elle a réajusté son siège et m’a fait comprendre que je devais développer. Je n’ai rien dit de plus. Il y a eu un petit moment d’incompréhension.
Et puis elle m’a demandé ce que je recherchais en venant la voir. « Des réponses et des conseils pour aller mieux ». Elle m’a gentiment remise à ma place et m’a dit qu’elle n’était pas là pour ça. « Ah super, je crame 120 euros par semaine pour 45 minutes qui ne servent à rien. Trop bien. »
Et puis j’ai réalisé qu’elle avait raison. Un.e psychologue n’est pas là pour donner des conseils ou apporter des réponses. Elle.il est là pour nous écouter. *Wow*. Déclic intense. C’est comme si je venais de capter ce qu’elle m’avait dit.
Dans la vie, on discute et on échange avec les autres. Il y a une discussion avec des débats, des avis divergents et des échanges d’opinions. On peut se parler à soi-même aussi, avant de dormir, quand on médite, ou lorsqu’on est seul.e. Mais ils sont rares, quasi absents, ces moments où on raconte quelque chose à quelqu’un sans réaction, sans échange et sans rien attendre en retour. C’est ce qui se produit quand on voit un.e psychologue.
Ce que ça fait ? Un bien fou. On s’entend parler, on s’écoute et on nous écoute. On creuse, on remplit le vide de mots, on se lâche et enfin, on trouve des éléments de réponses. C’est ça, le rôle d’un.e psy : nous aider à creuser, à voir plus clair, à enlever le brouillard et le gris qui nous hante.
Il m’a fallu 3 séances pour comprendre ça. Pour réaliser que c’est un privilège de voir un.e psy (quand bien même ça ne devrait pas l’être). Une fois par semaine, on se retrouve avec quelqu’un à qui on peut tout dire sans qu’elle.il nous juge ou nous donne son avis. C’est un espace temps qui nous appartient totalement, on met tout le reste en pause. Et ça, rien que ça, c’est une réelle satisfaction, surtout par les temps qui courent. Dès qu’on sort, la vie reprend et sans qu’on s’en rende compte, ces 45 minutes nous ont fait un bien fou.
Aujourd’hui, je vais mieux mais je continue ma thérapie. Si j’ai pris le temps d’écrire ce texte aujourd’hui, c’est parce que je sais qu’on est encore trop nombreux.ses à « attendre » avant d’aller voir un psy. Attendre quoi, je ne sais pas. Que ça empire ?
Cette décision que j’ai prise en décrochant ce téléphone, ce n’est pas seulement une consultation chez un spécialiste une fois par semaine pour moi. C’est tellement plus que ça. Cette décision a enclenché un processus dans ma manière de vivre les choses, de les recevoir et de les donner, tout est totalement différent maintenant. Je ne saurais expliquer comment ça s’est fait, mais il y a indéniablement un lien de cause à effet. Je vais mieux, bordel ! Et j’ai l’impression que, quoiqu’il arrive, je vais aller mieux. C’est comme si avant je voyais en permanence le verre à moitié vide, et aujourd’hui à moitié plein.
Tout le monde a ses moments de faiblesse, c’est humain. Voir un.e psy, ça permet de travailler sur soi-même pour trouver ses propres réponses. Pour enfin s’écouter, se comprendre. Il n’est jamais trop tard pour consulter, ce n’est pas un luxe, c’est une nécessité. Parfois, c’est vital.
Voilà pourquoi j’ai franchi le pas et je n’ai pas honte d’en parler aujourd’hui, j’en suis même un peu fière, je crois. Est-ce que ça ne ferait pas partie de la thérapie ça aussi ? Prenez soin de vous, s’il vous plaît.
RESSOURCES DISPONIBLES
- -Choisir son psy : http://www.choisir-son-psy.com/index.php
- -Mon psy : https://monpsy.psychologies.com/
-Psycho Ressources : https://www.psycho-ressources.com/