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Mets du respect dans ton masque

Par
Mélanie Loubert
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À partir du 1er août, le masque sera obligatoire dans tous lieux publics fermés. Si la nouvelle a été bien accueillie par plusieurs, on a également assisté à un lot de coléreux appelant à la liberté individuelle. Et si on essayait de voir cette obligation différemment, non pas comme quelque chose qui nous restreint, mais qui nous libère? Pour devenir ami avec notre masque, le mieux c’est d’essayer de le comprendre (hihi).

Un ami qui vous veut du bien… depuis un bon bout

Les masques de protection contre la poussière ou les maladies étaient là bien avant les N95. Vous avez probablement déjà vu ces étranges photos de médecins pendant les épidémies de peste du 17e siècle revêtus de masques en forme de tête d’oiseau. On bourrait le bec du masque d’herbes et de matières qui dégageaient de bonnes odeurs car à l’époque, on croyait encore que plusieurs maladies mortelles étaient transmises par les voies aériennes, les terrifiants miasmes. On a ensuite découvert que les miasmes n’avaient rien à voir là-dedans, que c’était plutôt la faute aux agents infectieux microscopiques si une maladie était transmise d’une personne à l’autre. Un masque plus proche de ce qu’on connait aujourd’hui a donc commencé à être utilisé, un genre de « bandeau à bouche ». Et puis, c’est pendant la grippe de Chine que ça se serait répandu dans la population générale. À travers les années, on a développé des masques plus performants et plus adaptés aux découvertes scientifiques récentes. Alors comment ça fonctionne un masque aujourd’hui? C’est simplement un écran recouvert d’une couche imperméable qui retient les gouttelettes respiratoires comme les postillons pour éviter qu’ils aillent contaminer les autres. Pas si méchant que ça finalement!

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Le masque au quotidien (Asie)

Le port du masque n’est donc pas un phénomène nouveau, mais si on l’utilise beaucoup dans le milieu médical, c’est rare en France de voir des gens en porter en public. En Asie pourtant, c’est une habitude répandue. Si vous vous êtes déjà rendus dans ce coin du monde, vous avez dû remarquer qu’une grande partie de la population porte un masque dans la rue ou dans le métro. Le port du masque va au-delà de la question sanitaire, c’est avant tout une forme de respect. Au Japon par exemple, c’est une règle de savoir-vivre que de porter un masque. Car la société passe bien avant le bien être personnel. Difficile à comprendre pour nous occidentaux qui nous faisons répéter toutes nos vies « chacun pour soi », n’est-ce pas?

Au Japon par exemple, c’est une règle de savoir-vivre que de porter un masque. Car la société passe bien avant le bien être personnel.

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Depuis la grippe espagnole donc, en Asie, porter un masque quand on a un mal de gorge ou une toux est devenu complètement banal. Même que le masque a dépassé sa fonction primaire. Allergies au pollen? No problem! Pas eu le temps de te maquiller ce matin, mais envie de donner l’impression d’un teint de pêche? Le masque résout tous vos problèmes. Cette connaissance du collège que vous venez d’apercevoir dans le métro, mais à qui vous n’avez pas le goût d’adresser la parole? Le masque est une cachette parfaite!

En Asie, le masque est donc utilisé au quotidien, que ce soit pour cacher un vilain bouton ou un début de barbe, pour contrer son anxiété sociale ou pour prévenir les allergies. Beaucoup de styles de masques sont proposés et certaines compagnies en fabriquent même qui donnent une forme plus avantageuse au visage. Alors en plus d’être un symbole de respect, de protéger votre prochain et d’avoir une fonction esthétique, il peut être pratique dans une panoplie de situations.

Le masque, symbole de défiance de l’autorité

Si vous vous sentez comme un mouton avec votre masque dans le métro, suivant aveuglément les règles gouvernementales, rappelez-vous que le masque peut aussi être signe de rébellion, de rejet des normes sociales et d’anonymat. Dans le rap par exemple, on aperçoit depuis plusieurs années une émergence de ce style « masqué ». Que ce soit sous forme de casque robotique, cagoule, grosses lunettes, bandanas ou accessoires de ski, le masque est beaucoup porté comme symbole de défiance de l’autorité. Parfois, il permet même l’anonymat face aux forces policières, comme en Angleterre par exemple où le drill music et le grime, sont encore considérés comme une sous-culture affiliée au domaine criminel.

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Quand on cherche des exemples de rappeurs masqués, on pense notamment à Kekra, rappeur français qui se cache entièrement le visage, à Lord Felix aux États-Unis avec ses éternelles lunettes de ski ou à SL au UK avec sa cagoule qui ne dévoile que ses yeux. Parmi tant d’autres. En Asie, les artistes de K-Pop utilisent aussi beaucoup ce stratagème pour rester anonymes lors de leurs sorties publiques.

Toute de bonnes raisons pour se réconcilier avec le port du masque. Non?