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Mariage, Adoption, Divorce et Coming Out
URBANIA et Lacoste s’unissent pour vous faire découvrir des familles aussi soudées qu’atypiques.
Et si, en 2019, le concept de famille dépassait les liens de sang?
Étant donné les familles recomposées qui se multiplient et nos esprits qui s’ouvrent de plus en plus au métissage des cultures, ne soyez pas surpris si le modèle traditionnel familial des années 50 fane avec le temps.
Grâce à Lacoste, URBANIA a rencontré trois noyaux familiaux qui prouvent que le meilleur travail d’équipe de notre vie, c’est celui qu’on fait avec sa famille, biologique ou d’adoption.
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BILLY, FATOU, CEDRIC & GUY
Il y a 15 ans, dans le quartier Petite-Bourgogne à Montréal, il était possible de croiser, à l’épicerie, une famille composée d’un père québécois, d’une mère et de deux adolescentes africaines, d’un enfant métis et d’un jeune garçon italien et québécois. C’était les Ratovonirina-Bilodeau-Cazzetta, une famille qui, encore aujourd’hui, est aussi éclatée qu’unie.
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Pour la petite histoire, Guy Bilodeau, Québécois travaillant pour une banque, se rend à Madagascar dans les années 80 pour une étude sur la condition féminine dans les bidonvilles. Il tombe amoureux d’une femme malgache qui a déjà deux filles, Fatou et Marie-Josée. Le couple mettra au monde en terres africaines Billy, collaborateur d’URBANIA Musique. Deux ans plus tard, le trio déménage à Montréal et se lie d’amitié avec les voisins arrière, les Cazzetta. Ces derniers ont un enfant du même âge, Cédric, qui illico sera considéré comme un deuxième fils par les Ratovonirina-Bilodeau. Quelques années plus tard, les demi-sœurs malgaches, Fatou et Marie-Josée, quittent Madagascar et s’ajoutent au foyer multiethnique.
Aujourd’hui, ces six personnes vivent séparément. Marie-Josée a épousé un Cambodgien, Fatou un Congolais, et toutes deux ont fondé leurs propres familles interculturelles. Guy et sa femme ne sont plus ensemble, mais gardent une belle entente. Guy a d’ailleurs fait son coming out il y a plusieurs années et vit désormais avec son amoureux, un Français cette fois. « Peu importe ce qui se passe dans la famille, on reste toujours unis, c’est toujours l’amour qui triomphe », confie Fatou.
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« Pour moi, c’est ma sœur, c’est mon frère, c’est mon père », explique nonchalamment Cédric.
« Et moi, j’entre chez la mère de Cédric comme si je rentrais chez moi », ajoute Billy.
Ce dernier explique d’ailleurs qu’à Madagascar, le concept de famille est beaucoup plus large qu’ici. « Tous les Montréalais d’origine malgache sont comme mes oncles et mes tantes. Dans les partys de famille il y a tout le monde, autant ma blonde québécoise que l’ami du cousin malgache. »
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Pourtant, aucune des personnes se trouvant devant moi ne semble trouver sa famille atypique. « C’est peut-être parce que j’ai toujours fait des affaires différentes des autres, j’ai été élevé comme ça. Il faut savoir utiliser la différence, la nôtre et celle des autres, pour comprendre, mais aussi pour évoluer », conclut sagement Guy.
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MALOU, MINH THI & EMMANUELLE
Quand Marie-Luc Despaties (Malou pour les intimes) avait trois ans, elle vivait une semaine sur deux avec son père dans un immeuble de Longueuil. Un jour, alors qu’elle prenait l’ascenseur, elle s’est vue « comme attirée », pour reprendre ses mots, vers une petite voisine du même âge, Minh Thi Nguyen.
« Heureusement! », lance Emmanuelle Despaties-Nguyen, née de l’union de la mère de Minh Thi et du père de Marie-Luc. « Sans cette amitié instantanée, jamais mes parents ne seraient tombés amoureux et jamais je ne serais née! »
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Minh Thi, résidente en psychiatrie, est d’origine vietnamienne. Malou, accessoiriste sur des plateaux de télé, est Québécoise. « Au-delà du lien “biologique” que j’incarne entre les deux, je suis aussi un mélange du côté scientifique de Minh Thi et du côté artiste de Malou », clame Emmanuelle, présentement à la maîtrise en sexologie.
Malgré les six ans qui séparent Emmanuelle de ses sœurs, les trois filles forment un vrai clan, soudé et cimenté par les aléas de la vie, mais aussi, peut-être, par quelque chose de karmique. « Minh Thi, je la considérais comme sœur avant même que nos parents deviennent un couple. La naissance d’Emmanuelle a officialisé notre relation », raconte Marie-Luc. « Et plus on vieillit, plus on est proches », ajoute Minh Thi.
Lorsque Malou avait 16 ans et Emmanuelle 10, leur père est décédé d’un cancer. « Mais j’ai quand même continué d’habiter avec mes sœurs et leur mère après ça », me dit Malou. « Mai, leur mère, je l’appelle maman! Et encore plus depuis que ma mère à moi est décédée il y a deux ans. Tous les oncles, cousines et ma tante du côté vietnamien, c’est ma famille. »
Même si cette culture fait maintenant partie intégrante de Malou au même titre que ses sœurs, il y a quand même eu une phase d’adaptation. « Au début, je pensais que Mai ne m’aimait pas, puisqu’elle ne me le communiquait pas comme ma mère le communiquait. Mon père m’avait expliqué : “Mai ne dit pas ‘je t’aime’, elle fait ‘je t’aime’, par ses gestes.” »
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Le père de Marie-Luc et d’Emmanuelle a aussi eu sa part de défi. « C’était difficile pour lui d’habiter dans une maison où vivaient aussi la grand-mère et l’arrière-grand-mère.
Et c’était tout aussi impensable que des membres de la famille n’avertissent pas avant d’entrer, alors que dans la culture vietnamienne, c’est impensable de dire : “Appelle-moi avant de venir!” », explique la cadette. « Mais c’est avec cette culture-là que mon père a compris à quel point c’était important, la famille », remarque sa sœur.
Pour les trois filles, être élevées à cheval entre les deux cultures, c’est pouvoir choisir le meilleur des deux mondes et définir leur propre idée de la famille. « Et on a beau avoir des personnalités et des physiques différents, sur le plan des valeurs, des fondations, de ce qui est vraiment important, là, on est pareilles », laisse finalement tomber Marie-Luc.
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ALEXIS & CLARA COUZINO
Même si Alexis aime dire qu’ils sont jumeaux, lui et sa sœur Clara ont deux ans de différence. « Quand elle est née, j’escaladais son berceau pour dormir avec elle. »
Cette fusion, qui rappelle la gémellité, a été renforcée au cours de leur vie par des champs d’intérêt très similaires : « On était toujours ensemble dans nos cours parascolaires et nos camps de vacances. Notre motivation était décuplée quand l’autre était là », confient-ils.
Comme ils sont issus de parents et de grands-parents artistes, il est peu étonnant qu’Alexis et Clara aient pris le chemin de la sculpture, de la photographie et de l’art multimédia. Originaire de Québec, le duo a déménagé (ensemble) à Montréal il y a quelques années pour faire (ensemble) un bac en arts visuels à Concordia.
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« Notre corpus pour entrer à Concordia, c’était la représentation, la reconstitution de notre relation. On a fait des performances photo pour illustrer notre symbiose. »
Que ce soit avec de la corde, des draps ou du fil à coudre, les Couzino sont conscients que leur union frangine, dense et précieuse, est une œuvre d’art en soi.
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Mais évoluer quotidiennement dans le même domaine, entourés des mêmes amis, n’est-ce pas créer un terrain fertile à la compétition? « On a un parcours tellement similaire que la comparaison s’impose d’elle-même. Dès que l’un obtient quelque chose de plus, l’autre va se questionner sur son travail et son avenir », avoue Clara.
Car même si par moments, Clara et Alexis ont exploré leur style séparément, ils ont récemment réincorporé leurs travaux individuels dans un seul tout, tirant avantage des forces de chacun. « Souvent, comme artiste, tu es solitaire, un peu pris dans ta démarche », explique Clara. « Et en ce moment, on s’unit pour créer un espace de rencontres, de collaboration, qui élèvera et fera exister aussi bien notre travail que celui d’autres artistes. »
En effet, les enfants Couzino sont depuis quelques mois propriétaires d ’un vieux garage rue Masson, à Montréal. Aidés de leurs parents et des connaissances qu’ils leur ont transmises, ils devraient avoir fini l’automne prochain de transformer en atelier d’artistes ce qui était auparavant un garage d’entretien de pneus.
« On a une belle histoire de transmission au sein de notre famille, on veut pousser ça encore plus loin, et faire exister une dynamique de transmission dans un atelier ou il y aura une salle multi, qui servira à échanger, à exposer, à collaborer, à filmer, à mélanger! », s’enthousiasme Alexis.
Le nom qu’ils donneront à l’atelier? Transmission Art. « C’est ce qui est déjà écrit sur le bâtiment! C’était de la transmission de pneus, et “art” devait être l’acronyme de quelque chose. On a vu ça comme un signe, on va garder ça de même certain! »
Tout compte fait, la famille, en 2019, c’est une équipe où chaque différence est glorifiée, où chaque échange est encouragé, et où toutes les forces, unies, forment un tout indestructible!
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