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Samedi après-midi, près d’un millier de militants identitaires ont défilé en rangs serrés dans les rues de Paris. Alors il y a bien eu quelques élu.es, et même deux ou trois journaux, pour s’indigner de cette terrifiante démonstration de force, mais le timide traitement médiatique consacré au cortège pose tout de même question.
Quand les chaînes d’infos font régulièrement leurs gros titres sur la menace woke, les dangereux éco-terroristes saboteurs de méga-bassines, l’outrecuidance des étudiants pro-palestiniens qui ont osé occuper Science-Po, ou bien l’incivilité des casseurs de vitrines en marge des manifs de Gilets Jaunes, mais qu’elles accordent moins de trente secondes d’antenne à une manifestation qui réunit tout le gratin des FAF d’Europe, on peut en effet légitimement s’interroger sur la ligne édito d’une bonne partie de la médiasphère. Plus surprenant encore, celles qui ont daigné couvrir la manifestation ont pudiquement évoqué des membres de “l’ultra-droite”, préférant des éléments de langage policés, plutôt que des termes qui fleurent un peu trop la Wehrmacht et le bruit des bottes.
Ben oui, c’est vrai quoi ? Des néonazis ? Où est-ce que vous avez vu des nazis, vous ? Ce sont juste des citoyen.es, qui exercent calmement leur liberté de manifester. La preuve…
Les cagoules sur les visages ?
Simple précaution. Avec les niveaux records de pollen qu’on a atteint ce printemps dans la région Île-de-France, toutes les stratégies sont bonnes pour éviter la rhinite allergique.
Le GUD qui faisait le service d’ordre ?
Alors oui, les membres les plus célèbres du GUD sont connus pour des faits de violences aggravées, de port d’arme illégal, des slogans à caractère antisémites et homophobes, et même –oh, trois fois rien – l’assassinat du rugbyman Federico Martin Aramburu en 2022. D’accord, bon nombre de leurs militants sont déjà fichés S par l’Etat. D’ailleurs, il était question de dissoudre le mouvement il y a quelques mois… Mais NOT ALL GUD, ok ? Samedi, ils avaient même apporté des parapluies, pour offrir un peu d’ombre aux badauds. Bon, maintenant il va peut-être falloir leur apprendre à ne pas les ouvrir uniquement quand la presse s’approche avec des caméras…
Les t-shirts “White POWER” ?
Et voilà, ça hurle tout de suite au suprémacisme blanc et aux jeunesses hitlériennes ! A croire que personne n’a regardé Breaking Bad dans ce pays… Pardon, mais Walter White, ça vous parle ? C’est interdit de rendre hommage à sa série préférée et au charisme de son protagoniste ? D’autant plus que la réf était évidente : ils étaient nombreux à avoir poussé le cosplay jusqu’à se raser le crâne, comme leur personnage favori.
Les croix celtiques sur les drapeaux ?
Certes, la croix celtique est un héritage pétainiste, revendiquée par les nationalistes français dès les années 1940, pour s’opposer à la Croix de Lorraine du Général de Gaulles. C’est également l’emblème de bon nombre de mouvements européens ouvertement fascistes, qui sont considérés comme des organisations criminelles dans leurs propres pays. On pense par exemple à Aube Dorée en Grèce, dont le premier slogan était “un nouvel holocauste, pour nettoyer la place”. Mais il faudrait vraiment être de mauvaise foi pour y voir des ersatz de croix gammées, et pas le signe de ralliement de l’Amicale des Amateurs de Folklore Galéique.
Les bras tendus, façon IIIème Reich ?
N’allez surtout pas confondre une tendinite du biceps avec un salut nazi…
Les applaudissements enthousiastes quand une militante anti-fasciste les a qualifiés de “racistes” ?
Un quiproquo malheureux ! C’était une session d’auto-congratulation collective. Mais si on ne peut même plus se féliciter d’avoir réussi à organiser une marche de 800 militants dans les rues de la capitale en se partageant péniblement 90 points de QI…