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“Make our planet great again” : une promesse qui a mal vieilli

“Priorité du quinquennat” en 2017, l’écologie a été mise au second plan au fil des mandats.

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En juin 2017, peu après son élection, Emmanuel Macron interpelle Trump qui quitte les accords de Paris avec son fameux “Make our planet great again”.

Un coup politique qui donne au nouveau président un certain statut de grand défenseur de l’écologie.

Le programme des Nations Unies pour l’environnement le désigne même “Champion de la terre” en septembre 2018 pour saluer ses nouveaux engagements.

Le 27 novembre 2017, Emmanuel Macron annonce l’interdiction du glyphosate pour 2020 “au plus tard”.

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En 2024, le constat est amer. L’herbicide, classé cancérogène probable, est autorisé pour 10 années supplémentaires dans l’UE. Le ministre de l’agriculture estime qu’une interdiction totale n’était “pas possible”.

« CETTE POSITION EST UNE TRAHISON, SANS SURPRISE, DE LA PROMESSE FAITE PAR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE. » – Foodwatch et Générations futures

Le 30 octobre dernier, le gouvernement présente le plan Ecophyto avec une promesse : réduire de moitié l’usage des pesticides d’ici 2030.

Finalement, suite à la mobilisation des agriculteurs, cette stratégie est mise en “pause” depuis vendredi. Un “drame” pour la biodiversité et la santé selon Marine Tonnelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts.

« Aujourd’hui, on a “make pesticides great again” » – Julien Bayou, député écologiste

Les promesses non tenues ne concernent pas seulement l’usage de pesticides. En 2018, Emmanuel Macron annonce l’arrêt des centrales à charbon d’ici 2022 :

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Mais en 2022, pas de fermeture. La sortie du charbon est repoussée à 2024… puis à 2027, alors que cette méthode de production d’électricité est la plus néfaste pour le climat.

En 2017, Emmanuel Macron est fier d’interdire avec sa loi “Hulot” les nouveaux permis de recherche d’hydrocarbure.

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Sauf que c’est un peu plus compliqué que ça, comme l’a souligné notre Enquête Pocket :

En 2019, l’ambition est grande pour Emmanuel Macron qui annonce un agenda commercial “zéro carbone”.

Mais en 2020, l’Assemblée nationale vote une aide de 20 milliards d’euros pour des petites PME comme Renault et Air France.

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Un véritable “scandale démocratique et écologique” pour les ONG qui soulignent de leur côté un manque de 15 à 18 milliards d’euros par an pour la transition écologique.

Au-délà des promesses non tenues, l’écologie a aussi été mise au second plan politique par Emmanuel Macron.

Première ministre “directement chargée de la planification écologique”, Élisabeth Borne a été remerciée par le président en ce début d’année 2024.

Nommé à sa place, Gabriel Attal a perdu cette attribution et compte désormais sur le charismatique Christophe Béchu pour cette mission.

Vous vous souvenez de la convention climat en 2020 ? Une grande messe réunissant 150 membres tirés au sort pour réduire “d’au moins 40 %” les émissions des gaz à effet de serre d’ici 2030.

Emmanuel Macron s’était engagé à reprendre leurs propositions “sans filtre”. Résultat : selon Le Monde seulement 18 des 146 propositions ont fait l’objet d’une reprise intégrale, soit 12%.

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« Qui aurait pu prédire la crise climatique aux effets spectaculaires ? », s’était demandé Emmanuel Macron lors de ses voeux télévisés du 31 décembre 2022.

Mais qui aurait pu prédire un “Champion de la terre” qui recule autant sur la transition écologique ?