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Mais pourquoi on bosse toujours autant ?
La productivité est en hausse depuis des décennies, la technologie a fait des progrès énormes… Mais on consacre toujours autant de temps au travail qu’il y a un siècle. Mais est-ce bien normal de continuer à courir après le temps (et le fric) ?
Productivité en hausse, salaires en rade
Depuis 1975, la productivité a doublé en France, mais les salaires réels ont stagné.
La part des revenus allant au travail diminue, tandis que celle allant au capital augmente.
Sources : INSEE, OIT
“La faiblesse des salaires en France est un danger pour la stabilité de notre société. Je ne comprends pas qu’on n’en parle pas davantage.”
— Nicolas Bouzou, économiste, dans L’Humanité
Profits records, précarité réelle
En 2024, les entreprises du CAC40 ont versé 98 milliards d’euros de dividendes et de rachats d’actions — un nouveau record après celui de 2023.
En parallèle, près d’un Français sur trois (30 %) déclare avoir “du mal à boucler les fins de mois”.
La précarité est réelle, concrète, et dépasse largement les simples chiffres chocs.
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L’ubérisation, mirage de liberté
Beaucoup se tournent vers l’eldorado promis par la start-up nation : l’entrepreneuriat.
Fin 2023, l’Urssaf recensait 4,6 millions de travailleurs indépendants — contre 2,6 millions il y a moins de 10 ans. Une ubérisation qui rime souvent avec précarité : 60 % de ces travailleurs ont des revenus instables.
Détresse mentale généralisée
Alors que la santé mentale a été déclarée grande cause nationale 2025, 45 % des travailleurs sont en détresse psychologique.
Tous les secteurs sont touchés :
- Services (45 %)
- BTP (44 %)
- Agriculture/industrie (42 %)
“70 % des sondés en détresse psychologique estiment que leur état est lié à leur activité professionnelle. En cause : une charge de travail excessive, des changements incessants dans l’organisation, l’introduction de nouveaux outils, mais aussi un manque de reconnaissance”, indique le baromètre Empreinte Humaine.
“On observe tout d’abord une dégradation du droit du travail et un affaiblissement du pouvoir des syndicats dans les entreprises. […] l’Etat apparaît en retrait sur les questions de santé au travail. Peu de décisions sont prises, peu de lois sont adoptées.”
— Rémy Ponge, sociologue, dans Le Monde
Pour l’anthropologue David Graeber, le concept de la semaine de 40h, hérité de la révolution industrielle, est aujourd’hui une “connerie”.
Selon lui, à l’ère de l’automatisation, les travailleurs devraient pouvoir travailler beaucoup moins : 20 ou 15h par semaine, car leurs tâches peuvent être facilement accomplies dans ce laps de temps.
Même Bill Gates prédit une semaine de 2 jours dans 10 ans grâce à l’IA.
Nous avons justement déjà réduit le temps de travail, passant de 40h en 1936 à 35h en 2000.
Alors qu’on semble avoir atteint un plateau, des pays comme l’Islande ont montré la voie avec la semaine de 4 jours expérimentée dès 2015 et officialisée depuis 2019. Résultat : une productivité maintenue et une meilleure qualité de vie.
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Et si on parlait revenu universel ?
L’autre solution serait d’instaurer un revenu universel. En Allemagne, une centaine de personnes l’ont expérimenté en gagnant 1200€ par mois de juin 2021 à mai 2024.
Était-ce la fin du travail ? Non. 90% ont continué de bosser, mais avec + de bien-être.
“Le revenu universel stabilise les individus, et peut rendre notre économie viable.”
— Klara Simon, responsable de l’étude Mein Grundeinkommen
Travailler moins, vivre mieux : utopie ou choix politique ?
On l’a déjà fait. D’autres le font. Et si c’était à nous maintenant de décider comment on veut vivre ?