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Ma première fois sur Tik Tok

Boomer alert.

Par
Owen Barrow
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Je suis né en 1997, j’ai eu 23 ans cette année. 41% des utilisateurs Tik Tok ont entre 16 et 24 ans. Je suis, techniquement, dans la moyenne. Mais alors voilà, il y a 3 mois, Tik Tok, pour moi, c’était d’abord et surtout une musique de Kesha. Tik Tok make it pop. J’y ai mis un doigt, «juste pour voir», le 17 mars 2020. Wow.

J’ai vu des milliers d’humains danser sur doja cat, des centaines triper sur Timothée Chalamet.

J’ai vu des 2003 y faire leur coming out.

J’ai vu des appareils dentaires, beaucoup d’appareils dentaires.

J’ai vu de bons et de mauvais lip syncs.

J’ai vu des noir.e.s parler de racisme en comptant sur leurs doigts.

Des blancs parler de privilège en comptant aussi sur leurs doigts.

J’ai vu Geny G simuler sa propre mort, Rihanna manger le R de son gâteau d’anniversaire.

J’ai vu des petits “cloquelicots”.

J’ai vu des jeunes assumer leur “particularité physique”.

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J’ai vu des trans parler de transphobie, des obèses de grossophobie et un handicapé en fauteuil faire preuve d’autodérision à mourir de rire.

J’y ai vu du bon, du très bon. J’ai rigolé, beaucoup.

J’y ai vu des messages de tolérance, d’acceptation et de soutien.

Des élans d’amour, de partage et de bienveillance.

J’y ai vu du moins bon, du border et du carrément pas tolérable.

Je me suis perdu.

Je n’ai pas tout compris.

J’ai découvert des trends.

J’ai n’ai toujours pas compris ce que signifiait « pov ».

J’ai parlé avec Anissa, alors que je m’appelais Wejdene.

Je me suis senti dépassé.

Je me suis senti vieux avant l’heure.

Je me suis dit qu’on était tous le boomer de quelqu’un.

J’ai admiré cette génération ultra créative.

J’ai découvert le monde de l’influence version Tik Tok, pendant que notre monde, à nous, était loin de la top trend.

J’ai essayé d’expliquer, à d’autres, en quoi ça consistait, Tik Tok. Je n’ai pas réussi.

J’ai partagé des vidéos que je trouvais hilarantes à des non Tiktokers qui n’ont pas ri du tout.

Alors à toi, boomer avant l’heure, si le coeur t’en dit, voilà ce que tu peux faire ou trouver sur Tik Tok.

Des challenges en tous genres

Le concept du challenge sur Tik Tok suit la loi de la trend. Le concept de la trend est très important sur Tik Tok. La trend, on la crée, ou on la suit. Mais il ne faut pas trop tarder. Sinon c’est un échec. Dans le désordre:

-Nursery challenge

-Oeuf Challenge

-Wipe it down

-Qui est le plus

-Blink Challenge

-Vogue Challenge

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De tout et de n’importe quoi. Surtout de n’importe quoi. Mais ça vaut le coup d’oeil.

J’aimerais vous les expliciter, tous ces challenges, mais mieux vaut aller les voir, live sur l’app. Sinon c’est assez chelou…

Apprendre des trucs

Des milliers de trucs. Plus ou moins utiles je vous l’accorde.

Mais des milliers d’astuces pour briller en société et avoir son instant de gloire. Attention, en présence de Tiktokers, ça fonctionne beaucoup moins, bien sûr.

Vous saviez qu’un économe ça marchait dans les 2 sens? Genre aller-retour?

Vous saviez qu’il était impossible de casser un oeuf à une main? Qu’on pouvait aimanter une pièce de monnaie sur son front? Sabrer une bouteille de bière avec un couteau IKEA? Vous saviez que D&Co ça voulait dire Damidot et Compagnie?

Moi non plus, je ne savais rien de tout ça. Mais ça, c’était avant.

S’assumer

Ce que j’aime et que j’encourage le plus sur Tik Tok: le self empowerment.

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Cause, if you can’t love yourself, how in the hell are you gonna love somebody else?

A travers les challenges, comme le Vogue challenge mentionné plus haut: n’importe qui peut faire la couverture du Vogue. « C’est mon moment », « Nous méritons d’être en couverture de magazine » ou le Lena challenge, incitant les femmes à assumer leur corps et leur poitrine, peu importe la taille.

J’y ai aussi vu un variété de corps, de couleurs et de genres. Tous reprenant le contrôle de ce qui leur avait été volé. Own it!

(Re)découvrir de la musique

Qu’on se le dise, les 3/4 de vos suggestions Spotify proviennent de Tik Tok. C’est un fait. L’industrie de la musique (comme pas mal d’industries d’ailleurs) est grandement influencée par l’app. Musicalement parlant, une fois de plus, il y a du bon et du moins bon. Là, par exemple ça fait 4h que j’ai Anissa en tête. A vous de décider dans quel camp vous la mettez. Dans le désordre: death bed, my life be like, personal, savage, supaloney, cristal dolphin, bad boy, same love, cradles, human, I am a clown…

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Se perdre pendant des heures

Mais alors, vraiment, des heures.

Je crois que personne, mieux que Tik Tok, n’a compris l’addiction au scrolling.

12h. C’est le temps qu’il m’a fallu pour écrire ce papier. Je partais sur Tik Tok chercher l’inspi, et après…

On passe du coq à l’âne en 2 secondes. Mais alors vraiment du coq à l’âne les plus opposés que vous puissiez imaginer. Je suis tombé, en vrac, sur @marynnvita, hôtesse de caisse d’un Super U dans la Bas-Rhin qui raconte ses mésaventures avec ses client.e.s, @adamrayokay, qui, en cours de make up… impossible à expliquer en fait… @fifidonthavealife et son personnage, megan, qui… ARK, @brunograffer et ses DIY dorures peintures, @aliadisney et ses anecdotes de cast member à Disneyland paris… Y’a un petit côté voyeuriste, je vous l’accorde. Mais l’addiction est là.

Tik Tok c’est un peu l’équivalent du Glee Club version online et 2020.

Il y a de tout, vraiment de tout. De la différence, de la variété, de l’unicité. C’est ce qu’on aime, et ce qu’on prône. Il y a de l’égo, beaucoup d’égo, mis en avant et survalorisé, mais parfois, ça fait du bien. A tous les 2000 ++, cette génération dénigrée, reniée: express yourself! Allez-y, vous me faites rire, et vous m’inspirez.

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