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Celle qui était l’idole de toutes les jeunes femmes au début des années 2000 avait depuis quelque peu disparu des radars. Reconvertie en actrice télé pas forcément convaincante, la voilà de retour avec un album de reprise de ses meilleurs tubes Hyper Lorie.
Un come-back inattendu
Les cheveux tirés en queue de cheval, le sourire bright et le jogging immaculé : sur la pochette de son dernier EP, Lorie n’a pas changé. Pourtant, vingt ans séparent la sortie de ce projet nommé “Hyper Lorie” de son album Attitudes, qui l’avait propulsée au rang d’icône nationale des jeunes en 2004. Celle qui a envoûté le début des années 2000 de ces tubes “Ensorcelée”, “Sur un air latino” ou “Je vais vite” semblait avoir disparu des radars, comme bon nombre de ses consœurs chanteuses. Un jour, c’est la folie, et le lendemain, plus personne ne vous donne l’heure. Si on l’avait aperçue actrice dans des feuilletons, sans grand succès, on pensait la carrière de la star terminée, abandonnée au recyclage TF1 de Danse avec les Stars et des Enfoirés.
C’était sans compter “Hyper Lorie”, un projet non pas de nouveautés, mais de reprises de ses plus grands tubes. Pour Anna Toumazoff, créatrice de l’émission musicale Tunnel sur Mouv’ : “C’est un excellent coup marketing ! Les personnes qui consomment et font les tendances, qui sont dans les médias, dans les agences aujourd’hui, ce sont les personnes qui ont la trentaine. Pour ces enfants et ados des années 2000, Lorie est un souvenir d’enfance”. C’est le cas de Marine, 26 ans, qui écoutait Lorie pendant son enfance “C’est une grande histoire d’amour qui a commencé quand j’étais toute petite. J’écoutais “J’ai besoin d’amour” en boucle. Sur sa pochette d’album, je la trouvais sublime, je voulais trop être comme elle”. Pour elle, la sortie de l’EP est une délicieuse madeleine de Proust, qu’elle compte écouter avec sa fille de huit mois.
Des featurings en phase avec l’époque
Car si le projet crée de l’engouement, ainsi qu’un retour de flamme de la chanteuse, c’est aussi parce que celle-ci a su s’entourer d’une jeune génération d’artistes. Brö, Bilal Hassani, Piche, Adé et Kalika sont les jeunes talents qui ont chacun hérité d’un featuring sur l’un des tubes iconiques, en version remixée. Quand Kalika, jeune chanteuse hyper pop dont le premier album “Adieu les monstres” est sorti en 2023, reçoit un message sur Instagram de la part de l’équipe de Lorie, au début, elle n’y croit pas. “J’avais peur que ce soit un faux profil, une arnaque, et ensuite Lorie m’a suivi sur Insta, je me suis dit que ça devait être réel” raconte-t-elle. Pour la jeune femme de 25 ans qui écoutait la chanteuse dans son enfance, l’opportunité est rêvée “Ça m’a grave touché qu’elle pense à moi, je trouve ça cool qu’elle soit revenue avec un projet assez queer. C’est génial comme engagement, ça fait plaisir que la pop prenne cette direction en France.”
Lorie n’a pas choisi n’importe qui pour l’accompagner. En sollicitant Bilal Hassani ou la drag-queen Piche, la direction est claire : être en phase avec une jeunesse queer, féministe et engagée. “ Je trouve ça très élégant qu’elle ait associé des jeunes artistes avec des messages queer et féministes à son projet. Bien sûr, il s’agit d’un choix marketing qui joue sur la communauté de ces jeunes, mais elle a pris des gens de génération qui l’ont écoutée gamin. Il y a des rêves de gosses qui se sont réalisés” analyse Anna Toumazoff.
“C’était quand même la Britney Spears française”
Car même si à l’époque toutes les chanteuses pour jeunes filles, comme Lorie, n’étaient pas ouvertement féministes, leur ancrage dans un univers pop féminin hyper générationnel les ont, avec le temps, inscrites en tant qu’icônes queers, à l’instar d’Alizée ou Amel Bent. “C’était quand même la Britney Spears française” rappelle Kalika, dont le Trianon le 29 février prochain est quasi-complet et le deuxième album sort cette année, “en plus, elle a été hyper sympa !”. Pour Marine, impossible d’être déçue. “Pour moi ce ne sont que des bons moments, des souvenirs d’enfance, je m’en fiche un peu de la qualité de la musique. J’adore surtout l’idée qu’elle se soit réappropriée ses chansons et qu’on lui rende hommage.”
Particulièrement réussi, Hyper Lorie nous prouve que le cycle du cool et du ringard n’est qu’un éternel recommencement.