.jpg)
L’histoire incroyable d’Elyse : « Je suis tombée sur un perroquet dépendant affectif »
Deux fois par mois, URBANIA vous propose un rendez-vous de témoignages qui retrace des histoires incroyables. Des moments de vie en voyage, des naissances, des ruptures, des rencontres improbables, des défis insolites… Le genre de série que l’on a envie de scroller sur son téléphone sur la plage, aux toilettes ou même dans le métro. D’ailleurs, si vous aussi avez vécu une histoire incroyable et voulez la partager avec nous, n’hésitez pas à nous écrire à [email protected] (à l’attention d’Anne-Laure Mignon). En attendant, c’est Élyse qui raconte…
C’était le 17 mai 2021. Je me baladais avec mon conjoint et mes trois enfants à quelques pas de chez nous, dans la forêt de Chicoutimi, une ville du Saguenay Lac St-Jean au Québec. Au détour d’un virage, on entend des petits cris d’oiseaux plutôt inhabituels. Intrigués, on cherche l’origine du bruit dans les arbres et dans les feuillages puis on aperçoit un magnifique petit perroquet (qui s’avérera être un conure à joue verte). Ni une, ni deux, on s’approche de lui et à peine ma fille lui tend-elle ses bras qu’il vient s’y réfugier et se lover dans ses mains. Persuadés qu’il à dû se perdre et que son propriétaire doit être mort d’inquiétude, on décide de le ramener à la maison et de partir à sa recherche. En plus, dans notre région, la température peut facilement descendre à 7/8°C la nuit, il sera donc bien mieux à l’intérieur.
« Il laisse du caca partout »
Une fois rentrée, j’aperçois qu’il porte une bague. J’essaie de la déchiffrer avec une loupe pour remonter jusqu’au propriétaire, mais en vain. Je me tourne donc du côté des réseaux sociaux et je poste des annonces sur différents groupes, toujours dans le but de retrouver le fameux propriétaire de l’oiseau. Je contacte également d’autres organismes spécialisés comme « Perroquet secours » (sisi, ça existe) pour leur faire un signalement. Bref, je lance des pistes à droite et à gauche, mon nouveau compagnon sur l’épaule. Ou lové dans mon cou. Ou dans mes mains. Ou sur mes cheveux. Il est décidément très collant ce perroquet. Il ne me lâche plus d’une semelle.
La nuit tombe. Je décide de le mettre dans l’ancienne cage du chat pour la nuit. Échec cuisant. Malheureux comme pas possible, il ne fait que pleurer. Je décide donc de le laisser en liberté. Il vient se poser sur mon lit et dort sur mon oreiller. Ce sera désormais le cas toutes les nuits. Le matin, il prend son café avec moi. Il petit-déjeune avec moi. Il me suit quand je me coiffe. Il me suit partout d’ailleurs. Il ne peut plus passer une minute sans moi. Je suis tombée sur un perroquet dépendant affectif. Il va même jusqu’à se taper la tête contre les vitres lorsque je quitte le domicile.
C’est trop. J’ai l’impression d’avoir un quatrième enfant (et celui-ci est nettement plus cracra que les autres, il laisse du caca partout). En plus de ne plus me laisser une minute tranquille.
« Je pleure à son départ »
Les jours passent. Côté recherches, je patine. Je n’ai eu aucun retour de « Perroquet secours ». Rien depuis les réseaux sociaux. À la SPA, ils me font comprendre qu’ils peuvent le prendre mais qu’ils vont le mettre dans une cage avec d’autres oiseaux. C’est hors de question !
En revanche, je ne peux plus le garder chez moi. Il demande beaucoup trop de temps et d’attention. Je n’en peux plus ! Je lance donc un appel, toujours via les réseaux sociaux, pour lui trouver une nouvelle famille, une nouvelle maison, en attendant de remonter jusqu’à son propriétaire. Je trouve finalement. La nouvelle maman du perroquet vient le chercher chez moi.
Je pleure à son départ. Nos adieux sont déchirants. Et puis quelques jours plus tard, je reçois finalement un appel des propriétaires, qui cherchent désespérément leur petit compagnon à plume. Je leur donne le contact de la nouvelle baby-sitter de la conure à joue verte et puis là-dessus, je n’ai plus jamais eu de nouvelles. En revanche, je sais que si demain, en me baladant dans les bois, j’entends quelques petits cris de perroquet, je passerais mon chemin… Trois enfants, c’est bien !