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L’histoire improbable d’Antoine : « Je me retrouve avec deux armes pointées sur moi »
Pour la dernière de la série – eh oui, les histoires incroyables, c’est fini sur URBANIA – c’est Antoine, 32 ans, qui nous raconte sa petite frayeur…
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C’était en 2008. À l’époque, j’habitais quartier Rue Saint Maur, à Paris. J’étais au chômage, donc souvent chez moi.
Mardi matin 10h, ça toque à la porte. Je suis malade, emmitouflé sous la couette en gros sweat et en caleçon, pas encore caféiné. Flemme de répondre. Je décide donc d’opter pour la stratégie consistant à faire le moins de bruit possible pour donner l’impression d’être absent.
Ça retoque une deuxième fois. Je sors le nez de ma couette. Puis une troisième, cette fois avec un peu plus d’insistance. Résigné, je me dirige donc vers la porte. J’entends crier : « Police, ouvrez ! ». Là, je commence à paniquer et me grouille d’aller ouvrir. Juste le temps d’enfiler un jogging, une écharpe (crève oblige) et de dompter ma crinière. J’entends également ma concierge à travers le mur, dire « non mais je suis certaine que ce n’est pas lui et qu’il n’a rien fait…». « Hein ? WTF ? »
Je suis donc sur le pas de ma porte, sur le point de leur ouvrir. Pour ce faire, je ferme mon placard à chaussure qui bloque l’entrée (un gros meuble en merisier). Ça fait un gros « CLAC ». Effervescence immédiate derrière la porte. Les flics qui crient « Reculez, reculez, reculez ! ». Ma concierge complètement paniquée. J’ouvre la porte, les yeux écarquillés d’incompréhension et là, je me retrouve avec deux armes pointées sur moi.
Mouvement de recul inné de ma part. Les flics poursuivent « Mains en l’air ». Je m’exécute, complètement abasourdi par la situation. Ils me gueulent dessus : « Est-ce que vous êtes armé ? Où est votre arme ? Où-est-ce que vous cachez votre arme ? ». Je ne comprends rien. Au bout de 10 secondes, je réalise que c’est le clac de la porte du placard qui a dû leur faire croire que j’étais armé et que j’avais tiré.
Ils rentrent dans l’appartement et commencent à le fouiller – le retourner – en me posant des questions. Je n’ai pas vraiment le temps de réaliser ce qui se passe. Je leur réponds mécaniquement, presque amorphe puisque malade comme un chien. « Non, je n’ai pas d’arme ». « Non, je ne vis pas seul. Je suis en coloc avec mon petit-frère, qui est au taff ». « Non, il n’a pas d’arme non plus ».
Ils m’expliquent : le matin même, quelqu’un de l’immeuble a tiré sur l’école primaire en bas de chez moi avec une arme style pistolet à billes version assez dangereuse. Personne n’a été blessé mais c’était moins une. Ils ont retrouvé lesdites billes. Ils cherchent le coupable. Les enfants ont signalé que les tirs venaient de mon balcon. « Hein ? De mon balcon ? »
Ils me convoquent l’après-midi même au commissariat pour une déposition. Sur place, je raconte ma vie aux flics, pas vraiment inquiété par leur suspicion puisque totalement innocent. Pendant que je leur parle, un détail me revient : effectivement j’entends depuis quelques semaines des petits bruits qui pourraient s’apparenter à des détonations. Surtout le soir au moment d’aller me coucher. Ils prennent cet élément en note puis me renvoient chez moi. C’est tout !
Ensuite, pendant plusieurs jours, je n’ai plus de nouvelles de cette histoire. Juste, je sens le regard des écoliers sur ma fenêtre en permanence, ce qui est un peu déstabilisant. Un brin oppressant.
Je mène donc l’enquête de mon côté. Tous les soirs, au moment d’aller me coucher et que j’entends à nouveau ce petit bruit de détonation, je me faufile sur le balcon le plus discrètement possible pour essayer de repérer d’où vient le raffut. Là, je scrute toutes les fenêtres qui m’entourent. Celle des voisins du dessus, rien. Voisins de droite, rien. Voisins de gauche, rien. Et un soir, j’aperçois l’ombre d’une personne chez mon voisin du dessous avec un genre de mitraillette à la main. Le truc dépasse du balcon de 30 ou 40 centimètres. Je fixe le fusil pendant deux secondes puis je rentre chez moi a tout berzingue, super flippé de ce que je viens de voir. « Quel genre de psychopathe vit en dessous de chez moi ? »
Je file me coucher et le lendemain, j’en parle à la concierge de mon immeuble – genre je suis Sherlock Holmes et j’ai résolu une enquête -. Elle calme directement mes ardeurs : l’ombre, c’était le fils du voisin et sa « mitraillette russe », c’était un jouet…
C’est fini sur URBANIA, mais qui sait, cela reprendra peut-être ailleurs… Si toi aussi, tu as vécu une histoire incroyable, qu’il s’agisse d’un braquage sanguinolent (mais qui finit bien), d’un voyage complètement loufoque, d’une histoire un poil honteuse ou comme Antoine, d’une petite frayeur, n’hésite pas à m’écrire en MP via Twitter.