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Les séries sorties en 2022 qu’il est encore temps de regarder

Il vous reste quelques jours pour pouvoir mettre ces séries dans vos tops 2022.

Par
Marine Langlois
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Une autre année bientôt terminée, des centaines de séries à rajouter à notre liste de « choses à voir », le sentiment d’être sous l’eau. Oui, l’ère de la Peak TV est toujours là pour le meilleur comme pour le pire. Si certains programmes sortis en 2022 ont été incontournables (The White Lotus, The Crown, Mercredi ou encore Yellowjackets pour n’en citer que quelques-uns), d’autres sont peut-être passés sous votre radar. URBANIA fait le point sur les séries qu’il est encore temps de rattraper.

The Bear, Disney +

Après avoir fait sensation aux États-Unis, The Bear et son atmosphère électrisante est arrivée en France début octobre, sur Disney +. Cette création originale de Christophe Storer (Ramy) a réussi à mettre tout le monde d’accord autant sur le magnétisme de son protagoniste que sa capacité à dépeindre brillamment le monde de la cuisine.

Carmy (Jeremy Allen White) se voit obligé de revenir dans son Chicago natal pour reprendre la sandwicherie de son frère récemment décédé. Habitué aux restaurants gastronomiques, il va devoir remettre sur pied un établissement au bord de l’implosion, entre dettes et employés réfractaires aux changements, tout en gérant son deuil.

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Des cris, du stress, de l’adrénaline, des engueulades, des pleurs, quelques rares moments de calme : The Bear arrive à capturer l’ambiance éreintante du monde de la restauration. La caméra (à l’épaule) se faufile dans les cuisines pour rendre l’expérience aussi réaliste et immersive que possible. Le résultat est anxiogène, harassant et ne laisse aucun moment de répit au spectateur qui peine à trouver quelques secondes pour reprendre son souffle.

Tout n’est pas que transpiration dans The Bear. La série a aussi quelques moments de douceur, entre la reconstruction de Carmy après le suicide de son frère et les moments de communion autour du véritable personnage principal : la cuisine.

Severance, Apple TV +

Severance est de ces séries qui, comme Succession, arrive sans faire trop de bruit. Disponible depuis février sur Apple TV +, cette création de Dan Erickson, réalisée par Ben Stiller, n’est pas des plus connues de ce côté de l’Atlantique. Elle a pourtant été nommée 14 fois au Emmy Awards 2022 et a reçu un grand nombre de critiques élogieuses, toutes amplement méritées. Car Severance est aussi de ces séries qui nous rappellent le génie de cet art.

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Adam Scott y joue Mark, un homme aux premiers abords lambda, travaillant pour une entreprise mystérieuse, Lumon Industries. Comme ses collègues, Mark a subi une opération pour dissocier la personne qu’il est au sein des bureaux de son entreprise de celle du monde extérieur. Concrètement, le Mark de Lumon ne se souvient pas du Mark de l’extérieur et vice-versa.

Avec une réalisation soignée et une esthétique rétro, Severance prend son temps pour révéler ses secrets, pouvant parfois donner une impression de lenteur ou d’une intrigue trop lisse. La perfection initiale laisse place à un chaos progressif, passionnant et intelligent. Avec son humanisme, son curieux concept, son casting cinq étoiles et son suspens, Severance est sans aucun doute l’une des meilleures séries de l’année.

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Andor, Disney +

On n’y croyait plus. Une bonne série tirée de l’univers de Star Wars ? Après la catastrophique Le Livre de Boba Fett et l’ennuyante Obi Wan, les heures de gloire télévisuelle de Lucasfilms (et la folie Baby Yoda) semblaient être derrière nous. Andor est heureusement venue relever le niveau avec une recette simple : du Star Wars sans en être. Adieu les Skywalker ou autres personnages iconiques qui ne cessent de faire des apparitions surprises, place au renouveau. Enfin presque.

Andor s’intéresse aux péripéties de Cassian Andor (Diego Luna), le protagoniste du film Rogue One: A Star Wars Story, sorti en 2016. Avant de devenir un membre clé de la Résistance, Cassian n’était qu’un petit voleur autocentré qui s’est retrouvé dans le viseur de l’Empire. Notre héros va enchaîner les galères, être poursuivi par l’Empire, croiser le chemin de leaders inspirants pour au final, en devenir un lui-même.

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Andor pose une question simple : quelle est la réalité d’une vie sous un régime oppressif ? Si l’essence de la série est la lutte contre le fascisme, le monde n’est pas pour autant manichéen. Les personnages complexes en sont la preuve, notamment celui interprété par Stellan Skarsgård, un leader de la Résistance n’hésitant pas à faire de coûteux sacrifices pour la cause.

Andor donne de l’espoir dans l’avenir de l’univers Star Wars et prouve qu’une franchise n’a pas à être réduite à des personnages iconiques pour survivre.

This Is Going To Hurt, myCanal

Durement réaliste, This Is Going To Hurt est l’adaptation d’un livre du même nom d’Adam Kay. Aujourd’hui auteur et scénariste, le Britannique était par le passé docteur, des années difficiles de sa vie qu’il se remémore dans son livre choc sorti en 2017.

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Adam Kay (Ben Whishaw) est un médecin obstétricien dans un hôpital du NHS (National health service), le service de santé publique au Royaume-Uni. Alors que le système médical anglais ne tient qu’à un fil, Adam doit jongler entre sa vie personnelle au bord de l’implosion, des semaines de travail beaucoup trop longues, des jeunes docteurs aussi éreintés que lui et des décisions qui peuvent avoir des conséquences désastreuses sur ses patients et sa santé mentale.

Allant plus dans l’humour noir très british que la française Hippocrate, This Is Going To Hurt est tout aussi difficile à regarder, malgré des moments de douceur. Les personnages ne sont pas des plus sympathiques et en même temps, qui pourrait leur en vouloir ? Le rythme effréné de l’hôpital se ressent à travers l’écran, donnant parfois l’impression d’être pris dans un rouleau compresseur. Un portrait choc de la dure réalité du système de santé britannique.

Abbott Elementary, Disney +

Un peu de légèreté pour terminer. Abbott Elementary est arrivée sur nos écrans comme une bouffée d’air frais, remportant des prix dès sa première saison et méritant le titre de meilleure sitcom de ces dernières années. Ce succès est dû à une femme, sa brillante créatrice travaillant auparavant à Buzzfeed : Quinta Brunson.

https://www.youtube.com/watch?v=cO-_7oi-61Y

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Abbott Elementary s’inscrit dans la tradition des mockumentaires, des sitcoms reprenant les codes du documentaire comme The Office avant elle. La série s’intéresse aux quotidiens de professeurs dans une école élémentaire d’un quartier noir de Philadelphie. Janine (Quinta Brunson) est une jeune professeure pleine d’entrain et d’idées, disons une cousine de la pétillante Leslie Knope de Parks and Recreations. À ses côtés : la principale superficielle Ava, les vétérantes Barbara et Melissa, le seul homme blanc au militantisme gênant Jacob et le petit nouveau pas vraiment motivé Gregory.

Autant lettre d’amour aux instituteurs que critique du système éducatif américain, Abbott Elementary jongle entre ces deux aspects avec finesse et légèreté. Si les profs de cette école philadelphienne manquent d’énormément de choses – de fournitures, de reconnaissance, de budget -, ils ont toujours de l’amour pour leurs élèves. Une bienveillance qui crève l’écran.

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Mentions honorables à Station Eleven et à toutes les séries qui n’ont malheureusement pas encore de distributeur en France (Everything I Know About Love, Minx, etc).