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Les séries sorties en 2021 qu’il est encore temps de regarder
La fin d’année approche, il est donc l’heure de faire le bilan du meilleur et du pire de 2021. Cela passe notamment par les séries qui ont gracié nos écrans cette année et elles ont été nombreuses. Si nombreuses que vous êtes peut-être passés à côté de quelques pépites. URBANIA fait le point sur celles qu’il est encore temps de rattraper.
Foundation, Apple TV +
S’attaquer à une œuvre culte de la science-fiction n’est pas mince affaire. Cette année, David S. Goyer et Josh Friedman ont voulu plonger les spectateurs dans la série de livres d’Isaac Asimov, Foundation, connue pour son impact majeur sur le genre mais aussi pour sa densité et sa complexité. Comprenez : de nombreux personnages, intrigues, galaxies, époques différentes…. Tout cela rend le fait d’adapter les romans pour un public non initié forcément compliqué. Pourtant Foundation a fait ses débuts sur Apple TV + avec une première saison prometteuse qui s’éloigne de son matériel d’origine.
L’intrigue (version très courte) : dans une galaxie lointaine, des années après notre ère, le savant Hari Seldon prévoit la chute de la galaxie et de l’empire. Un groupe d’exilés est envoyé à l’autre bout de la galaxie pour bâtir une nouvelle civilisation appelée la Fondation.
Foundation arrive à captiver grâce à son esthétique sublime – Apple ne lésine pas sur les moyens et le résultat est une photographie grandiose qui vous donnera envie de changer tous vos fonds d’écran. Certes, la beauté d’une image ne fait pas tout mais pour Foundation, elle fait beaucoup. Cela ne veut pas dire que côté intrigue, le résultat n’est pas globalement satisfaisant. Si tout n’est pas parfait dans cette première saison (notamment les personnages de Salvor et Hugo qui peinent à convaincre), l’ensemble reste prenant et donne envie d’enchaîner les épisodes. Surtout, Goyer et Friedman semblent poser les bases pour la suite. Que ce soit pour la beauté de Lee Pace ou le passionnant personnage de Gaal Dornick, la première saison de Foundation vaut le détour.
Genera+ion, MyCanal
Les séries sur les adolescents se multiplient et il est facile de se sentir perdu face à ces programmes parfois génériques. Pourtant, de temps en temps certaines arrivent à tirer leur épingle du jeu et à nous surprendre par leur audace, leur fraîcheur, leur modernité. C’est le cas de Genera+ion qui, pour tout vous dire, ne nous inspirait pas confiance à l’origine. Sûrement la conséquence d’un ras le bol des séries pour lycéens racontant toujours la même chose, l’envie de voir ces problématiques abordées dans d’autres contextes. Une fois n’est pas coutume, admettons nos torts : Genera+ion mérite notre attention.
Créée par Zelda Barnz, âgée d’à peine 18 ans à l’époque de l’écriture, et par son père Daniel, mais aussi produite par Lena Dunham, Genera+ion raconte l’histoire d’une bande d’amis gravitant autour du flamboyant Chester (Justice Smith). Tous différents, tous membres de la Gen Z, tous perdus, tous en quête de sens, Chester, Greta, Riley, Naomi, Nathan, Arianna, Delilah forment un groupe attachant qui brille par sa diversité. Adieu les stéréotypes d’adolescents blancs, hétéros et cisgenre, ici la jeunesse LGBTQIA+ est représentée dans toute sa splendeur.
Moins déprimante que sa grande sœur Euphoria, Genera+ion est un joyeux bordel plein d’espoir et imparfait – à l’image de la jeunesse d’aujourd’hui. On notera surtout le charisme de Justice Smith qui crève l’écran et la douceur d’Haley Sanchez dans la peau de Greta. Cette bande haute en couleur va nous manquer car malheureusement (et injustement), HBO n’a pas renouvelé la série pour une deuxième saison. Genera+ion commençait tout juste à prendre son envol.
It’s a Sin, MyCanal
Spoiler alert : c’est le moment de sortir les mouchoirs et de lâcher vos plus belles larmes. La dernière série de Russell T. Davies (Years and Years, Queer as Folk) est une véritable claque qui a dû mal à sortir de notre esprit. Et ce de longs mois après avoir vu défiler le générique de fin du dernier épisode tout en essayant de contenir (sans succès) nos sanglots. Car It’s a Sin met en avant une jeunesse anglaise qui a souvent été oubliée.
Au début des années 80 à Londres, Richie, Jill, Colin, Ash et Roscoe vivent en colocation. Cette joyeuse bande d’amis est jeune, enthousiaste, pleine d’ambitions et d’espoirs. Ils pensent avoir la vie devant eux mais une maladie vient couper court à leur jeunesse : le sida. L’insouciance et l’innocence vont être remplacées par la maladie et un enchaînement sans fin d’enterrements. La série montre le silence meurtrier de l’Etat, la honte de certains membres de la communauté queer sans cesse stigmatisée par la société mais aussi la solitude des malades qui finissent leurs jours souvent seuls dans un hôpital.
It’s a Sin est une série d’intérêt public qui rappelle l’importance d’éduquer les plus jeunes sur le VIH mais aussi l’histoire de cette génération injustement décimée par la maladie. Aussi dure qu’elle soit, la série est lumineuse et flamboyante. Elle donne envie de vivre, de danser, de croquer la vie à pleines dents mais aussi de se battre. Comme Richie, Colin ou Roscoe n’ont jamais arrêté de le faire.
Kevin can go f*** himself, Prime Vidéo
Kevin can go f*** himself est sans aucun doute la série la plus détonante et audacieuse de cette liste. Loin de son rôle d’Alexis dans Schitt’s Creek, Annie Murphy incarne Allison, une jeune femme patiente et gentille qui accepte sans broncher les sautes d’humeur et les blagues sous la ceinture de son mari. Ce dernier, Kevin, est un homme beauf, enfantin et on ne va pas se mentir, détestable de par sa stupidité et son égoïsme. Un jour, Allison décide de ne plus tolérer l’attitude de son mari. Comment faire pour lui échapper ? La réponse est simple. Le tuer.
Pour l’instant, Kevin can go f*** himself semble avoir un scénario assez classique mais c’est sans compter sur l’information la plus importante : la série n’est ni un drame ni une sitcom mais plutôt les deux à la fois. Les épisodes se partagent entre des scènes tout droit sorties des sitcoms américaines classiques avec des rires enregistrés et d’autres beaucoup plus dramatiques. Ce mélange des genres est brillamment mis en scène par des changements de couleurs, de tonalité ou même d’attitude de la part d’Annie Murphy dès qu’elle se glisse dans le “hors champ” de la sitcom. Le spectateur est comme emmené dans les coulisses d’une série comique qui s’avèrent beaucoup plus déprimantes que prévu.
Si la série imaginée par Valerie Armstrong a dû mal à tenir sur la longueur côté scénario, l’idée de départ – déconstruire l’image de la sitcom américaine – reste brillante. On espère que la deuxième et dernière saison saura aller encore plus en profondeur dans sa réflexion.
Baby-Sitters Club (saison 2), Netflix
Certains vont peut-être vouloir rebrousser chemin devant cette adorable série. Certes, le public visé tourne plus autour des préadolescents mais vu l’année compliquée qui va bientôt s’achever, tout le monde a besoin d’un peu de douceur dans ses soirées. Et la deuxième saison de Baby-Sitters Club sur Netflix nous apporte exactement cela.
Pour ceux qui n’ont pas suivi la première (ou ceux qui n’ont pas eu d’enfance), Baby-Sitters Club s’inspire des livres éponymes d’Ann. M. Martin publiés entre 1986 et 2000 et écoulés à plus de 176 millions d’exemplaires. La série suit les aventures de Kristy, une préadolescente habitant dans une ville résidentielle du Connecticut. Cheffe de bande un peu tyrannique, Kristy lance un business de garde d’enfants avec ses amies Claudia et Mary-Anne. D’autres filles viennent s’ajouter à leur groupe : Stacey, Dawn mais également Mallory et Jessi.
La deuxième saison parvient à garder le charme et l’humour de la première tout en permettant à ces jeunes filles de grandir. Chaque épisode se concentre sur l’une d’entre elles, ses difficultés personnelles entre deuil, premiers émois et maladie. Si tout n’est pas toujours simple pour les membres du Baby-Sitters Club, ensemble, elles parviennent à affronter tous les obstacles. Une véritable ode à la sororité qui fait du bien et est plus intelligente qu’il n’y paraît.