Logo

Les préjugés sexistes désavantagent certains produits fabriqués par des femmes

Les obstacles à franchir pour les femmes sur le marché du travail ne manquent pas, en voilà un de plus...

Publicité

On sait déjà que les femmes gagnent moins que les hommes, qu’elles sont discriminées à l’embauche… et on sait même que c’est plus facile pour une femme de se faire prendre au sérieux quand elle envoie des courriels sous un nom d’homme.

Les exemples ne manquent pas pour illustrer combien d’obstacles les femmes doivent franchir dans le monde du travail et des affaires.

Et une récente étude vient en ajouter un de plus: les préjugés sexistes affectent la façon dont sont perçus certains produits fabriqués par des femmes.

Publicité

En gros, si une femme produit quelque chose de typiquement masculin comme de la bière ou des outils, ça se peut que les gens lui donnent moins de crédibilité… à moins que son travail n’ait été récompensé par un prix.

La bière, c’est féminin ou masculin?

Les chercheuses qui ont mené l’étude ont demandé à des participants d’évaluer 360 produits afin de déterminer s’ils sont plus «masculins» ou «féminins».

Comme on peut s’y attendre, la bière artisanale serait plus «masculine» et les cupcakes sont plutôt «féminins».

À partir de ce constat, les consommateurs ont été questionnés sur leurs habitudes d’achat face aux produits.

Si c’est un homme qui cuisine des cupcakes, ça n’a pratiquement pas d’impact sur la perception des répondants.

Pour ce qui est de la bière, les participants indiquent qu’ils paieraient moins cher pour le produit et que leurs attentes pour le goût et la qualité seraient moins élevées si elle est produite par une femme. À l’inverse, si c’est un homme qui cuisine des cupcakes, ça n’a pratiquement pas d’impact sur la perception des répondants.

Publicité

C’est donc dire que des produits plutôt «masculins» qui sont créés par des femmes sont pénalisés simplement parce qu’ils ont été produits par des femmes.

Au-delà des objets

Et en regardant ce qui se fait dans d’autres domaines, on voit que ce constat s’étend au-delà de monde des affaires.

Dans le domaine de la science, par exemple, certaines chercheuses n’ont pas eu d’autres choix que d’assumer le rôle de bras droit ou d’assistante de leurs collègues masculins. Vous comprendrez que plusieurs d’entre elles ont vu le crédit de leurs découvertes leur filer entre les doigts, au bénéfice de leurs collègues masculins.

Publicité

Sur un total de 904 récipiendaires d’un prix Nobel entre 1901 et 2018, seulement 52 femmes ont reçu les honneurs. Parmi elles, Marie Curie est la seule à avoir reçu la distinction à deux reprises. Ouais, ça craint.

Dans le monde de la littérature, l’autrice de Harry Potter, J.K. Rowling, est loin d’être la seule à avoir changé son nom pour signer ses romans. Que ce soit pour l’anonymat ou pour contrer le sexisme des lecteurs et des éditeurs, ces dames de lettre ont dû faire des compromis afin de voir leurs oeuvres publiées.

Les femmes arbitres peinent encore à se faire offrir des matchs «importants» dans des ligues masculines.

Publicité

Et que dire du sport. Les femmes arbitres peinent encore à se faire offrir des matchs «importants» dans des ligues masculines. Que ce soit pour le football, le soccer et le hockey (bonne chance pour celui-là), rares sont celles qui peuvent même imaginer arbitrer ailleurs que dans les ligues féminines.

Et c’est sans compter les sportives qui reçoivent inévitablement moins d’attention médiatique que les hommes.

Tout ça pour dire que pour atteindre l’équité salariale entre hommes et femmes, il faudra certainement repenser à la façon dont on perçoit le travail des femmes et aux préjugés encore tenaces qui pèsent sur leurs épaules.