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C’est le sursaut de dignité qu’on n’attendait plus de la part des centristes et des soc-dem, mais après l’annonce des scores du premier tour des législatives, une poignée d’élus et de cadres politiques issus de la majorité présidentielle, se sont désistés ou se sont exprimés en faveur d’une stratégie de mise en échec du RN. Ainsi, Gabriel Attal, toujours à deux doigts du malaise vagal depuis l’annonce de la dissolution il y a trois semaines, s’est racheté un semblant de respectabilité en exhortant les électeurs à ne donner “aucune voix” au parti de la famille Le Pen. Un discours sans“ni,ni” qui fait du bien, à l’heure où le Moby du Havre – Edouard Philippe – continue de son côté (sans vergogne) d’entrebâiller les écluses du barrage républicain en refusant tout accord avec LFI, comme si les valeurs de la gauche made in Mélenchon étaient aussi délétères pour la démocratie qu’une organisation politique qui veut “mettre au pas le conseil constitutionnel”. Mais à bien y réfléchir, les meilleurs maîtres-d’œuvre de la digue anti-RN sont peut-être à chercher parmi les candidats du parti lui-même…
PAULE VEYRE DE SORAS
Avec le ballon dévié par Jan Vertonghen lors du match France-Belgique de lundi, c’est peut-être le second meilleur but contre son camp de la semaine. En effet, Paule Veyre de Soras, la candidate de la 1ère circonscription de Mayenne, s’est défendue de tout racisme et a balayé les accusations de xénophobie qui pèsent sur son parti en arguant que son ophalmo est “juif’ et son dentiste “musulman”. Ils ont des options de filtres supplémentaires sur Doctolib en Mayenne ? Allez, encore un petit effort et elle pourra co-écrire un spectacle entier de Michel Leeb.
ANNIE BELL
L’autre carte joker des cadres du RN dès qu’ils sont à court d’arguments sur l’immigration ou d’instrumentation abjecte de l’antisémitisme, ce sont les fameuses fiches S de Raphael Arnault, le militant antifa qui se porte candidat pour le NFP dans la 1ère circonscription du Vaucluse.
Mais puisque les petits génies de l’extrême-droite aiment bien passer au crible les CV des candidats de gauche, gageons qu’ils ont aussi fouillé dans le passé d’Annie Bell, qui se présente dans la 3ème circonscription de la Mayenne. En effet, la septuagénaire a été condamnée à 10 mois de prison ferme, et 26 mois avec sursis en 1995, à la suite d’une prise d’otage sous la menace d’une carabine, qui avait conduit à la séquestration de deux secrétaires de mairie. Quand on vous dit que le RN est le parti de l’apaisement, de la sécurité et du respect des institutions.
THIERRY MOSCA
Alors là on atteint des sommets dans l’absurde puisque Thierry Mosca, placé sous curatelle renforcée et donc inéligible, a tout de même été investi par son parti qui a choisi de le maintenir au second tour dans la 2ème circonscription du Jura, quand bien même son élection pourra ensuite être attaquée en justice et invalidée. Oui, vous avez bien lu, une personne dont la justice a estimé qu’elle ne jouissait pas de “toutes ses facultés mentales”, et qu’elle était incapable de prendre des décisions pour elle-même a été jugée apte par le RN à occuper la fonction de député.
LUDIVINE DAOUDI
Malheureusement pour certains candidats RN, il n’existe pas de droit à l’oubli sur Internet. C’est ainsi que la candidate de la 1ere circonscription du Calvados, Ludivine Daoudi, qui avait pourtant suivi les recommandations du parti, et fait le ménage sur ses réseaux sociaux qu’elle avait rendus inaccessibles, a dû se retirer après la diffusion d’une photographie la montrant avec un couvre-chef nazi, assortie d’une petite phrase moqueuse “quand je me prépare pour les prochaines soirées Arbrazik”.
Une référence à une soirée électro de la région, dont elle avait été exclue en 2018 après avoir proféré des propos racistes. Cela dit, son appartenance à un groupe politique ouvertement suprémaciste et pétainiste (Le Parti de la France), aurait peut-être déjà pu mettre la puce à l’oreille à ceux qui l’ont désignée. Mais visiblement, les seuls “prix Nobel” qui soutiennent le RN ne contribuent pas à leur programme économique : ils sont à la tête des commissions d’investiture….
Extrait du compte Twitter de Thomas Joly, le Président du groupuscule en question :
JULIE APRICENA
On termine avec la 3ème circo du Cher, et Julie Apricena, la suppléante du candidat Pierre Gentillet – qui est également responsable départementale du parti depuis 2021. La jeune femme, autrefois militante du groupuscule Bloc identitaire (qui, comme son nom l’indique, n’est pas un pas un club d’amateurs de coinche), ne cache pas vraiment ses amitiés avec des néonazis. Ainsi, on peut la voir poser sur des photos aux côtés de ses grands copains skinheads, et arborer un magnifique t-shirt floqué d’une croix celtique et du slogan suprémaciste “fierté blanche”, des sorties de route pour lesquelles elle a plaidé l’erreur de jeunesse. Ça va être sympa la cohabitation dans l’hémicycle avec tous ces nouveaux colocs qui ne prennent pas la peine de sortir leurs poubelles…
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