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Les gens avec qui je travaille ne m’écoutent pas. Pourquoi ?
Vous venez de contribuer de façon brillante à votre réunion d’équipe, mais vos collègues passent à autre chose comme si de rien n’était. Vous auriez pu leur livrer le remède contre le cancer qu’ils et elles ne s’en seraient même pas rendu compte. Plus tard, vous mettez à jour votre patron.ne sur un dossier, mais vous sentez que son attention n’est pas là (ce n’est pas juste une impression : votre boss est littéralement en train de répondre à un mail sur son téléphone pendant que vous parlez).
Dans ces situations, votre premier réflexe est peut-être de les ajouter à votre liste mentale de choses qui vous gonflent et que dont vous vous occuperez plus tard auprès de vos proches (il y a des chances qu’eux non plus ne vous écoutent pas vraiment à ce moment-là…).
Bien communiquer en entreprise est une compétence qui s’apprend. Bien écouter aussi, d’ailleurs.
Pas la peine de ruminer. D’un, avoir l’impression que personne ne nous écoute est un sentiment partagé par de nombreuses personnes. Vous n’êtes donc pas seul.e. De deux, bien communiquer en entreprise est une compétence qui s’apprend. Bien écouter aussi, d’ailleurs. Il y a donc des solutions.
Allô !? Pourquoi personne ne m’écoute ?
On peut être tenté.e de penser que si nos collègues ne nous écoutent pas, c’est qu’ils ou elles n’ont pas de respect ni pour nous ni pour ce qu’on a à dire.
En réalité, pour reprendre la métaphore de cet article du blog du journal Les Affaires, la communication est comme une course à relais. Il ne suffit pas de courir le plus vite possible pour bien faire son travail. Il faut ralentir en se synchronisant à l’accélération du prochain coureur ou de la prochaine coureuse, lui tendre le relais fermement et le lâcher exactement au bon moment. Tout le monde court différemment, mais il est critique de s’adapter les un.e.s aux autres au moment de se passer le bâton.
Essayez de comprendre vos collègues, boss, employé.e.s… et leur style de communication. Pour certaines personnes, le message va complètement passer dans le beurre s’il n’est pas transmis par écrit. Plutôt que de leur répéter des choses qui vont leur ressortir aussitôt par l’autre oreille, envoyez-leur tout simplement un mail.
Il faut aussi savoir que certaines personnes sont sensibles à l’humour et au sarcasme dans la communication, alors que d’autres, pas du tout.
On dit aussi que les gens traitent l’information qu’ils reçoivent soit de manière déductive, soit de manière inductive. Les premiers veulent que vous alliez droit au but et que vous donniez vos arguments après, sans quoi ils n’accrochent pas à ce que vous dites. Les autres ont besoin que vous exposiez d’abord votre raisonnement avant d’en venir à votre point.
Il faut aussi savoir que certaines personnes sont sensibles à l’humour et au sarcasme dans la communication, alors que d’autres, pas du tout.
Une fois que l’on comprend les différents styles de communicateurs et communicatrices, c’est plutôt facile de s’adapter et de constater une vraie différence. Les autres vous entendent enfin !
Votre attention, s’il vous plaît
Maintenant que vous connaissez les différents styles d’auditeurs et auditrices, voici quelques tuyaux pour devenir le parfait locuteur ou la parfaite locutrice. Ces astuces sont particulièrement utiles si vous devez vous adresser à un groupe.
Portez un point d’honneur à être vous-même un bon auditeur ou une bonne auditrice.
1- Préparez ce que vous souhaitez dire. Ayez une bonne idée d’à qui vous vous adressez et de quelle façon vous vous adresserez à eux.
2- Choisissez le bon cadre et le bon moment. C’est fou comme l’information rentre moins bien dans un cadre de porte, à 12 h 35, quand tout le monde rêve juste d’aller manger.
3- Énoncez clairement le cœur de votre message. Les blagues, les métaphores et les divagations ont leur place dans certaines conversations. Mais au moment de livrer l’information que vous voulez que les autres retiennent, allez-y sans détour et simplement.
4- Ne retenez pas d’information par crainte d’avoir l’air trop direct. Vos auditeurs et auditrices ne rempliront pas eux-mêmes les trous dans votre discours. Vous ne pouvez pas espérer que les autres déduisent ou entendent ce que vous n’avez pas dit.
5- Passez rapidement la parole à votre interlocuteur ou interlocutrice. Rendez la conversation dynamique. Ce point-là est crucial pour ne pas noyer le groupe sous votre flot de paroles à sens unique. À chaque information importante, vérifiez qu’on vous suit toujours. « Qu’est-ce que tu en penses ? » « Vous ne trouvez pas que ça faciliterait grandement les choses ? » « Comment mon idée de génie pourrait s’appliquer à votre département ? » (Non, à bien y penser, ne dites pas ce dernier exemple.)
6- Remerciez votre auditoire de son temps et de la qualité de son écoute. C’est très important, la politesse, dans les échanges.
7- Portez un point d’honneur à être vous-même un bon auditeur ou une bonne auditrice. Ça va de soi. Écoutez sincèrement quand les autres vous parlent, sinon comment voulez-vous qu’ils et elles vous écoutent quand c’est votre tour ?
Si, après tout ça, certain.e.s collègues ne vous écoutent toujours pas… ce sont peut-être tout simplement de mauvais auditeurs ou de mauvaises auditrices. D’ailleurs, des études prouvent que l’âge, le sexe, la culture et le type d’emploi influencent la capacité d’écoute.
Eh oui, travailler en entreprise, c’est aussi accepter de travailler avec des gens avec qui on n’est simplement pas fait pour s’entendre.