Les 7 meilleurs chants militants pour s’époumoner en manifs

Une manif sans chanson c’est un peu comme Philippe Martinez sans sa moustache. Alors pour vous préparer avant l’insurrection qui gronde, on a sélectionné et analysé pour vous 7 chants de manifestants à hurler en chœur au milieu de la foule. Car s’étirer convenablement en prévision d’une éventuelle charge de la maréchaussée c’est une chose, mais cela ne doit pas pour autant vous faire oublier d’échauffer aussi vos cordes vocales.

“Un pas en avant, deux pas en arrière, c’est la politique, du gouvernement !”

Classique parmi les classiques, ce chant de manif est sans fioriture. Mais il manque aussi un peu d’âme. On le fredonne souvent sans grande conviction, en piétinant dans la foule à l’image des ministres qui piétinent dans les paroles de la chanson.

Taux d’enjaillement : proche du néant.

“Macron nous fait la guerre, et sa police aussi (police aussi !). Mais on reste déter, pour bloquer le pays !”

https://www.youtube.com/watch?v=AD2dnE_rlpE

A scander sur l’air de “51 ans je t’aime”, hymne officiel de tous les rades de villages au sud de Lyon. Cette réactualisation militante d’un chant de 3ème mi-temps de rugby montre que nos compatriotes sont aussi doué.es pour le lever de coude que le lever de banderoles.

Taux d’enjaillement : important. Grimpe en flèche si vous dopez votre cocktail molotov au pastis Henri Bardouin.

“Macroooooon, si tu savais, ta réfooooorme où on s’la meeeeeet ! Au cul, au cul, aucune hésitation ! Non, non, non, à cette réforme bidon.”

Un chant efficace, mais là encore un peu daté. Il faut dire qu’il a été utilisé à de nombreuses reprises sous la Vème République et que plusieurs présidents en ont déjà fait les frais. On apprécie tout de même la paronomase (figure de style consistant à rassembler des mots aux sonorités proches) un peu grivoise en fin de slogan qui lui confère davantage de caractère.

Taux d’enjaillement : fort si vous êtes un enfant du baby-boom. Un peu moins si vous pensez que le RPR est le nom d’une communauté sur Twitch.

“Nous sommes fortes, nous sommes fières, et féministes, radicales et en colère !”

Grand favori des manifs du 8 mars et plus largement de toutes les marches qui impliquent de défendre les droits des femmes et des minorités, ce chant est une petite pépite dont on ne se lasse jamais. Certaines personnes le jugent clivant, mais il s’agit généralement de militant.es du dimanche qui ne voient pas plus loin que le bout de leurs privilèges et pensent qu’un vrai changement de société peut se passer de l’intersectionnalité des luttes.

Taux d’enjaillement : au maximum si vous faites la manif dans le “pink blocks” et que votre voisine de cortège s’appelle Adèle Haenel.

“On est là, on est là, même si Macron ne veut pas nous on est là ! Pour l’honneur des travailleurs et pour un monde meilleur, même si Macron ne veut pas nous on est là !”

Probablement le chant le plus agréable à entonner de cette liste. Il faut dire qu’avant d’être récupérée par les Gilets Jaunes, la mélodie a connu plusieurs vies. Créé à l’origine par le groupe italien Ricchi et Poveri, le morceau a ensuite été repris par Mike Brant dans sa version française “Qui saura”. Quelques décennies plus tard, il est devenu culte parmi les supporters de foot français qui l’ont rebaptisé “On est là”, avant de se faire une place de choix au sein des mouvements sociaux de ces dernières années.

Taux d’enjaillement : total. Surtout si vous êtes fan du regretté chanteur de charme.

“Siamo tutti antifascisti” (clap x 6)

Hymne international des antifas, les moins polyglottes d’entre nous qui ne sont pas originaires de la Botte regretteront sans doute son manque d’accessibilité linguistique. On ne pourra toutefois pas lui enlever son explosivité et sa puissance.

Taux d’enjaillement : il varie selon la présence indécente dans la manif des cadres du RN ou des militants bas du front de Génération identitaire.

“Tout est à nous, rien n’est à eux, tout ce qu’ils ont ils l’ont volé !”

Net et précis, ce chant a le mérite de rappeler que l’économie de marché n’est rien sans le prolétariat pour produire les richesses. Que sans personne pour faire fonctionner ses ateliers textiles, Bernard Arnault devrait coudre lui-même les ourlets des vestes qu’il vend à prix d’or. Bref, que le travail doit être rétribué à la hauteur des efforts fournis par les salarié.es, et non des soi-disant risques encourus par des milliardaires. Et que si la théorie du ruissellement n’est qu’un mythe, le tsunami de la paupérisation du pays est une réalité.

Taux d’enjaillement : très important, en particulier si le parcours de la manif passe par l’Avenue Montaigne.