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Le premier jour de ma nouvelle vie d’écolo

Prenez-en de la graine : faites comme moi.

Par
Marion Thorin
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Ma dernière commande de livraison de repas m’a fait l’effet d’un électrochoc. J’avais envie de makis, mais je n’ai eu qu’un arrière goût de culpabilité en déballant ma commande. Sac, barquette, sachet, film étirable… Tout était entouré de plastique ! Après une dégustation bonne, mais amère, ma poubelle débordait de tous ces emballages. C’est ce jour-là que j’ai décidé de me prendre en main et devenir une citoyenne écologique.

Quelques recherches sur le sujet se sont alors imposées à moi. Il s’avère que la France est l’un des premiers consommateurs de plastique en Europe ! C’est le rapport “Atlas du plastique”, qui le dit. Une étude lancée en 2020 par la fondation allemande Heinrich Böll, l’association La Fabrique Écologique et le mouvement Break free from plastic. D’après le rapport, notre pays utilise 4,8 millions de tonnes par an, soit 70 kg de plastique par habitant. « Nous vivons à une époque où nous touchons plus souvent du plastique que nous ne touchons ceux que nous aimons », lancent même les créateurs. Effrayant. Une bonne nouvelle est tout de même tombée à la mi-octobre : les fruits et légumes entourés de plastique dans les supermarchés, c’est bientôt terminé ! Bientôt ? Façon de parler. Cet objectif du zéro emballage plastique a été fixé au plus tard… pour 2026 !

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Pourquoi pas une extinction des feux à 22h ?

Dès le lendemain de cette secousse écologique, j’étais déterminée à éviter le plastique à usage unique. Mais à l’heure du déjeuner, j’y ai vite été confronté. Une vendeuse me tend un sac plastique où elle a délicatement placé mon repas à l’intérieur. Je reste figée. Fière de moi, je refuse l’emballage. Oui, j’ai préféré me ridiculiser dans la rue avec mon morceau de pain d’une main, ma salade dans l’autre, un cookie coincé sous le bras, à deux doigts de tout faire tomber, plutôt que de prendre ce sac en plastique. Dans l’heure qui a suivie, j’ai acheté un sac réutilisable au supermarché. Il se replie sur lui-même et ne quitte plus jamais mon tote bag. Je sens que je progresse côté écologie. Si Nicolas Hulot me voyait !

Mais depuis le premier jour de ma nouvelle vie d’écologiste, mon radar d’alerte s’allume trop fréquemment. Même pendant mes balades nocturnes. Peut-on parler des enseignes et des publicités lumineuses qui viennent choquer mes yeux de promeneuse tardive ? Une extinction des feux a été imposée aux commerces en 2018 : tout doit être éteint entre 1h et 6h du matin. Effectivement, je n’ai pas veillé si tard, mais j’irai vérifier s’il le faut.

Pourquoi n’avance-t-on pas l’extinction à 22h au lieu d’1h du matin ? On le sait : la pollution lumineuse est néfaste. Non seulement pour nos yeux et notre sommeil mais aussi pour l’écosystème de cette planète. Le ministère de la Transition écologique et solidaire a d’ailleurs écrit le lundi 31 mai 2021 : « Les conséquences de l’excès d’éclairage artificiel ne se limitent pas à la privation de l’observation du ciel étoilé. Elles sont aussi une source de perturbations pour la biodiversité (modification du système proie-prédateur, perturbation des cycles de reproduction, des migrations…) et représentent un gaspillage énergétique considérable. »

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Désabonnements et suppression d’applis

Pour être en phase avec mes nouvelles convictions écologiques, j’ai dû faire quelques concessions. Notamment avec mon téléphone portable… J’ai supprimé toutes les applications de ventes de vêtements à bas prix qui livrent depuis l’autre bout de monde. Je suis fière de faire désormais partie des 71% des moins de 35 ans à faire attention à l’impact des articles de mode neufs sur la planète. (Chiffres révélés en septembre 2021 par l’étude OpinionWay-Clearpay). Oui Marion, c’est terminé le petit haut à 4 euros, le jean à 12 euros et le sac à 7 euros. Acheter moins mais acheter mieux serait-il mon nouveau slogan ?

Toujours face à mon smartphone, j’ai profité de cette force d’esprit pour trier mes mails. Grand moment. Parce qu’avec plus de 1000 mails non lus, je pollue sans même m’en rendre compte. Tous les jours, 288 milliards de courriers électroniques sont envoyés dans le monde et chacun de ces envois est aussi énergivore qu’une ampoule allumée 24 heures. C’est donc avec patience et détermination que je me suis désabonnée d’une grande partie des mails non lus. Non, je ne veux plus recevoir de mails publicitaires sur le dernier canapé ultra doux ou la nouvelle montre canon. Côté positif : dans la majorité des cas, le désabonnement est ultra simplifié. Les entreprises semblent prendre en compte leur réelle répercussion écologique.

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Après quelques semaines de vie d’éco-citoyenne attentive à toutes les aberrations écologiques quotidiennes, j’ai pris plusieurs décisions. Je me balade dorénavant avec une gourde fabriquée à partir de matières recyclées. Elle est résistante, durable et en plus, fait un peu de bien à mon portefeuille. D’ailleurs, quand je l’oublie sur le coin de mon bureau le matin, j’y pense tristement toute la journée… Sinon, j’ai collé une étiquette “stop pub” sur ma boîte aux lettres, j’ai apporté tous mes médicaments périmés à la pharmacie et j’évite au maximum les emballages à usage unique. Je me surprends même à choisir mes pieds plutôt que ma voiture ! Que des nouvelles habitudes qui font du bien à l’environnement. Du moins, à ma petite échelle. Et ça me fait un peu mal au cœur de le dire mais mon copain avait raison chaque fois qu’il faisait pipi sous la douche et que je l’engueulais. J’ai maintenant compris qu’il était juste plus écolo que moi…