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Le jeûne intermittent était mon premier et dernier régime à vie

Me sentir affamé ? Plus jamais !

Par
Pierre-Luc Racine
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Ça fait 7 jours que je me suis mis au jeûne intermittent. Je sais que, théoriquement, c’est trop court pour mesurer ses effets. Mais ce défi était d’une durée d’une semaine et je n’ai pas envie de continuer une minute de plus. Je vous explique pourquoi.

Le régime intermittent que j’ai suivi est le 16-8. Ce qui signifie 16 heures de jeûne suivi d’une période de 8 heures où tout est permis. Mon horaire était simple : je pouvais manger de midi à 20h. À l’extérieur de cet intervalle, je n’avais pas le droit de casser quelconque croûte.

Devenir obsédé de la bouffe 24/7

Ma routine matinale n’est pas dictée par l’horloge, mais par la série de gestes que je pose. Par exemple, que j’ouvre les yeux à 6h du matin ou à 9h, je glande un peu dans mon lit. Ensuite, la première chose que je fais est de petit-déjeuner.

Pour la première fois de ma vie, je devais patienter avant de déjeuner, ou comme l’indique son nom, dé-jeûner.

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Donc, mon heure de réveil est changeante, ce qui m’empêche de suivre des horaires fixes. Mais manger est le point de départ de mes journées depuis des décennies. Pour la première fois de ma vie, je devais patienter avant de déjeuner, ou comme l’indique son nom, dé-jeûner.

Les conséquences de devoir attendre des heures avant de pouvoir me sustenter m’ont explosé au visage comme un cadeau du schtroumpf farceur : j’étais de mauvaise humeur tous les matins.

Affamés, nous sommes tous irritables.

J’étais justifié de l’être. Affamés, nous sommes tous irritables. Le truc, c’est que je ne réalisais pas à quel point j’étais exposé à la bouffe jusqu’à ce que mon ventre crie famine. Je n’avais jamais remarqué toutes les photos de nourriture qui défilent lorsque je regarde mon fil Instagram.

Avant, je haussais les épaules ou j’étais content pour la personne qui allait déjeuner, mais là, avec mon corps qui hurlait pour des nutriments, j’étais jaloux, fâché et en colère.

Je me sentais coincé comme si j’étais dans une cage dans le coin d’une cuisine de restaurant. Je voyais tout passer, mais je n’avais pas le droit d’y toucher. Et ça, ce n’est pas bon pour l’humeur.

Ma relation avec la nourriture

Pour vous parler de mon rapport avec la bouffe, je n’ai pas le choix d’en dire un peu plus à mon sujet. Au cours de mon existence, je suis passé à travers quelques transformations corporelles. Me voici au collège VS moi prépandémie :

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À part que je n’ai plus les cheveux comme le chanteur de Serial Joe, j’ai plus que doublé mon poids depuis cette époque. Sur la photo de gauche, je pèse quelque chose comme 40 kilos. Mes métamorphoses se sont produites par palier, je me suis entraîné au lycée, où je suis monté à 50 kilos. Et en 2015, je me suis inscrit à une salle de gym économique et je suis passé de t-shirts small à des medium ou des large.

Ma salle de gym n’était pas chère, mais refaire toute ma garde-robe l’a été !

Durant tout ce processus, je n’ai jamais compté une seule calorie, je n’ai jamais tenté de vérifier mes macros pour m’assurer de prendre la bonne proportion de protéines. J’ai juste « fait attention ».

Pour moi, « faire attention », ça revient à « manger quand j’ai faim » et « ne pas manger quand je n’ai pas faim ».

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Pour moi, « faire attention », ça revient à « manger quand j’ai faim » et « ne pas manger quand je n’ai pas faim ». C’est à peu près tout. Pour le reste, je remercie ma génétique.

Cette semaine, c’est la première fois où je m’interdisais toute forme de nourriture durant une période. Pour moi, manger après 20h était quelque chose que je faisais naturellement, mais ça a été extrêmement difficile de survivre aux matins.

C’est impossible pour moi d’être productif quand ta petite voix intérieure est enterrée sous celle qui crie famine. Impossible.

Qu’est-ce que j’en retire?

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Il parait que sept jours, c’est trop tôt pour en ressentir les bienfaits. Dans mon cas, c’est vrai, je n’en ai pas eu. En fait, quand j’y pense, je peux dire que mon régime intermittent m’a fait oublier les problèmes de ma vie ! Mais c’est parce que j’étais tout le temps préoccupé par la nourriture que je peinais à penser à autre chose.

Lorsque 20h approchait, je m’empiffrais le plus possible afin de repousser ma faim du lendemain.

Lorsque 20h approchait, je m’empiffrais le plus possible afin de repousser ma faim du lendemain. Je me sentais comme les participants de Fort Boyard alors que la grille descend après que l’animateur ait proclamé : « Félindra ! Tête de tigre ! »

Ça m’a paru tellement étrange le soir venu de me gaver comme si j’allais traverser un désert. C’est pour ça que ça a été facile de ne pas manger après l’heure de mon couvre-feu gustatif.

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Aussi, j’en ai profité pour me coucher plus tôt pour ne pas ressentir la faim. Quand je dis que toute ma vie tournait autour de ça.

Quel enfer ça doit être de constamment combattre la faim.

J’ai laissé la faim prendre le contrôle de mes pensées durant une semaine seulement et même si ce n’est pas comparable, et que c’est une toute petite échelle, j’ai découvert encore plus de compassion pour les personnes avec des troubles alimentaires. Quel enfer ça doit être de constamment combattre la faim.

Savoir dans quoi on s’embarque

En même temps, je suis content pour les personnes pour qui ces règles mettent de l’ordre dans leur vie, qui en ressentent le besoin ou qui le font pour des raisons médicales. C’est pour ça que je ne parle pas dans l’absolu. Je vous dis que ce régime n’est pas adapté à moi. Le rendre viable m’aurait rendu triste durant trop longtemps pour des bienfaits encore incertains.

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Suivre un jeûne intermittent sans savoir si c’est approprié pour soi et ses objectifs, c’est l’équivalent d’entrer dans une pharmacie et d’avaler des pilules au hasard.

Si l’expérience vous tente, consultez un professionnel avant de vous y mettre. Sur ce, je m’en vais manger de la pizza pour les meilleures raisons: c’est bon et j’ai faim.