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Le gros malentendu d’Angela, en voyage au Mexique : « Et si c’était un guet-apens ? »

Un voyage, et toute une histoire.

Par
Anne-Laure Mignon
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C’est reparti ! Les histoires incroyables sont de retour. Cette fois, c’est Angela, 28 ans, qui nous raconte le gros malentendu dont elle a été victime… *

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C’était en 2018. À l’époque, j’arrivais à la fin d’un cycle. J’avais urgemment besoin de souffler de mon boulot, de ma vie parisienne, de mon appartement… J’étais également en pleine séparation avec mon copain. Ni une, ni deux, sans trop réfléchir, un beau matin, j’ai pris un aller simple pour Brasilia avec en tête de faire un bon tour de l’Amérique du Sud.

L’histoire se déroule alors que je suis au Mexique, dernière étape de mon voyage. Ça fait presque 8 mois que je baroude. Je suis passée par le Brésil, par l’Argentine, par les États-Unis, par l’Uruguay… Je commence à être un peu fatiguée de globe-trotter.

Bref, Mexique donc. Après une brève étape à Mexico City, où j’ai vécu une canicule harassante – 40°C à l’ombre -, je fais un saut à Puerto Escondido, une station balnéaire tendance du pays. Le paradis des surfeurs. Sauf que là, il fait un temps de chien. Il pleut non stop pendant deux jours. En plus, je me tape une maxi intoxication alimentaire. Je passe 48h au fond de mon lit à manger du riz et à regarder la pluie. Super séjour. Un peu dégoutée de cette expérience, dès que je vais un tout petit peu mieux, je file à Mazunte, à une cinquantaine de kilomètres de Puerto Escondido. Une autre ville réputée pour ses plages paradisiaques et ses spots de surf, dont on m’a dit beaucoup de bien. J’espère secrètement aussi un peu échapper à la pluie…

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Bref, j’arrive sur place en début de soirée au moyen d’un taxi qui empeste le tabac froid, qui roule trop vite et qui ne dispose pas de ceintures de sécurité. Résultat : je manque de vomir à chaque virage… Sinon, RAS. L’hôtel que j’ai repéré est super mignon. Ce sont des petits cabanons individuels au bord de la plage. On est hors saison touristique donc je suis solo dans l’hôtel, mais je me dis que ça sera l’occasion de me reposer et de reprendre des forces (entre la fatigue, la canicule et l’intoxication de l’avant-veille, je ne suis pas en méga-forme).

Je fais un rapide tour en ville histoire de manger un morceau et je file directement me coucher, exténuée. Je m’endors bercée par le bruit des vagues : un vrai bonheur !

« LE MEC ROTE SANS GÊNE ET LA NANA RIT À GORGE DÉPLOYÉE »

3h du matin, je me fais réveiller d’un coup par des gens qui squattent devant la porte de ma cabane. A priori, il s’agit d’un couple. Ils parlent super fort et picolent (j’entends les tintements de leurs bouteilles de verre). Le mec rote sans gêne (super dégueu) et la nana rit à gorge déployée. Ils grognent aussi. Ça me met immédiatement de super mauvaise humeur ! Surtout que cabanon oblige, les murs font genre 3cm d’épaisseur max. J’ai donc vraiment l’impression qu’ils font la fête dans mon lit. En plus, sachant que l’hôtel est vide, je trouve ça hyper irrespectueux de se poser devant MA porte !

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Moi qui voulais me reposer, c’est raté. Je suis super énervée. Je me lève en furie dans le but de leur en toucher un mot ! Je m’apprête à ouvrir la porte quand d’un coup, je me ravise avec une pensée d’horreur : et si c’était en fait un guet-apens ? S’ils cherchaient à m’agresser ? Et s’ils avaient fait exprès de se mettre devant mon cabanon dans le but que je leur ouvre pour les engueuler et qu’ils puissent rentrer et me braquer ?

Je me fais rapidement le scénario du pire film dans ma tête : il est 3h du matin, je suis une femme seule dans une cabane en bambou au fin fond du Mexique. Il n’y a pas de wi-fi dans l’hôtel et je n’ai aucun numéro d’urgence à joindre… En plus, je suis lessivée et encore à moitié malade. Paniquée, je me réfugie au fond de mon lit. Et, très mauvaise chose à faire dans ce genre de moments, je me remémore toutes les histoires glauques de voyageurs que j’ai entendues pendant mon voyage… Des histoires violentes, de corruption ou de narcotrafic.

Je suis en pleurs, complètement tétanisée. À deux doigts de me faire pipi dessus. J’essaie de faire le moins de bruit possible pour leur faire croire que la cabane est vide. Eux, chahutent toujours devant ma porte. Parfois, ils tapent même sur les murs de mon cabanon. Ce qui me fait sursauter à chaque fois.

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Une heure passe. Puis deux. J’ai l’impression que le couple s’éloigne. À un moment donné, je n’entends plus de bruit. Je finis par me rendormir.

« QU’EST-CE QUE C’EST ENCORE CE BORDEL ? »

14h, je me réveille de nouveau en sursaut. Quelqu’un tambourine à ma porte. « Qu’est-ce que c’est encore ce bordel ? », je me dis. Cette fois, j’ouvre. C’est la femme de ménage qui m’engueule parce que j’ai raté l’heure du check-out et que ça fait 15 minutes qu’elle frappe à la porte. « Ah oui pardon ! ». Fatigue + tentative d’agression d’hier, j’ai dormi plus tard que prévu. Je rassemble rapidement mes affaires et je file à la réception.

J’arrive à la réception assez remontée. Déjà, je sors à peine du lit, puis surtout j’ai clairement très très très mal dormi. Je fais le topo à la nana de l’accueil : jeunes délinquants, bruit, alcool, rots, rire insupportable, hôtel vide, sentiment d’insécurité… Et là, ils échangent un regard avec son mec et explosent de rire. Ils m’expliquent : « Hier, c’était simplement la nuit des fourmis chicatanas. C’est une race de très grosses fourmis volantes, comestibles (très prisées, d’ailleurs). Elles vivent cachées toute l’année et sortent une fois par an – impossible de savoir quand à l’avance – après les grosses pluies. Du coup, hier soir tout le village s’est réveillé pour les récolter puis faire la fête ». « Ah, d’accord ». Donc moi je suis juste la rabat-joie de service en fait… Je suis repartie toute honteuse… Et déçue d’avoir loupé la fête !

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* Ça c’est pour son malentendu ! Sinon, pour d’autres anecdotes aussi drôles et légères, mais aussi pour d’autres histoires de rencontres, de doutes ou de peur sur le voyage, et le fait de tout quitter pour partir voyager seule quelque temps, c’est dans « Tranquilo », le premier livre d’Angela Perigot, publié aux éditions In Situ Paris.