Le « dating » au temps de la COVID-19: mode d’emploi

Au cinquième jour de confinement, devant une crise sanitaire mondiale, une chute libre de l’économie et un climat social de plus en plus tendu, j’aimerais que l’on prenne un moment pour penser à tous les célibataires, les amants, les fréquentations qui n’ont pas encore eu « le talk » qui leur permettrait de se confiner à deux.

Vous me direz qu’il faut voir le bon côté des choses. Pendant cette période, plus besoin de faire la bise à votre vieux dégueu de patron, et le mec qui vous « cat call » à la sortie du métro aura peut-être le temps de lire Simone de Beauvoir. N’empêche que dater à l’ère de la COVID-19 devient de plus en plus compliqué.

Pour sa part, Paul, étudiant de 23 ans avait vu le traquenard venir. « C’était vendredi soir. J’étais chez mes parents et c’est cette journée là où j’ai compris qu’on serait confinés très vite », raconte-t-il. « Je suis allé sur Grindr, j’ai trouvé un mec très sympa et plutôt mignon au bout d’une heure. Il habitait à 8km. J’y suis allé en voiture, je te passe les détails, mais c’était très sympa », ajoute-t-il en riant.

Ne voulant pas prendre le risque de contaminer ses proches, c’est la dernière culbute improvisée qu’il s’est accordée avant l’isolement général.

Bon, nous n’avons pas tous eu la même vivacité d’esprit que Paul, mais en période de Corona, le rendez-vous galant est loin d’être mort! Pour ne pas déprimer trop fort, on a décidé de vous donner quelques idées de dates antibactériennes avec votre future douce moitié.

Ça vous semble peut-être évident comme conseil, mais pensez-y un instant: si la majorité des gens sont coincés chez eux à rien foutre, ils auront beaucoup plus le temps de vous écrire. Sérieux, je n’ai jamais vu autant de gens réceptifs sur Tinder qu’à l’heure actuelle (la preuve ici). En plus, ça peut permettre de briser l’isolement et d’ajouter un peu de piquant dans votre journée! Petit rappel: l’isolement n’est pas une excuse pour envoyer des dick picks non-désirées xoxo.

On a tout notre temps, n’est-ce pas? C’est donc le moment d’apprendre à se connaître. Depuis que j’ai lu cet article du New York Times, j’ai toujours voulu essayer cette expérience qui consiste à poser 36 questions pour tomber amoureux. Ce sont des chercheurs américains qui ont créé ce questionnaire afin de permettre aux participants d’être vulnérables et donc de se rapprocher. À la fin du questionnaire, on conseille de fixer notre douce moitié dans le blanc des yeux pendant 4 minutes. Bon… là ça risque d’être un peu plus compliqué… Est-ce qu’un silence awkward à l’autre bout du fil ça compte?

Bonus: faire des questionnaires de personnalité de pop culture: vous ne voulez pas vous rendre compte à la fin du confinement que votre nouvelle date est Serpentard et que sa seule référence à Star Wars est bébé Yoda.

Ce n’est peut-être pas l’idéal pour une première rencontre, mais vivons avec notre temps! Même pas besoin de sortir de chez soi pour apprécier la bonne compagnie de notre nouvelle date autour d’un verre. Voyons le bon côté des choses: pas besoin de se battre pour savoir qui va prendre l’addition (et si vous vous emmerdez, vous éteignez la caméra). Faites quand même attention à votre arrière-plan: l’allure de votre appart peut en dire beaucoup sur vous.

Demandez à celles et ceux qui ont vécu des relations à distance: c’est pas ouf, mais ça dépanne. C’est quand même moins intrusif qu’inclure une caméra (on se souvient de Benjamin Griveaux) et c’est plus original. À chaque fois qu’on me parle de coït téléphonique (comme si ça arrivait souvent), je pense à Anne Hathaway qui est call-girl dans Valentine’s Day #rolemodel. Alors c’est le moment de faire ressortir vos talents en art dramatique, les jeunes. Il semblerait que le confinement nous fasse lire et nous rende créatifs or whatever.

Ps: si vous n’avez pas la ref, je vous conjure d’aller voir ce film pendant votre quarantaine, c’est un chef d’oeuvre dans le monde des comédies romantiques.

Pour sa part, Jennifer n’en pouvait plus de ne pas pouvoir voir son amant du boulot. « On a prévu de nous donner rendez-vous dans une animalerie (trop glam) en cochant la case “courses” [sur notre attestation de déplacement] pour acheter nourriture et litière pour mes chats », explique-t-elle.

Plutôt aventureux, mais sérieux les gens: on ne se roule pas de pelles et on reste à plus d’un mètre de distance. C’est pour vous protéger vous et les autres!