Logo

Le boycott : notre arme ultime en tant que citoyen ?

Par
Ouissem
Publicité

“NOUS AVONS ASSISTÉ AUJOURD’HUI AU PLUS GRAND MERDIER JAMAIS PRÉSENTÉ EN DIRECT PAR L’ACTUEL PRÉSIDENT AMÉRICAIN. […] ÇA NOUS A RENDUS MALADES.”

Envoyé suite au clash Trump/Zelensky, ce message n’est pas celui d’un banal internaute, mais de Haltbakk Bunders. L’opérateur portuaire n°1 de Norvège a décidé de ne plus ravitailler les navires militaires américains.

Publicité

Depuis, des milliers d’européens appellent au boycott des produits américains.

Publicité

Ce n’est pas la première fois dans l’histoire que le boycott est employé comme arme citoyenne…

Le mot boycott vient de Charles Cunningam Boycott, un capitaine de l’armée anglaise devenu intendant de propriétaires terriens en Irlande.

C’est lui, avec son gros fusil.
C’est lui, avec son gros fusil.
C’est lui, avec son gros fusil.

En 1879, des fermiers demandent une réduction des loyers suite à de mauvaises récoltes. Demande refusée par les propriétaires : Charles Boycott est alors chargé d’expulser ces agriculteurs rebelles.

Charles Boycott subit un blocus de la part de tout le comté : personne ne veut commercer avec lui. Ruiné, son nom traversera les frontières. Et le mot “boycottage” est adopté en France dès 1881.

Gandhi vs. Churchill

L’Empire britannique connaîtra un nouveau boycott en 1930, lors du mouvement d’indépendance de l’Inde.

Menés par Gandhi, les Indiens entament une nouvelle manifestation non-violente : la marche du sel. L’objectif : lutter contre le monopole britannique qui oblige tout le monde à payer un impôt sur le sel et en interdit sa récolte.

Publicité

Gandhi quitte son ashram et marche 390 km jusqu’à atteindre l’océan Indien. 50 000 Indiens le rejoignent et récoltent du sel en évaporant l’eau de mer.

Un camouflet pour le régime colonial : le vice-roi accorde aux Indiens le droit de collecter leur sel.

La rébellion de Rosa Parks

En 1955, l’arrestation de Rosa Parks qui a refusé de céder sa place à un passager blanc entraînera le boycott des bus de Montgomery, aux USA.

Publicité

La communauté noire, menée par un jeune pasteur – un certain Martin Luther King – fonde alors la Montgomery Improvement Association. 35 000 tracts sont distribués pour inviter les Afro-Américains à ne plus emprunter les bus suite à l’inculpation de Rosa Parks.

Un an plus tard, la Cour suprême déclare anticonstitutionnelles les lois de l’Alabama imposant la ségrégation raciale dans les bus. Le boycott relance le Mouvement américain des droits civiques.

Le Maroc vs. Danone

À l’ère d’internet, le boycott a délaissé les rues pour se concentrer sur les réseaux. En 2018, le mouvement marocain contre la vie chère cible 3 marques accusées de gonfler les prix à coup de hashtags et posts Facebook.

Publicité

Le mouvement est suivi par 42% de la population : Danone est visé et voit son CA chuter de 178 millions d’€.

Le PDG de la marque décide alors d’aller au Maroc pour calmer le jeu et annoncer une nouvelle gamme de produits à prix réduits.

L’histoire montre qu’un boycott fonctionne lorsqu’il est ciblé et suivi par toute une communauté.

Certains mouvements peuvent ainsi dépasser les frontières : c’était le cas du boycott de l’Afrique du Sud, en conséquence de l’apartheid.

Dès 1962, le pays est exclu des Jeux olympiques, notamment sous la pression des nations africaines et de la société civile. Le boycott tiendra jusqu’à la fin de l’apartheid.

AUJOURD’HUI, CE SONT LA RUSSIE, ISRAËL ET PLUS RÉCEMMENT LES ÉTATS-UNIS QUI SONT CIBLÉS PAR DES MOUVEMENTS DE BOYCOTT.

Publicité

La fédération russe, exclue des Jeux olympiques suite à l’invasion de l’Ukraine, n’a pas pu se présenter aux JO de Paris 2024. 25 athlètes russes et biélorusses ont été autorisés à participer sous bannière neutre.

Également privé d’Eurovision depuis 2022, Vladimir Poutine a trouvé la parade en relançant un vieux concours de chant : l’Intervision, qui date de l’époque soviétique.

Et le boycott suite à la prise de pouvoir de Trump/Musk semble déjà faire effet : Tesla a vu ses ventes chuter de 76% en Allemagne et de 26% en France.

Du coup, les stickers “J’ai acheté ça avant qu’Elon ne devienne fou” se multiplient sur les voitures :

Publicité

Au Canada, les citoyens appellent à s’organiser pour consommer local et à boycotter toute marque américaine suite aux récentes déclarations de Trump qui aimerait annexer son voisin.

Mais tenir un boycott généralisé, ce n’est pas si facile, comme le souligne notre journaliste Malia Kounkou :

Publicité

Alors, comment ne pas se décourager et boycotter efficacement ?

Le mouvement palestinien BDS (Boycott, Divestment, Sanctions), dirigé par un comité national met en avant une stratégie de boycott ciblé, visant un nombre limité de marques accusées d’être complice du régime Netanyahu.

Publicité

C’est cette même stratégie qui semble se mettre en place pour les États-Unis où les citoyens s’organisent pour cibler certaines marques comme Tesla ou Amazon pour “contourner le système”.

ET POUR VOUS, LE BOYCOTT, EST-CE UNE ARME EFFICACE OU UN SIMPLE MOYEN DE PRESSION ?

Publicité
@chedli

Je me débarrasse de ma Tesla Modèle Y, vous me conseillez quoi comme nouvelle voiture ? Il me faut un véhicule électrique bien stylé ! Xpeng ? BYD ? Bye Elon Musk 🖕

♬ son original – Chedli