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Le 1er mai, c’est dépassé ?
Un peu d’histoire
Bien avant qu’elle ne soit reliée au travail, le 1er Mai était déjà une journée particulière ! Chez les Celtes, on célébrait Beltaine : c’est en gros la fête du printemps, tout comme Samain, devenu Halloween au fil du temps, est la fête de l’hiver. Une occasion qu’on commémore encore aujourd’hui, notamment dans la ville d’Edimbourg, où des spectacles s’organisent dans la nuit du 30 avril au 1er mai sur Calton Hill.
D’ailleurs, les Celtes auraient bien un rapport avec le muguet aussi. Dans leurs croyances, il s’agit d’une plante censée porter bonheur et nous apporter l’amour.
Depuis le 16ème siècle en Europe, on aurait donc pris l’habitude de mettre du muguet chez soi. L’objectif ? Conjurer les maux de l’hiver avec une plante riche en symbole ! Hé oui, ce serait grâce aux penseurs de la Renaissance qui, en redécouvrant les textes antiques, lisent que les Romains et les Grecs décoraient déjà leurs maisons de fleurs au début du mois de mai.
Mais aujourd’hui, le 1er mai est surtout associé à la fête du travail, et ça, ça n’a aucun rapport avec le muguet.
Un hommage aux luttes sociales
Le 1er mai, c’est donc la journée internationale des travailleurs, et c’est une journée fériée dans de nombreux pays : Espagne, Russie, Chine, Belgique, France ou encore en Turquie.
Pourquoi et d’où ça vient ? Ça vient d’un congrès qui a eu lieu aux Etats-Unis en 1884, à Chicago, organisé par plusieurs syndicats. Leurs revendications portaient alors sur la journée de travail de 8 heures. Cette demande avait déjà été posée en 1864 par la Première Internationale à Londres, qui est l’Association internationale des travailleurs, un mouvement principalement ouvrier. Ces derniers, employés dans les usines et les mines, étaient confrontés à des journées allant de 10 à 14 heures. Ils demandèrent donc une division de leur temps comme suit : 8 heures de sommeil, 8 heures de travail, et 8 heures de loisir.
En France, ce n’est qu’en 1919 qu’une loi statue sur la journée de travail de 8 heures, donnant lieu à une semaine de 48 heures. Le droit au repos fut défendu plus ardemment par la suite avec la semaine de 35 heures, loi promulguée en 2000 sous le gouvernement Jospin.
Certains pays proposent évidemment des petites variantes (pas bêtes du tout!) : le Royaume-Uni a remplacé le 1er mai par le premier lundi de mai, comme ça, on est sûr que c’est toujours férié ! A Rome, il y a tous les ans un immense concert en face de la Basilica di San Giovanni in Laterano, accompagné évidemment de manifestations pour la journée de 8 heures.
Aux Etats-Unis, le Labor Day a plutôt lieu début septembre, mais le 1er mai, qui n’est pas officiellement férié, est souvent une journée de manifestations ayant pour objectif de commémorer les luttes ouvrières.
Le 1er mai s’accompagne aussi de revendications en lien avec les luttes sociales actuelles. C’est donc, en cette période post réforme des retraites en France, l’occasion de se mobiliser massivement pour montrer que la colère ne faiblit, comme l’explique le Secrétaire Général de la CFDT :
Une fête obsolète ?
Il faut admettre que nous sommes rentrés (et fort heureusement), en Occident, dans une ère de la critique du travail. Alors qu’il y a 150 ans, on se mobilisait pour travailler “seulement” 8 heures par jour, ce combat peut paraître aujourd’hui sacrément dépassé.
En France, de nombreuses entreprises pensent proposer à leurs employés une semaine de quatre jours, le nombre de burn-out explose littéralement, ce qui a engendré le phénomène qu’on appelle la “grande démission”.
Nous sommes de plus en plus nombreux et nombreuses à nous questionner sur le sens du travail, et les dizaines d’ouvrages qui paraissent depuis quelques années sur le rapport au travail en sont un excellent témoin. La “valeur travail” pourtant chère à notre gouvernement et notamment à Elisabeth Borne, n’est plus une variable importante dans nos équilibres de vie. Nous cherchons avant tout du sens, mais aussi un épanouissement personnel qui prend de plus en plus de place.
Et si, dans 20 ans, le 1er mai sera l’occasion d’enfin célébrer la fin du travail ?