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L’argent c’est dégueu

Littéralement.

Par
Pier-Luc Ouellet
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L’argent, c’est quelque chose de dégoûtant. Au sens propre. Enfin, vous me comprenez.

Si vous regardiez le billet de 10 euros qui traîne dans vos poches (5 euros pour les moins chanceux), vous y retrouveriez plus de petites bestioles que dans le Pokédex d’Ash Ketchum.

Une étude l’a d’ailleurs confirmé, et ça risque de vous rendre heureux de payer avec votre carte bleue.

Un prix Ig Nobel pour avoir réussi à nous dégoûter

Cette étude, publiée dans Antimicrobial Resistance and Infection Control, s’est mérité le prix Ig Nobel pour ses découvertes.

Ce prix est remis à des chercheurs qui ont mené des études valides, mais aux prémisses et/ou aux résultats un peu étonnants ou inusités. En 2018, une équipe de chercheurs en nutrition s’est mérité le prix pour avoir déterminé l’apport calorique d’un repas cannibale chez les hommes du paléolithique qui mangeaient leurs voisins. Juste ça.

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Les chercheurs, Andreas Voss et son fils Timothy, ont voulu tester à quel point les billets de banque peuvent être un milieu fertile pour les bactéries. Ils ont donc pris des billets de divers pays (des euros, des dollars américains et canadiens, ainsi que des roupies indiennes, des kunas croates et des lei roumains), les ont stérilisés, puis les ont aspergés de bactéries.

Ils les laissaient ensuite sécher avant de vérifier la présence de bactéries au bout de 3 heures, 6 heures et 24 heures.

La plupart des bactéries étaient mortes sur la majorité des billets au bout de 24 heures, sauf pour le leu roumain.

La raison? Il est fait de polymère, une surface particulièrement favorable aux bactéries.

Des vraies colonies de bactéries

Une autre étude menée en 2017 avait mené à des découvertes similaires.

Des chercheurs avaient recueilli un échantillon sur un billet de 1$ prélevé à New York. On avait trouvé des centaines de microorganismes différents sur le billet.

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Les plus nombreux étaient ceux qui causent l’acné et d’autres infections mineures de la peau (ça doit être pour ça que les caissiers au McDo sont boutonneux).

Mais on avait également trouvé des bactéries vaginales, buccales, ainsi que de l’ADN d’animaux de compagnies et des virus.

Qu’est-ce que vous faites avec vos billets, sérieux?

Il ne serait pas rare non plus de trouver des bactéries plus dangereuses sur des billets, telles que l’E. coli, la salmonelle et le staphylocoque.

Il ne serait pas rare non plus de trouver des bactéries plus dangereuses sur des billets, telles que l’E. coli, la salmonelle et le staphylocoque. D’autres études ont également trouvé des traces de cocaïne et d’excréments d’origine humaine et animale (de chiens et même de cheval!).

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C’est pas très santé, se faire des lignes avec des billets de banque.

Montre-moi ton guichet automatique, et je te dirai ce que tu manges

En fait, l’argent garde tellement des traces de tout ce qu’on fait qu’il serait même possible d’identifier l’alimentation de certaines régions.

Souvent, les gens ne se lavent pas les mains avant et après avoir mangé, si bien qu’ils laissent des traces de leur alimentation sur les guichets automatiques.

En 2016, des chercheurs ont eu l’idée d’analyser les claviers de guichets automatiques, et ils ont pu découvrir des traces de nourriture différentes selon les quartiers.

Dans Harlem, on trouvait davantage de traces de poulet tandis que dans le quartier chinois, on retrouvait plus de traces de poisson et de mollusques. Je sais que ça fait cliché, mais c’est la science qui le dit.

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Bon, je sais pas pour vous, mais je pense que c’est assez pour aujourd’hui.

Moi, je m’en vais me laver les mains et tirer mon portefeuille dans l’eau de Javel.