Logo

Laissez-moi débattre avec une personne transphobe

« Je suis disponible, je le réclame à cor et à cri. »

Par
Arnaud Vauhallan
Publicité

L’écrivain Arnaud Vauhallan a publié ce post Facebook en réaction aux propos d’Élisabeth Roudinesco dans l’émission Quotidien animée par Yann Barthès. Avec son autorisation, nous relayons ici sa parole.

**

Bon, je demande un droit de réponse à Mme Roudinesco.
Je demande officiellement à l’équipe de Quotidien de me laisser débattre avec elle ou une autre personne transphobe.

Il a fallu construire une société où femmes et hommes étaient égaux, c’était jamais arrivé, et y a encore du boulot. Il a fallu construire une société où noirs et blancs étaient égaux, c’était jamais arrivé et y a encore du boulot. Il faut construire une société où les transgenres sont considérés comme aussi légitimes que les cisgenres, c’est jamais arrivé, tout le boulot est à faire.

Les téléspectateurs ne doivent pas entendre « Il y a une épidémie de trans, il y en a beaucoup trop » comme si c’était une opinion, comme si mon existence, ma vie, le fait qu’on me dise « Bonjour Monsieur », que je puisse vivre normalement, était soumis à condition, était soumis à opinion. Ce n’est pas un cadeau, c’est juste normal que je puisse voter, porter mon prénom, me marier, être père de famille, tester, hériter, etc. C’est juste la vie normale, et j’y ai droit comme les cisgenres.

Publicité

Je demande donc qu’une personne trans qui s’y connaît puisse répondre à Mme Roudinesco. Qu’on invite un intellectuel trans, pas une petite fille qui veut juste exister, qu’on invite un intellectuel qui peut répondre. Preciado, par exemple, ou moi-même, je suis disponible, je le réclame à cor et à cri.

Je demande à tous de partager ma demande jusqu’à ce qu’elle remonte suffisamment haut dans les sphères pour être entendue. Je ne demande pas la “cancel culture”, je ne tiens pas à annuler Mme Roudinesco, mais elle, en revanche, voudrait effacer de l’existence un certain nombre de trans apparemment.

Je rappelle que nous n’avons pas de pays, donc quand il y a trop de trans en France nous ne pouvons pas rentrer chez nous. Mme Roudinesco veut donc nous mettre au mieux à l’asile pour nous forcer à devenir cisgenre au pire nous exécuter.