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La ville de la semaine: Paris

Il existerait près de 2 240 000 Paris différents ou presque. En voici un.

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Écrire 10 choses à savoir sur Paris, c’est pas mal comme sélectionner ses chansons préférées des Beatles, c’est tough. La sélection qui va suivre sera donc nécessairement très personnelle.

La ville Lumière est tellement vaste que chaque Parisien se crée son propre Paris. Il existerait donc près de 2 240 000 Paris différents ou presque. En voici un.

(PS: SI vous cherchez les informations sur notre SPÉCIAL PARISIENS, vous êtes à la mauvaise place. Cliquez donc plutôt ICI.)

1. T’es d’où dans Paris ?

Rive gauche ou rive droite ? Bobo gauche caviar ou bourgeois au nom à particule? C’est un peu comme ça qu’on a envie de résumer la scission qui frappe le Paris au-dessous-de-la-Seine et le Paris au-dessus-de-la-Seine. Bien sûr, cette caricature est fausse (comme pas mal toutes les caricatures). Mais l’appartenance à une rive fait partie de l’identité du Parisien qui défendra son bord bec et ongles. De mon côté, j’ai vécu 10 ans rive gauche, mon copain a habité 22 ans rive droite, on s’est crié 17 fois dessus pour déterminer quelle rive était la meilleure,… On habite maintenant rive droite mais au milieu, tout près de la Seine, pour vite traverser en cas de crise identitaire.

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2. Les bars trop hype, ça fouette

Existe-t-il vraiment encore une nuit parisienne? Vaste question mais s’il en existe encore une, elle ne se passe plus dans les club branchés de la Capitale. La nouvelle hype se trouve dans les bars crades et sans destin. La formule gagnante 2011-2012 : prendre le bar le plus moche-nappes en papier-pintes de bière à 2 euros dans un gobelet en plastique-barman désagréable de son quartier et en faire son QG. Il en va ainsi du Mauri7 à Strasbourg Saint-Denis, de la Perle dans le Marais, du Sans Souci dans le 18e, etc. Le hic : cette nouvelle façon de sortir rencontre à ce point son public qu’il faudra bientôt faire un line up d’1h30 pour goûter à leur piquette qui laisse des liserés rouges sur les lèvres.

3. J’vais pas tenir jusqu’à la maison

Que fait-on quand on est une dame à Paris et que notre vessie nous prévient très clairement qu’elle ne tiendra pas jusqu’à la maison ? Oui, on fait pipi entre les voitures, mais ça c’est vers 4 heures du matin avec 80 000 milligrammes d’alcool dans le sang. Sinon, y a les toilettes publiques ou sanisettes. Ces cabines de tôle et béton présentes dans les rues de tous les arrondissements ne vous attirent pas ? Vous avez tort. Car, contrairement à une grande majorité de toilettes publiques, celles-ci sont auto-nettoyantes! Même chez vous c’est pas aussi clean. L’auto-nettoyage serait même à ce point efficace qu’il est à l’origine d’une légende urbaine : le nettoyage se déclenchant lorsque la cabine repère que le poids humain n’est plus là, un enfant trèèèèès léger aurait été noyé par le tsunami d’eau javellisé envoyé par ces w.c intelligents.

En tout cas, c’est gratuit, et ça, c’est cool.

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4. Ne pas marcher sur la pelouse

Les parcs et jardins de Paris, réputés pour leur beauté, sont devenus mondialement célèbres grâce aux films dans lesquels ils apparaissent : Midnight in Paris (Woody Allen), Paris, je t’aime (tout plein de réalisateurs), Truly Madly Deeply (Savage Garden),…Mais la beauté a un prix. Contrairement à un parc Lafontaine où le barbecue peut s’installer à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, le parc parisien se consomme selon des règles bien précises et durant les heures d’ouverture. Le Jardin du Luxembourg, par exemple, ouvre ses grilles majestueuses – car il n’est point de parc sans grilles à Paris – à 8h et les ferme à 21h en été, 17h en hiver. Pas de barbecue autorisé et herbe qui fait sourire très peu tolérée. La plus contraignantes des règles du Parc ? N’avoir le droit de s’asseoir que sur l’une des trois pelouses disponibles, celle qui est déjà aussi peuplée qu’un canot de sauvetage du Titanic, pour que les deux autres se reposent et fassent de la jolie herbe verte. Une minute de silence, s’il vous plaît, pour tous les jeans parisiens qui ont trouvé la mort lors d’une des nombreuses escalades nocturnes des grilles du parc.

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5. Hé, tu m’fais goûter

L’un des hauts lieux de l’apéro parisien en été est le magnifique pont des Arts reliant l’Institut de France à la cour carrée du Palais du Louvres. Passerelle en bois aux grillages poétiquement recouverts de milliers de cadenas d’amour, le Pont des Arts offre une vue superbe sur l’enfilade des ponts traversant la Seine. Qu’y trouve-t-on les soirs de pique-niques? Plusieurs groupes de badauds jeunes et moins jeunes, des troubadours animant les rencontres au son de Wonderwall et autres No woman no cry, des saltimbanques doués pour la jongle et des itinérants très sympathiques qui se joignent aux petits groupes d’amis pour refaire le monde et partager leur bouteille de Brouilly (celle des autres, pas la leur). Que faire lorsque l’homme te lance «Hé, tu m’fais goûter» ? Ben tu le fais goûter et tu pries pour pas te réveiller avec un herpès le lendemain.

6. Les petits mots de la bibliothèque

Pour bon nombre d’étudiants parisiens, réviser est un rite social. À Paris, trois bibliothèques tiennent le haut du pavé : celle du Centre Georges Pompidou, la bibliothèque François Mitterand et la bibliothèque Sainte-Geneviève. Chacun choisit son camp. La mienne était la dernière, la «BSG». Cet édifice en granit, marbre et bois est classé monument historique. C’est beau. Mais ce qui y est encore plus beau, c’est l’alliance d’études et de drague qui y existe. La première étape d’une journée à la BSG ? Faire deux ou trois fois le tour de la grande salle afin de déterminer quelle table (et ses occupants) vous semble la plus alléchante. S’y asseoir et attendre les petits mots qui ne tardent pas à affluer, pour les filles comme pour les garçons. La composition du mot : un compliment, un numéro. Bref, rien de révolutionnaire mais l’on ne compte même plus le nombre de couples qui se sont faits et défaits à la BSG. En façonnant à la fois la carrière et la vie sentimentale de ses étudiants, la BSG peut être décrétée « endroit le plus productif » de Paris.

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7. On trouve de tout… même un ami

Besoin d’une ceinture pas chère, d’un vrai faux sac Diorre, d’un paquet de Malboro au goût inconnu ou même d’un ticket de métro au rabais ? Tout se trouve à la sortie de la station de métro Barbès ! En revanche, si c’est de temps dont on a besoin, il est impératif de sortir à la station précédente ou suivante. Comptez 10 minutes pour traverser le flot compact de ces vendeurs aux propositions IN-ED-ITES.

8. C’est moins cher debout

Dans la grande majorité des bistrots, un café pris au comptoir est moitié moins cher que s’il est pris assis à table. Le saviez-vous ? Et quand on sait qu’on a le droit de s’y asseoir sur des tabourets hauts et qu’on y gagne deux ou trois blagues de comptoir pour le même prix, on oublie vite à quoi sert une table. À quoi ça sert au fait ?

9. On trouve de tout…

Quel bonheur de profiter du Printemps parisien pour s’installer au soleil sur les quais, sur une agréable couverture blanche et rouge, framboises et magazines féminins sous la main. La lumière qui se reflète sur la Seine, la légère brise qui balaie les cheveux, l’exhibitionniste qui me montre sa… wait. Sérieux ?! Oui, sérieux. Car sachez, mesdames, que les quais de Seine, malgré le cadre romantique, parfois bucolique, qu’ils offrent à Paris durant les beaux jours, sont également le repère de tous les pervers pépères de la Capitale. Un conseil : les exhibitionnistes ont aussi peur de vous que vous avez peur d’eux. Levez-vous, faites de grands moulinets avec les bras et hurlez à qui veut bien l’entendre qu’il en a une toute petite.

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10. Pour la dame, pour la dame

Tranquillement installés à une charmante terrasse de café-restaurant un soir d’été avec vos chères et tendres, messieurs, faites attention. Un danger vous guette. Tapis dans l’ombre, discrètement, il s’approche, déjà près à bondir. Le vendeur de rose ambulant. Le plus souvent originaires du Bangladesh, ces vendeurs surgissent la nuit tombée pour malmener les couples qui pratiquent leur danse nuptiale autour d’une Leffe. La rose ostensiblement avancée sous le nez, l’interjection est claire : «Pour la dame, pour la dame»… Alors, oui, vous êtes tenté de renvoyer le badaud d’où il vient car 1) 2 euros pour UNE rose de Rungis, c’est cher, 2) une rose bleue aux pétales rutilantes de paillettes, c’est weird, 3) la galanterie, c’est old. HOULA MALHEUREUX ! Réfléchissez-y à deux fois car la demoiselle aura beau répéter en boucle «Non non, ne t’inquiètes-pas, on sait même pas d’où elles viennent leurs roses», une ombre menaçante planera sur votre dîner jusqu’au moment WTF où elle regrettera tout de même votre manque cruel d’attention et «Si, les roses bleues c’est naturel»… Quand l’homme repasse deux heures plus tard, vous achetez tout le bouquet. Ces gars-là connaissent leur job. Fuyez.

Marion Megglé est auteure pour le blog Once Upon a Marque

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