.jpg)
La photographie du mois : mariages, authenticité et émotions par Esther Gibbons
Désormais, tous les mois, URBANIA France donne la parole à un.e photographe professionnel.le ou amateur.trice, blogueur.euse ou instragrammeur.euse, pour qu’il.elle nous raconte son travail à travers une photo. Pour ce nouvel épisode, c’est la photographe Esther Gibbons qui se prête à l’exercice…
**
J’ai choisi cette photo parce qu’elle m’a particulièrement touchée. Elle m’évoque vraiment un message positif, un mélange de bonheur, de spontanéité, de chaleur humaine. J’ai presque automatiquement le sourire quand je la regarde. Ce qui me touche ? Aussi bien le sourire complice et doux de la mariée que l’accolade affectueuse et spontanée du marié avec son cousin.
« PENDANT LE COVID, PERSONNE – OU PRESQUE – N’OSAIT LES CONTACTS PHYSIQUES »
Pour la petite histoire, je l’ai prise pendant l’été 2020, en plein Covid. À cette époque, on était plongés depuis plusieurs mois dans les restrictions sanitaires, les masques, les tubes de gel hydroalcoolique, les distances physiques à respecter… La plupart de mes clients (Esther est photographe de mariage, NDLR), avaient décalé leurs cérémonies, et quand ce n’était pas le cas, personne – ou presque – n’osait s’aventurer à un contact physique de peur de contaminer autrui. Donc quand j’ai assisté à cette scène, très simple en soi, mais en même temps assez poétique, quand le cousin du marié s’est approché – avec son masque – pour l’embrasser, sous le regard aimant de sa femme, ça m’a fait chaud au cœur. J’ai immédiatement capturé l’instant.
Puis en réalité, outre ce moment, il y avait de façon générale dans ce mariage quelque chose de plaisant et d’émouvant. C’est peut-être aussi pour ça que j’ai autant d’affection pour cette photo.
Côté post-production, je n’ai quasiment touché à rien. J’ai à peine effectué quelques réglages ou cadrages. La photo se suffisait à elle-même.
« AU FUR ET À MESURE DES ANNÉES, CETTE PASSION “À CÔTÉ” A PRIS LE DESSUS »
Et avant ça ? Avant la photo, j’étais traductrice. C’était simplement ma passion « à côté », comme on dit. Et puis au fur et à mesure des années, cet intérêt a pris le dessus. J’ai commencé à suivre des cours du soir à l’université de Concordia au Québec. Et puis je me suis finalement lancée en 2009, à 26 ans. J’ai directement commencé par les mariages. C’est ce que je voulais faire dès le départ. Il y a dans les mariages une dimension humaine qui m’a toujours inspirée. On rentre vraiment chez les gens, dans leur vie privée. On est témoins de leurs émotions. On assiste au plus beau jour de leur vie.
Pareil en ce qui concerne mon « style ». Au départ, j’essayais d’imiter les photographes que je connaissais. Et puis au fur et à mesure, j’ai trouvé ma patte : le photo-journalisme de mariage. C’est-à-dire que j’essaie vraiment de capturer les vrais moments d’émotion. Des instants fugaces. Un éclat de rire, une larme, un coup de coude complice. Ou une accolade.
*Au fait, petite info à destination des photographes avertis : pour cette photo, la photographe a utilisé un Nikon d750 avec objectif 35mm f/1.4 Sigma Art