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La féérie de Noël, c’est aussi plus de diversité dans les films et séries des Fêtes
Nous ne sommes même pas encore en décembre et déjà sur Netflix on trouve une tonne de suggestions Noëllistiques, pour nous mettre dans l’ambiance des Fêtes. Ce qui me turlupine, ce n’est pas que je sois encore en train de manger mes bonbons d’Halloween, c’est plutôt le fait que je ne peux pas m’empêcher de cliquer sur tout ce qu’on m’y propose. Nous sommes donc le 20 novembre au moment d’écrire ces lignes, je me gave de petites boîtes de Smarties et j’écoute des émissions de Noël.
Un des dénominateurs communs qui frappe dans ces films et séries c’est la quête de l’amour. Jusque-là, ça me parle. Moi aussi j’aimerais trouver l’être aimé pour se rouler des pelles sous un lampadaire en ayant l’impression d’être debout dans un décor de carte de Noël enneigée et féérique. En fait, que ce soit en décembre ou en plein mois de juillet, j’ai toujours envie de trouver l’être aimé pour lui rouler des pelles sous un lampadaire. Comme quoi, trouver la bonne personne pour nous accompagner au réveillon est sans aucun doute une quête aussi fondamentale que de trouver la bonne personne pour nous accompagner au parc aquatique. Deux situations où la vulnérabilité peut rapidement prendre toute la place. Dans mon cas, j’aimerais idéalement que ce soit la même personne.
Moi aussi j’aimerais trouver l’être aimé pour lui rouler des pelles sous un lampadaire en ayant l’impression d’être debout dans un décor de carte de Noël enneigée et féérique.
Ce qui me dérange avec les propositions du géant américain du streaming c’est que la plupart du temps, chacune des histoires met en lumière, comme personnage principal, une femme seule qui, à l’approche des Fêtes, commence à stresser à l’idée de devoir affronter sa famille en ayant, encore, aucun « plus un » à amener le 24 décembre. Toujours des femmes très intenses, soit complètement prises par leur boulot et avec un horaire démentiel, soit des filles un peu désoeuvrées qui se nourrissent de pizzas congelées, de crème glacée et de sentiments doux-amers envers leur ex.
C’est presque toujours le même scénario : des femmes esseulées, déçues par l’amour, mais qui grâce à la magie de Noël, vont finalement pouvoir revivre le sentiment amoureux. Du même coup, la plupart d’entre elles vont ENFIN quitter la table des enfants lors du traditionnel repas du 24 décembre (ou du 25, ça dépend des familles). Car oui, rien de mieux que d’asseoir une jeune trentenaire à la table des petits pour illustrer l’immense solitude d’un cœur à prendre. Dans ces films, on s’amuse souvent à infantiliser les célibataires, homme ou femme.
Bien entendu, il y a quelques variantes. Parfois l’idylle se construit sous les palmiers pour un « Noël sous les tropiques ». Parfois on assiste à une série de rencards loufoques pour que l’héroïne se rende compte, à minuit moins une, que l’amour a toujours été à ses côtés. S’ensuit une belle déclaration au barista du café qu’elle avait l’habitude de fréquenter. Parfois, le scénario est un brin plus audacieux et nous sommes témoins d’un film choral où on veut nous faire comprendre que l’amour peut prendre plusieurs formes.
Quoiqu’il en soit, ça me fatigue de toujours avoir l’impression que ce sont les femmes qui sont en plein mal de vivre dès le premier chocolat du calendrier de l’avent englouti.
J’ai envie de voir des personnages masculins qui eux aussi auraient envie de rouler des pelles sous un lampadaire pendant qu’il neige à gros flocon. Je veux voir des hommes qui se languissent d’amour hivernal.
Mais surtout je veux des nouveaux modèles. Tout le monde a droit à l’amour, particulièrement en cette période de célébrations, donc pourquoi ne pas mettre en scène des couples issus des communautés LGBTQ+ plutôt que de nous réchauffer les mêmes vieilles histoires d’hétéros clichés?
En fait, j’ai envie qu’on brise les codes à l’eau de rose givrée. J’ai envie que les producteurs osent davantage, j’aimerais que les scénaristes d’Hollywood ou même d’ici nous proposent des histoires de Noël plus étonnantes, diversifiées et bienveillantes.
On m’a chuchoté à l’oreille que la plateforme Hulu, qui propose des films et des séries, allait bientôt diffuser un « Queer Christmas movie ». The happiest Season est attendu pour l’Action de grâce américaine.
Même si je suis une célibataire, trentenaire, qui espère un jour concocter des recettes de lait de poule avec un beau grand brun, ces films sirupeux, avec un goût de déjà vu, ne m’interpellent pas. Ils sont aussi décevants que les pubs criardes du Boxing Day/Black Friday qui annoncent des soldes de 70 % de rabais… mais qui au final ne s’appliquent seulement que sur le stock dont personne ne veut. Dix euros pour une lampe de chevet en forme de cannette de soda, c’est encore trop cher.
On m’a chuchoté à l’oreille que la plateforme Hulu, qui propose des films et des séries, allait bientôt diffuser un « Queer Christmas movie ». The happiest Season est attendu pour l’Action de grâce américaine. N’est-ce pas fantastique d’imaginer un mouvement « Christmas Pride »? C’est ce que je nous souhaite.
À l’approche des Fêtes, rappelons-nous que « Love actually is all around » (difficile de parler de film de romance Noëllistique sans faire un clin d’œil à Love Actually).
Bref, je sais pas si c’est un signe, mais je pense que pour vivre une période des Fêtes inclusive et remplie d’amour, suffit de faire comme avec mes bonbons d’Halloween que je suis en train de manger: aimer toutes les couleurs, toutes les sortes et toutes les formes… pour que tout un chacun puisse être heureux de prendre part à la fête.