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La démocratie à la française se porte merveilleusement bien
Mardi, un jeune homme de 24 ans a été incarcéré pour avoir retweeté l’identité du policier qui a tué Nahel. La prison pour un RT ? Tout va bien dans ce pays, on vous le montre avec d’autres exemples.
MENOTTÉ À 83 ANS POUR AVOIR PRIS À PARTIE UN MINISTRE
Samedi, Olivier Dussopt inaugure une plage à Tournon-sur-Rhône. Une visite officielle du ministre du Travail qui ne plaît pas à Jean Fantini, militant communiste de 83 ans.
Il décide alors d’interpeller le membre du gouvernement : « Je lui ai dit fort, pour que tout le monde entende, que je ne touchais pas la main à un renégat et un traître, à quelqu’un qui défend actuellement une politique répressive, anti-services publics, politique qu’il a pourtant combattu quand il était dans l’opposition. »
L’octogénaire est alors mis à l’écart par les gendarmes, menotté et conduit à la brigade pour un interrogatoire.
Arrêter un opposant de 83 ans ? De quoi émouvoir Vladimir Poutine.
INTERPELLÉE CHEZ ELLE POUR UN POST FACEBOOK
Le 21 mars dernier, Valérie poste sur Facebook un court message : « L’ordure va vous parler demain à 13h », veille d’une interview d’Emmanuel Macron.
3 jours après sa publication, trois policiers viennent chez elle pour l’interpeller. La femme de 57 ans est accusée d’outrage et insulte envers le président de la République suite à une plainte déposée par le sous-préfet du coin.
Valérie minet est alors convoquée au tribunal judiciaire de Saint-Omer pour répondre de ses faits. Le 4 juillet, la justice abandonne finalement les poursuites pour vice de procédure : c’était à Emmanuel Macron de déposer plainte.
Arrêter une citoyenne pour un post sur les réseaux ? Une initiative saluée par Xi Jinping.
INTERROGÉ PAR LES GENDARMES POUR UNE BANDEROLE
En avril, Claude, 77 ans, accroche sur le grillage de son jardin une banderole courte et efficace avec quatre mots : « Macron on t’emmerde ».
Les gendarmes débarquent alors chez le retraité, retirent la pancarte considérée comme une pièce à conviction. Claude est ensuite auditionné par la brigade de Bernay.
Risquant 1 an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende pour outrage, le septuagénaire est finalement condamné à un stage de citoyenneté.
Interroger un retraité pour une pancarte ? Erdogan est fier.
UNE LIBRAIRIE CENSURÉE LORS D’UNE VISITE DE DARMANIN
En décembre, Gérald Darmanin est en visite à Nice pour lancer les travaux d’un hôtel de police. Pile en face du chantier se trouver une librairie féministe qui décide d’afficher sur sa vitrine le collage : « Qui sème l’impunité récolte la colère ».
La boutique avait notamment affiché le message “Sophie on te croît”, en référence à Sophie Patterson-Spartz qui a accusé le ministre de viol en 2017.
Des policiers et des crs ont alors mis en place un large voile noir pour cacher la vitrine juste avant la visite du ministre de l’Intérieur.
Le 26 juin, la justice a condamné l’État pour “atteinte illégale à la liberté d’expression”.
Censurer les librairies du pays ? Testé et approuvé par Viktor Orban.
ARRÊTÉS ARBITRAIREMENT POUR AVOIR CONTESTÉ LE 49-3
Le 16 mars, le gouvernement dégaine le 49-3 pour faire passer la réforme des retraites. Le soir, des milliers de personnes manifestent spontanément sur la place de la Concorde pour contester.
292 personnes sont alors interpellées par les forces de l’ordre. Sur ces 292 interpellations, 9 personnes ont été déférées devant la justice : 7 pour un rappel à la loi, 2 sont poursuivies. Soit 283 personnes détenues pour rien.
Pas “d’arrestations préventives” justifie Gérald Darmanin. Des arrestations “pour contrôler” reconnaît Olivier Véran.
Des détentions injustifiées lors d’une manifestation populaire ? Abdel Fattah al-Sissi est ému.
DES CASSEROLES INTERDITES POUR SOUPÇON DE TERRORISME
En avril, suite à l’adoption de la réforme des retraites par 49-3, les fameuses “casserolades” accompagnent chaque déplacement d’Emmanuel Macron et de ses ministres.
Mais ce ne sont pas quelques ustensiles de cuisine qui vont empêcher le président de la République de profiter de ses visites. Les préfets interdisent alors “les dispositifs sonores amplificateurs de son” ou encore les “cortèges, défilés et rassemblements revendicatifs” sous concert de “prévention d’un acte de terrorisme”.
L’excuse du terrorisme pour contrôler un soulèvement ? Kim Jong-un est admiratif.
UNE ENQUÊTE OUVERTE POUR UNE PERFORMANCE ARTISTIQUE
Le 6 juillet, Izia Higelin chante aux Nuits Guitare de Beaulieu-sur-Mer : sur scène, l’artiste se lance dans un monologue où elle incarne Emmanuel Macron : « Ce que le peuple veut, ce dont le peuple a envie, c’est qu’on m’accroche à 20 mètres du sol, telle une piñata humaine géante. »
La chanteuse improvise alors avec le public : « Dans un feu de bengale, de joie, de chair vive et de sang, on le foutrait à terre… mais gentiment. » Une prestation qui n’est pas du goût des gendarmes venus interpeller l’artiste. Sans succès puisqu’elle était à l’abri dans son tour bus.
Une enquête pour “provocation publique à commettre un crime ou un délit” a été ouverte.
Attaquer en justice une artiste pour une création scénique ? Alexandre Loukachenko applaudit des deux mains.
UN ÉDITEUR ARRÊTÉ À LONDRES POUR AVOIR MANIFESTÉ
Le 18 avril, Ernest se rend à Londres pour participer à la Foire internationale du livre. Il travaille pour les éditions La Fabrique ainsi que pour l’auteur Alain Damasio.
Sauf qu’à son arrivée à St. Pancras, Ernest est interpellé par les policiers britanniques et placé en GAV, soupçonné d’être sur le “point de commettre des actes terroristes”. Pourquoi ? « Ernest aurait participé à des manifestations en France », répond la police britannique.
Ernest est finalement libéré suite à une mobilisation de la maison d’édition qui suspecte la France d’être à l’origine de cette affaire.
« Une attaque de l’État français contre une maison d’édition […] en opposition avec les politiques gouvernementales », accuse un collectif d’éditeurs.
Attaquer toute expression critique du pouvoir, y compris à l’étranger ? Mohammed ben Salman approuve la méthode.
ET LA DÉMOCRATIE FRANÇAISE NE MANQUE PAS D’INITIATIVES :
- Menacer de “couper” les réseaux sociaux en ças de crise
- 11 utilisations du 49-3 par le gouvernement Borne/Macron
- Dissolution d’associations avec vague de perquisitions
- Interdictions arbitraires de manifestations
- Utilisation de drones pour surveiller les mobilisations
- Retour d’un service militaire obligatoire avec le SNU…
De quoi inspirer de nombreux régimes.