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Alors qu’est-ce qu’on mange ? La réponse qui suit cette question anodine pourrait contribuer à la destruction de notre planète. Bon ok, on exagère un peu, mais n’empêche que certains aliments ont un impact particulièrement nocif pour l’environnement.
Destruction des fonds marins, déforestation, modification des terres, élevage intensif, consommation d’énergie, industrialisation, transports, distribution, packaging… Pour pouvoir produire à grande échelle un bout de viande, une boisson chaude ou une huile, tous les moyens sont mis en oeuvre par les groupes industriels dont le bilan carbone est très loin d’être la priorité.
Une équipe de recherche de l’Université d’Oxford, fédérée autour du projet Our World in Data, a établi un classement des aliments qui émettent le plus le CO2 pour 1 kilo de nourriture. On revient en détail sur le top 10.
10 : L’HUILE D’OLIVE
On consomme de plus en plus d’huile d’olive dans le monde, ce qui entraîne une forte augmentation de sa production. Si son impact environnemental est minime par rapport aux autres membres du top 10, et biiiiiien moindre que l’huile de palme, il n’en reste pas moins que c’est un produit qui nécessite énormément d’eau, notamment lors de la phase de nettoyage des olives. Il faut en moyenne environ 50 litres d’eau propre pour traiter 100 kg d’olives.
« Le processus aboutit également à la génération de déchets liquides hautement polluants, qui contiennent des polyphénols qui inhibent la biodégradation. De plus, l’huile contenue dans les eaux usées produit une couche à la surface de l’eau qui entrave la dissolution de l’oxygène, empêchant ainsi la vie aquatique de se développer », souligne la Commission européenne.
9 : LA VOLAILLE
6 kilos de CO2 pour un kilo de poulet, oui, c’est beaucoup moins que le boeuf. Mais multipliez ce résultat avec le nombre de poulets que l’on consomme partout dans le monde, et vous vous rendrez compte du désastre écologique que sont les élevages industriels. Vos tenders et autres wings nécessitent aussi énormément d’eau. On parle de 6 000 litres pour produire 1 kilo de protéines. Rien que ça.
8 : LE PORC
Faut-il balancer son porc comme le recommande Angèle ? Est-ce que les juifs et les musulmans sont des écolos avant l’heure ? Peut-être bien. La viande de porc a le même impact sur l’environnement que la volaille pour plus ou moins les mêmes raisons : consommation d’énergie des élevages ou encore l’alimentation des animaux avec du soja qui détruit les forêts tropicales. D’après Greenpeace, entre 70% et 90% de la production de soja est utilisée pour nourrir les animaux d’élevage. Et selon les chiffres de l’Ademe chère au professeur Àpeuprès, c’est le jambon sec qui a le plus grand impact sur le changement climatique.
7 : L’HUILE DE PALME
Le Nutella est le premier exemple qui nous vient en tête lorsque l’on pense à l’huile de palme. Mais Ferrero n’a pas le monopole sur cette matière grasse, loin de là. On en trouve dans des rouges à lèvres, des savons, des détergeant et même dans des glaces. Et avec l’inflation causée par la guerre en Ukraine, certains restaurants se sont mis à servir des frites cuites à l’huile de palme selon Le Parisien. Beaucoup moins chère que l’huile de tournesol, elle est surtout beaucoup plus nocive pour l’environnement.
L’Indonésie est le premier exportateur de cette huile qui a causé la destruction de 30 % des forêts pluviales de l’île de Bornéo où trois espèces d’orangs-outans sont entrées dans la liste des espèces “en danger critique d’extinction“. D’après Greenpeace, jusqu’à 2 millions d’hectares de tourbières indonésiennes ont brûlé entre 2015 et 2018, libérant 1,87 gigatonne de CO2. D’après un rapport de l’ONG, près d’un millions d’Indonésiens souffrent d’infections respiratoires aiguës à cause du nuage de fumée.
6 : LES CREVETTES
L’élevage de crevettes est à l’origine de 35% de la perte historique mondiale de mangroves. D’après le WWF, la pêche à la crevette représente 27% des prises accidentelles dans les filets, dont 29 000 tortues marines tuées chaque année dans des chaluts de crevettes destinées à l’UE. Produire un kilo de crevettes nécessite jusqu’à 3 kilos de protéines de poisson.
5 eT 4 : LE CAFÉ et le chocolat
Produire un kilo de graines nécessite 18 900 litres d’eau. 2,6 millions hectares de forêts ont été détruits depuis 20 ans pour faire du café. Premier exportateur de graines de cacao, la Côte d’Ivoire a perdu 90% de sa forêt en un demi-siècle. D’après le WWF, les importations de l’Union européenne – qui représentent 16% de la déforestation liée au commerce mondial – ont causé la destruction de 3,5 millions d’hectares de forêts entre 2005 et 2017.
Derrière leur côté réconfortant et chaleureux, nos amis du petit-déjeuner cachent en fait un terrible visage. Un peu comme ce voisin « sympa sans histoires » qui s’avère être en réalité un tueur en série.
3 : LE FROMAGE
Ça peut vous étonner de prime abord, mais le fromage produit 2 fois plus de gaz à effet de serre que le poulet. Un kilo de feta, de mozza ou de parmesan produit jusqu’à 13 kg de CO2. Une petite raclette en famille ? C’est pas moins de 10 kg de CO2 d’après les calculs d’Adrien de Vriendt, consultant en électricité décarbonée.
Alors désolé, mais les produits laitiers ne sont pas vraiment nos amis pour la planète. Un Français mange environ 27 kilos de fromage chaque année, mais va peut-être falloir y aller un peu moins fort sur le Chabichou du Poitou.
2 : LE MOUTON / L’AGNEAU
Derrière chaque kilo de viande d’agneau se cache 24 kilos de CO2. C’est énorme, mais ce n’est pas assez pour la obtenir la première place du classement car les moutons ne peuvent pas rivaliser avec les bovins lorsqu’il s’agit de produire du méthane.
Mais là où le mouton se distingue niveau désastre environnemental (et qui n’est pas pris en compte dans ce top 10), c’est lorsque l’on se penche sur la production industrielle de laine. Le coût climatique de la laine de mouton est 5 fois supérieur à celui du coton cultivé de manière conventionnelle. « La laine utilise 367 fois plus de terre par balle que le coton, et le processus chimiquement intensif de nettoyage de la laine tondue tue la vie aquatique et pollue les cours d’eau » d’après une étude du Centre pour la biodiversité basé à New York.
1 : LE BOEUF
– Un petit steak haché surgelé de 100g sur la poêle ? BOUM. 5,24 kg de CO2.
– Un kilo de viande de bœuf ? 700 litres d’eau selon l’INRAE, jusqu’à 15 000 litres selon un scientifique de l’Université de Twente.
– L’élevage bovin représente 12% des gaz à effet de serre en France.
Tous les scientifiques sont unanimes : le bœuf reste de LE boss final des produits les plus toxiques pour l’environnement. Donc la prochaine fois que vous croquez dans un Big Mac, pensez donc à José Bové qui vous fait terriblement la gueule.