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Joe Biden : le président idéal fantasmé par les séries ?

Décryptage du personnage à travers les meilleurs présidents de fiction.

Par
Stéphane Moret
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Joe Biden est donc le 46e président des Etats-Unis d’Amérique. Il porte sur ses épaules l’espoir, la sortie d’un cauchemar démocratique, après les 4 années de grand n’importe quoi de son prédécesseur. Bref, il pourrait être l’incarnation du président cool, celui qui fait fantasmer tout le monde. Vous savez, ce président qu’on voit dans les séries et les films, idéalisé, mais qu’on côtoie finalement rarement dans la vraie vie. D’accord, Barack Obama avait une image de « Big Daddy Cool », mais au quotidien et en réalité, c’était plus compliqué. Voici donc un petit guide pour notre ami Joe, histoire qu’il devienne le POTUS le plus badass qu’on ait jamais vu.

Devenir un président « action »

Biden pourrait prendre exemple sur Jamie Foxx dans White House Down. À l’occasion d’un attaque terroriste à la Maison-Blanche, et aidé par un Channing Tatum en débardeur, il manie les armes comme Bruce Willis dans Die Hard. Un peu coincé au départ, il se trouve de plus en plus partie prenante de l’action.

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Ou alors, il pourrait s’inspirer de Bill Pullman dans Independance Day. Le gars pilote quand même un avion de chasse, tranquillou. Bon il faut dire que juste avant, on lui a explosé sa belle Maison-Blanche, alors, forcément ça titille.

Biden pourrait aussi avoir un côté Harrison Ford dans Air Force One. Dans ce film de Wolfgang Petersen, le président se défend presque tout seul lors d’une attaque terroriste de son avion personnel. Bagarre, flingues, il maîtrise tout.

On pourrait aussi penser à Jack Ryan dans les livres. Si le héros débute analyste à la CIA, il finit Vice-Président, puis endosse le rôle de président à la mort de ce dernier, avant d’enchaîner 2 mandats d’élu. C’est tout ce qu’on souhaite comme parcours à Joseph Robinet Biden.

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Probabilité qu’il suive cette piste : 5%. Le côté héros de film d’action, quand on a déjà 78 ans, c’est un peu compliqué. Même si la réalité a beaucoup trop rattrapé la fiction, avec des attaques sur des bâtiments politiques à Washington, comme on ne souhaite plus jamais en revoir.

Devenir un président « pas taillé pour le rôle »

C’est vrai qu’il est un peu sorti de nulle part, ou presque, Joe. Il n’était pas le favori lors des primaires démocrates, pas le plus jeune non plus. Et même s’il avait déjà occupé la fonction de VeePee, rien ne le destinait au plus grand rôle. À l’image de Kevin Kline dans Président d’un Jour, d’Ivan Reitman. Dans ce film, un quidam sosie du Président (un beau salaud qui trompe la First Lady) le remplace au pied levé après un accident cérébral du titulaire. Bien plus gentil que l’original, il lui fait gagner une popularité inimaginable, avec plein de décisions qui plaisent au plus grand nombre.

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Biden n’a en revanche aucun point commun avec Kiefer Sutherland dans Designated Survivor, et heureusement pour lui. Car ce personnage, secrétaire d’Etat au logement, doit se faire virer du gouvernement, à l’occasion du discours du président appelé « State of the Union », au Capitole. Or, une explosion tue tous les représentants politiques de haut rang du pays sur place, et Kiefer devient le « désigné survivant », et président des Etats-Unis par la même occasion. Il met alors en place une politique aux antipodes de son prédécesseur. Et alors que tout le monde pensait avoir un pantin sous la main, il s’avère plus retors que prévu, jusqu’à vouloir se présenter à l’élection suivante.

Robert Redford dans Watchmen. Eh oui, l’acteur est devenu président, dans la série de bandes dessinées d’Alan Moore, adapté au cinéma par Zack Snyder. Mais nous sommes alors dans un monde dystopique, où Nixon et Kennedy inversent leurs mandats, et où Redford prend la place d’un autre acteur devenu président : Ronald Reagan.

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Probabilité qu’il suive cette piste : 10%. Soyons honnêtes, Biden n’est pas là par hasard. C’est une bête politique qui est élu depuis les années 70, et ce n’est pas qu’un enchaînement de circonstances favorables qui lui ont permis de battre son rival républicain à l’élection de novembre. Et en politique, il n’y a pas de hasard.

Devenir un président « oooooh »

Vous savez ce petit bruit qu’on fait quand on voit un petit chiot ? Voilà, c’est cet effet. Pourquoi on parle de ça ? Parce que c’est ce que provoque Michael Douglas veuf, qui redécouvre l’amour dans Le Président et Miss Wade, avec Annette Benning. Une des rares fois où le rôle présidentiel nous émeut, et un joli film de Rob Reiner, sur un scénario de Aaron Sorkin.

Probabilité qu’il suive cette piste : 20%. Non pas qu’on souhaite à Biden de devenir veuf. Mais il pourrait bien surprendre son monde, notamment par le couple qu’il forme avec Jill. Ces deux-là, ça se voit qu’ils sont amoureux. Autre élément du « Oohh effect » : lorsque certaines photos de jeunesse de Biden sont ressorties, beaucoup de représentantes de la gente féminine (et pas que, d’ailleurs) ont craqué sur le physique. D’ailleurs, il est encore, objectivement, complètement beau gosse. Donc, il nous fera peut-être craquer au cours des quatre années à venir.

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Devenir un président « balek »

Vous savez, ce Président qui suit son instinct en permanence, qui se moque des conséquences de ses actes, des recommandations de ses services de sécurité, et qui entend mener la politique sur laquelle il a été élu, sans aucune concession. On pense à Dennis Haysbert dans 24 heures Chrono, qui refuse plusieurs fois d’être protégé par ses services secrets, et s’expose volontairement. Mais aussi à Morgan Freeman dans la série de films La Chute de la Maison Blanche/de Londres/du Président. Entêtés, on vous dit.

Probabilité qu’il suive cette piste : 30%. On ne va pas se mentir, dans la série « Je n’en fais qu’à ma tête », Trump a explosé le plafond de verre. Alors, même si Biden veut faire de son mandat celui de la réconciliation, il est fort probable qu’il utilise plus facilement la force pour faire passer ses idées, dans une époque où, de toutes façons, une partie de l’opinion lui en voudra quoi qu’il fasse. Et puis, quand c’est fait pour de bonnes raisons (une réforme importante, pour le peuple, pour les générations futures) au détriment de son intérêt personnel, on sait déjà que Joe ira à fond dans le côté badass. Ça tombe bien, ça rime avec audace.

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Devenir le président « dream team à lui tout seul »

Quand vous parlez d’un président de fiction, tous les afficionados de séries, de politique, qu’ils soient démocrates, républicains ou autres, vous le diront d’une même voix : celui qui a fait rêver le monde entier pendant 7 saisons s’appelle Josiah « Jed » Bartlett dans The West Wing, incarné d’une main de maître par Martin Sheen. A tel point que beaucoup le regrettent encore aujourd’hui, et qu’à de nombreuses reprises dans les médias américains, un comparatif s’était installé avec Donald Trump. Jamais Bartlett ne se serait comporté comme ça, jamais son Amérique n’aurait eu ce visage. A La Maison-Blanche, c’est 155 épisodes scénarisés par Aaron Sorkin, encore lui, remplis d’espoir et de toujours la même question : « Comment faire une Amérique meilleure ? ». Tout est parfait dans le personnage de Sheen : ses consultations, ses prises de paroles, ses décisions, ses doutes, et même sa manière bien à lui d’enfiler sa veste. En 2020, toute l’équipe, pour une vidéo incitant au vote et diffusée sur HBO Max, avait repris son rôle. Une douceur que de replonger dans cette époque, ce parfum, cet amour de la politique, dont le monde et ses populistes nous avaient privés depuis plusieurs mois.

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Probabilité qu’il suive cette piste : 35%. Même si l’époque est difficile, Biden a la chance incroyable de représenter de nombreuses valeurs communes avec Jed Bartlett. Il symbolise un espoir, il est démocrate, âgé, et sème déjà les germes pour le futur, avec la présence de Kamala Harris en tant que première Vice-Présidente des Etats-Unis. Son staff a quelques inspirations de l’équipe qui composait celle de la série, avec une équité femmes-hommes, et une représentativité des diversités qu’on n’avait pas vu depuis longtemps. Bref, même en 4 ans, Biden pourrait marquer son époque.