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J’ai traversé le Canada en van avec mon bébé et voici mes conseils

Oui, on peut profiter des Rocheuses tout en ayant des cris de bébé dans les oreilles.

Par
Gabrielle Tremblay-Baillargeon
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Suis-je folle ? C’est la question que je me suis posée quand ma fille, Violette, me criait dans les oreilles depuis deux heures de manière hystérique dans le très beau (et très paisible) parc Pukaskwa, dans le fin fond de l’Ontario.

Ça faisait trois semaines qu’on avait quitté Montréal dans notre Dodge Roadtrek 1992, une van retapée que ma copine et moi avions achetée l’automne précédent. Après plusieurs voyages sur roues, on avait envie d’acquérir notre van, celui avec lequel, on l’espérait, on prendrait la route pendant notre congé de maternité. Le but : traverser le Canada aller-retour avec Violette, enfant-fleur né au printemps 2021, et Paul, notre grand caniche anxieux.

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Après quelques week-ends d’essai, on se sentait d’attaque – et quand les frontières de l’Ontario ont rouvert leurs portes, on a pris ça comme un signe du ciel pour réaliser notre rêve. En deux semaines, on avait booké l’itinéraire, acheté du stock, fait un budget et rénové le van. On avait économisé pour ça. On était prêtes. Notre mojo, c’était « gérer une crise à la maison ou gérer une crise sur la route, c’est la même affaire ! ». (News flash : c’est pas exactement la même affaire, mais ça se fait.)

Violette avait deux mois et demi : au retour, elle en aurait presque six. Au final, on a réussi le pari. Le van a tenu le coup et on a visité des endroits sublimes. On s’est levées à 5 h du matin pour hiker à Moraine Lake, on a dormi au bord de l’océan à Victoria, on a vécu une canicule au parc désertique Dinosaur et on a brunché au Drake Hotel du Prince Edward County.

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De Banff à Tofino en passant par Winnipeg, on a fait toutes les destinations qu’on voulait… ou presque, parce qu’on a eu un accident à Squamish, mais ça, ce sera pour une autre histoire.

Si jamais vous voulez tenter l’expérience, voici quelques conseils :

Baissez vos attentes

Je pense que c’est un conseil qui s’applique en général à tous les parents, mais spécifiquement aux parents qui voyagent. Les bébés ont de bons et de mauvais jours : mieux vaut ne pas trop se surcharger au niveau des activités, et se prévoir des jours buffer aux destinations en cas de journée de crise.

OUBLIEZ le parc de bébé

Je sais que c’est CoNTRovErSÉ, mais bon : le bébé dort avec nous depuis toujours, et laissez-moi vous dire que c’était pratique de ne pas avoir à plier et déplier un parc dans le petit espace de la van pour chaque sieste et chaque dodo. Ceci dit, il y a une manière sécuritaire de dormir avec votre bébé, google it.

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Vos soirées vont commencer de bonne heure

Un bébé, ça se couche tôt. Et dans un van, tu ne peux pas le mettre dans sa chambre et aller regarder la télé dans une autre pièce tout en cuisinant bruyamment. Chaque soir, il fallait qu’on ait soupé, fait la vaisselle, fait notre toilette et tout le reste avant que Violette se couche pour ne pas la réveiller. Ensuite, on lisait, on écoutait des podcasts ou on allait dehors pour parler.

Repensez votre manière de faire de la route

À l’aller, faire trois heures de route dans une journée nous en prenait six. Il fallait arrêter pour allaiter, changer la couche, etc. Au retour, quand elle était plus vieille, on pouvait faire quatre ou cinq heures de route dans une journée. Maximum. P.-S. – Ce n’est pas recommandé de laisser un bébé plus de deux heures de suite dans son siège d’auto.

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Les activités plein air sont limitées

Admettons que faire du kayak avec un bébé de quatre mois, ce n’est pas le top niveau sécurité. Pareil pour toutes les activités nautiques, en fait. Pareil pour le vélo de montagne, évidemment. Les randonnées en portage, par exemple, c’est vraiment super. Les terrasses, pareil. Et les balades-café en ville !

Bon. Est-ce que je regrette d’être partie ? Non. Le voyage était incroyable ! Est-ce que je repartirais avec mon bébé ? 100 %, mais je conseille peut-être un départ après les premiers trois ou quatre mois de vie du bébé. Ceci dit, aujourd’hui, Violette s’adapte à tous les nouveaux environnements, parle aux arbres et sourit dès qu’on lui met le nez dehors peu importe la température et ça, ça vaut toutes les crises du monde.