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J’ai rematé « La Trilogie du samedi » 25 ans après

Au programme : Le Caméléon, Dark Angel et Charmed.

Par
Stéphane Moret
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À une époque pas si lointaine, les séries américaines n’étaient pas diffusées en prime-time, mais en après-midi, ou en deuxième partie de soirée. C’était en 1995. Et puis, un été, TF1 a décidé de diffuser Walker Texas Ranger et d’autres séries en première partie de soirée, copiant ainsi la programmation américaine, qui propose 3 à 4 séries à la suite de 20 heures à 23 heures. M6 copiera le principe avec « La Trilogie du Samedi », qui propose un nouvel épisode de 3 séries différentes chaque semaine, de 20h50 à 23h30. Certaines auront ensuite droit à leur propre soirée avec plusieurs épisodes, comme Buffy, Prison Break, Stargate ou X-Files. J’ai décidé de remater un épisode de 3 des plus emblématiques séries de cette époque dorée, à savoir Le Caméléon, Dark Angel et Charmed. Et je n’ai pas été déçu. Quoique.

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LE Caméléon

Pour rappel, c’est l’histoire de Jarod, un surdoué élevé dans « Le Centre » pour sa capacité intellectuelle à simuler des situations. A ses 30 ans, Jarod s’échappe du Centre et endosse à chaque épisode une identité différente, pour tenter d’en savoir plus sur son passé. J’ai revu l’épisode « Echec », Saison 3, épisode 19, partie d’un cross-over avec une autre série de la Trilogie, Profiler.

Le générique est plus rock’n’roll que dans mes souvenirs, où que celui des premières saisons, très « narré » alors que cette nouvelle version parle peu, et mélange des extraits de différentes identités de Jarod.

Je me souviens de lui, parce que c’était rare d’avoir un nom à consonance francophone dans les séries américaines : ado, j’étais persuadé qu’il était français avant de me rendre compte que non.

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Pour ceux qui sont fans de doublage, quel plaisir de retrouver la voix française de Jarod, puisque c’est le récemment Césarisé Nicolas Marié, également voix de Tim Roth dans Lie To Me, qui donne toute sa saveur au personnage, c’est le mieux doublé de toute la série, haut la main. Et au passage, c’est la légende Bernard Alane qui double l’acteur belge Patrick Bauchau. Et je me souviens de lui, parce que c’était rare d’avoir un nom à consonance francophone dans les séries américaines : ado, j’étais persuadé qu’il était français avant de me rendre compte que non.

Dans cet épisode, Jarod joue un flic qui bosse avec l’héroïne de Profiler, Sam. Les deux grands esprits travaillent ensemble, et c’est assez plaisant de voir ce jeu de ping-pong, sans qu’aucun ne tire la couverture à lui. Au cours de l’enquête, Jarod a pas mal de flashbacks sur sa propre situation, et je me souviens que ce principe était présent dans chaque épisode.

On a le souvenir un peu fantasmagorique de la série, mais en réalité, c’est assez bas de gamme : on sent que le budget de production n’était pas ouf.

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Globalement, l’épisode m’a laissé une impression un peu moyenne : le rythme est lent mais forcément, ça a beaucoup changé depuis le temps. L’intrigue est très faible d’autant plus pour un cross-over. Mrs Parker, qui nous avait tous marqué pour son look froid et sa relation particulière avec Jarod, est ici laissée dans une intrigue secondaire qui n’avance jamais. On croise aussi Robert Davi, mais j’ai mis un peu de temps à me souvenir qu’il était en fait régulier dans Profiler. Anecdote amusante, dans cet épisode, le jeune séquestré est joué par Emile Hirsch, qui jouera plus tard dans Into The Wild. Comme quoi, les souvenirs… Surtout, on a le souvenir un peu fantasmagorique de la série, mais en réalité, c’est assez bas de gamme : on sent que le budget de production n’était pas ouf. Mais à l’époque, ça suffisait à nous tenir en haleine chaque semaine, et on se retrouvait en famille devant chaque samedi, avec plaisir.

https://www.youtube.com/watch?v=22vN_UJPD6w

Dark Angel

On passe à Dark Angel, saison 1 épisode 7 : je ne n’en ratais aucun épisode à l’époque, certainement à cause de Jessica Alba. Le marketing faisait tout pour nous la vendre en combinaison moulante, jusque sur les jaquettes des cassettes vidéos, qui se vendaient comme des petits pains à l’époque, et c’était un des premiers gros succès du genre. La série n’a duré que 2 saisons, d’où un certain côté culte, alors que les audiences, aussi bien en France qu’aux USA, n’ont jamais été très grandes.

On commence avec le générique, et d’un coup, je revois le code-barre dans le cou de Jessica, et je me dis « Mais ouiiii ! »

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On commence avec le générique, et d’un coup, je revois le code-barre dans le cou de Jessica, et je me dis « Mais ouiiii ! », et je replonge dans cette ambiance Ghost in the Shell de la série, futuriste mais pas trop. N’empêche que pour l’époque, ça dépeignait un futur assez apocalyptique, numérique, qui est aujourd’hui courant mais était super original. Je me souviens que la série était produite par James Cameron, c’est même la raison de tout le tapage médiatique qui avait eu lieu au lancement.

Autre point du générique, ce plan accéléré où Alba est assise en haut d’une statue, et honnêtement, ça avait de la gueule. Et on note la présence de Michael Weatherly, qui sera ensuite une vedette de NCIS et Bull. Là aussi, on parle d’enfants surdoués échappés d’un centre, mais les USA, en 2019, sont devenus pauvres. On baigne dans une ambiance entre Batman, Matrix, et Alita. Côté réalisation, vachement mieux que Caméléon, plus rythmé, la musique électro n’y est pas pour rien. Bref, on est dans le haut de gamme de l’époque, le budget s’en ressent, et c’est certainement une raison de sa courte durée de vie : trop chère pour ce que c’est.

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J’ai vu l’épisode en VO, ce qui m’a empêché d’apprécier le doublage, dont je garde le souvenir d’une bonne qualité, avec la voix de Barbara Delsol, marquante, qui suivra Alba sur le reste de sa carrière. Côté scénario, c’est une course-poursuite entre Max, le personnage d’Alba, et des malfrats. Pas le plus original, mais pas trop mal ficelé. Honnêtement, j’ai trouvé ça cool, et ça m’a donné envie de me binger les deux saisons en bonne qualité d’image, mais à l’heure actuelle, ce n’est pas dispo sur une plateforme de streaming. Ou alors, tenez-moi au courant.

Charmed

Allez, on passe à Charmed. Clairement pas ma tasse de thé, peut-être trop girly pour moi à l’époque, mais un gentil petit souvenir de sorcières à la sauce Melrose Place qui, je pense, vaut le coup d’œil dans le rétro. Les sœurs Halliwell vivent sous le même toit, à trois, même si on apprendra par la suite qu’elles sont 4. Eh oui, les producteurs en sortiront une de leur poche, pour remplacer Shannon Doherty, alors en conflit ouvert avec Aaron Spelling, le boss. Elle sera remplacée par Rose McGowan, aujourd’hui plus connu pour ses déclarations fracassantes à Hollywood.

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On ne va pas se mentir, si j’ai maté de temps en temps un petit épisode, c’est pour Alyssa Milano. Je suis tombé amoureux d’elle depuis qu’elle a joué Samantha dans Madame est Servie, et comme on a le même âge, on s’est un peu suivis. Enfin, plus dans un sens que dans l’autre, parce que je crois qu’elle ne sait pas que j’existe.

Autre constat : oh que c’est bavard ! Les 3 sœurs expliquent ce qu’elles ont fait, ce qu’elles font, ce qu’elles vont faire, et pourquoi elles font tout ça. Et même des fois, elles racontent ce que font d’autres personnages. On dirait du théâtre subventionné.

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En revanche, Shannon Doherty me tapait sur les nerfs, avec ses manières, et Holly Marie Combs était mimi, entre les deux. Allez, je mate l’épisode 22, le dernier de la saison 7, ça devrait promettre un peu de suspense. Premier constat, avant même le générique : les effets spéciaux ont pris un bon coup de vieux. C’est produit comme un Arrow de l’époque : costumes kitschs, interprétation chaotique, scénario sans queue ni tête, et budget assez limité. Mais bon, c’est du fantastique, alors vous seriez gentils d’adhérer au concept, merci. Autre constat : oh que c’est bavard ! Les 3 sœurs expliquent ce qu’elles ont fait, ce qu’elles font, ce qu’elles vont faire, et pourquoi elles font tout ça. Et même des fois, elles racontent ce que font d’autres personnages. On dirait du théâtre subventionné.

J’ai l’impression que la série servait surtout à faire un défilé de tenues, de maquillage et de coiffures qui devaient inspirer les jeunes filles de l’époque. T’as des elfes et des fées qui arrivent en plein épisode pour affronter des démons, j’avais l’impression de voir Avengers sous acide. Je vous parle même pas du scénario, c’est alambiqué au possible. Bref, c’était mauvais, et aujourd’hui ça ne se regarde qu’au 3e ou 4 degré, ou par fainéantise, parce qu’on ne retrouve pas la télécommande. De ce que j’en ai compris, ça se finit bien, parce que les 3 sœurs se font passer pour mortes, et endossent de nouveaux visages. Cherchez pas, je vous dis, c’est du LSD en barre, le truc.

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Au final, c’était assez sympa de se replonger dans la Trilogie, et pourquoi pas tester The Sentinel, Alias, Jericho, Kyle XY, Roswell et d’autres séries marquantes de l’époque, tombées en désuétude.

Et vous, quelles séries vous aimez re-re-regarder ?