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Ils sont nés un 29 février

Sugar Sammy et Superman : même combat.

Par
Hugo Meunier
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Qu’ont en commun Superman, Henri Richard, le chanteur algérien Khaled et l’humoriste Sugar Sammy? Ils sont tous nés un 29 février.

Ce n’est pas leur faute si leur anniversaire de naissance ne revient que tous les quatre ans, ni celle de leurs parents, mais bien celle de feu Jules César, qui avait eu l’idée d’inventer une journée supplémentaire en -46 av. J.-C., pour s’assurer de rester au diapason de la rotation de la terre autour du soleil. Comme une année dure exactement 365, 242199 jours (et non 365 flush), l’idée est donc de re-synchroniser la chose chaque quatre ans en créant une année bissextile.

Mais voilà que des gens (parait qu’ils seraient cinq millions sur terre) ont eu la drôle d’idée de venir au monde durant ces jours de rattrapage spatio-temporel. Est-ce que ça change quelque chose dans leur vie? On a posé la question à certains de ces spécimens, à commencer par l’humoriste Sugar Sammy qui – on le souhaite – a probablement vécu des entrevues plus excitantes dans sa prolifique carrière. « C’est très spécial d’avoir son anniversaire le 29 février. C’est important comme les élections et la Coupe du monde », confie l’humoriste.

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À l’instar des autres personnes interrogées dans cette ENQUÊTE (bon ok, article), Sugar Sammy a vécu la surdose des mêmes blagues récurrentes au fil des ans, du genre : « hey t’as juste 11 ans Lol Lol! »

« C’est toujours les mêmes blagues, mais ça m’a surtout démontré que les gens sont pas capables de diviser comme il faut », constate Sugar Sammy, qui observe que la faculté de diviser un nombre d’années par quatre n’est pas donnée à tous.

Suivant ce rigolo calcul, Sugar Sammy s’apprête ainsi à fêter ses 11 ans, « l’âge mental d’un humoriste ou d’un ministre caquiste », note-t-il.

Il célèbrera la chose en spectacle sur une scène new-yorkaise, avant de festoyer avec des amis de Montréal qui iront le voir pour l’occasion. « Quand j’étais enfant, je fêtais mon anniversaire deux fois, le 28 et le 1er mars. Maintenant, je suis content de juste la fêter aux quatre ans », tranche Sugar Sammy.

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Pas une fête, un festival

«Des gens m’en parlent, vont me faire une “bonne blague” et me texter à minuit le 28 », souligne Marie-Claude, qui s’est déjà fait refuser un repas gratuit pour les fêtés dans un buffet chinois parce qu’il n’y avait pas de 29 février cette année-là.

Pour Marie-Claude Pouliot le fait d’avoir son anniversaire le 29 février donne à son anniversaire des airs de festival. « C’est extraordinaire, j’ai l’impression que c’est mon anniversaire trois jours parce que c’est aussi le 28 février et le 1er mars en quelque sorte », raconte la jeune femme, qui est responsable des communications aux Éditions de Ta Mère. Lorsque le 29 février revient en force, elle s’organise pour faire quelque chose de spécial. « Des gens m’en parlent, vont me faire une “bonne blague” et me texter à minuit le 28 », souligne Marie-Claude, qui s’est déjà fait refuser un repas gratuit pour les fêtés dans un buffet chinois parce qu’il n’y avait pas de 29 février cette année-là.

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Marie-Claude m’a par ailleurs révélé l’existence de La Bougie du sapeur, un journal humoristique français publié uniquement les 29 février et dont le tirage atteint quand même 200 000 exemplaires.

Le périodique, né en 1980, se prépare donc à sortir son 11e numéro samedi.

Enfin, pour les passionnés du 29 février (je m’emporte), Marie-Claude suggère la lecture du roman L’année la plus longue de Daniel Grenier, dont le personnage principal est né dans une année bissextile.

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Une lame à double tranchant

Être né un 29 février est une lame à double tranchant pour le musicien Victor Tremblay-Desrosiers. « D’un côté c’est un peu spécial parce que c’est une journée qui n’existe pas vraiment, mais de l’autre les gens te le rappellent sans arrêt », confie le jeune homme de 24 ans, qui n’échappe pas non plus aux calembours classiques. « Cette année, j’ai décidé de m’approprier ces blagues dans mon invitation FB », souligne Victor, bon joueur.

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Sans parler de secte ou de société secrète, Victor entretient bizarrement des liens avec plusieurs personnes de son espèce, des gens nés le 29, mais aussi le 28 comme un de ses amis et son grand-père. « C’est comme une fraternité de poissons », résume l’artiste.

Le cas Bastien

Comme le grand-père de Victor, mon collègue et voisin d’en farce Hugo Bastien aussi est né le 28 février. Je lui ai donc posé la seule question qui nous vient alors spontanément en tête dans ces cas-là : ALORS, AS-TU L’IMPRESSION DE L’AVOIR ÉCHAPPÉ BELLE?

«C’est drôle parce que chaque fois que je dis aux gens que je suis né un 28 février, ils me répondent : MON DIEU T’ES PASSÉ PROCHE D’AVOIR UN ANNIVERSAIRE TOUS LES QUATRE ANS!»

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« C’est drôle parce que chaque fois que je dis aux gens que je suis né un 28 février, ils me répondent : MON DIEU T’ES PASSÉ PROCHE D’AVOIR UN ANNIVERSAIRE TOUS LES QUATRE ANS! En fait c’est faux, parce qu’il n’y avait pas de 29 l’année de ma naissance, donc le risque était en fait nul », explique Hugo, qui reconnait que le véritable drame n’est pas d’avoir sa fête le 28 ou le 29 février. « Le plus triste avec ma date d’anniversaire, c’est que c’est généralement le moment où le monde n’en peut plus de l’hiver. En fait, même moi je déteste le mois de mon anniversaire », tranche mon collègue, avant d’ajouter un « Fuck février » bien senti.

Que dire de plus.

Bon anniversaire quand même aux chelous du 29 février.