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Il est urgent de s’embrasser à nouveau (avec la langue)

Chez URBANIA, nous avons une grosse envie de BAISERs.

Par
Daisy Le Corre
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« Il y a des choses qu’on ne peut dire qu’en embrassant… parce que les choses les plus profondes et les plus pures peut-être ne sortent pas de l’âme tant qu’un baiser ne les appelle », écrivait Maurice Maeterlinck dans son oeuvre Aglavaine et Sélysette publiée en 1896.

126 ans plus tard, la citation n’a pas pris une ride : elle n’a même jamais été autant d’actualité. À l’heure où la pandémie n’a pas dit son dernier mot, où la guerre bat son plein aux 4 coins du monde, où le changement climatique fait rage, où des droits fondamentaux et des libertés sont constamment remis en question, etc, une seule chose résiste : le désir vibrant de rester vivant. Coûte que coûte. Quoi de mieux qu’un baiser pour faire taire le brouhaha planétaire et sentir le vide se dérober sous nos pieds ? Le paradis est à portée de lèvres.

Quel pied. Quelle jouissance inouïe, ce baiser. Il donne les premiers frissons, parfois même les plus grands, à mille lieues du calvaire saliveux (on l’espère). Les premiers baisers, comme les derniers, ont tous une histoire, une saveur particulière. Dans le feu de l’instant, il nous cloue le bec.

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URBANIA a voulu rendre hommage, en vidéo, au baiser, mouillé ou timide, parfois plus intime que le sexe même. La preuve : certain.es travailleurs.ses du sexe mentionnent qu’elles.ils s’imposent une frontière avec les client.es en interdisant les baisers sur la bouche. C’est une façon de maintenir la distance, la distinction entre le travail et la vie personnelle. C’est dire le pouvoir du baiser, la trace qu’il laisse.

« Et si on prenait une minute pour s’embrasser ? » C’est le pari audacieux qu’on s’est lancé. On a profité du Delta Festival, à Marseille, pour braquer nos caméras sur des couples qui, après concertation, ont accepté notre proposition indécente de s’embrasser, avec plus ou moins de retenue, face à nous. Pourquoi ? Parce qu’ils aiment (les) BAISERs. Mais aussi pour répandre l’amour et l’envie de profiter de la vie à 1000%, si ce n’est plus. Comme pour rappeler au monde que la vie vaut la peine d’être vécue, qu’un baiser vaut tout l’or du monde. « Filmer un baiser c’est un peu conjurer le mauvais sort, c’est capter le beau geste, un acte d’amour pur qui emporte tout », nous a confié Xavier, notre réalisateur, grâce à qui on a pu immortaliser les baisers en close up face cam de 9 couples.

« Pour la première fois de ma vie de cadreur/réalisateur, j’avais l’impression d’être à la fois témoin, voyeur et acteur d’une « kiss party » improvisée. »

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« Je demandais à chaque couple de s’asseoir l’un en face de l’autre. La consigne était la suivante : ils devaient rester 15 secondes à se mater avant de se galocher librement pendant au moins 1 minute. Ces quelques secondes ont agi comme des préliminaires. À partir du moment ou leurs bouches se touchaient, la magie opérait : une vague d’excitation, de sensualité et d’amour brut s’emparait d’eux et balayait le restant de pudeur. Certains couples ne pouvaient plus s’arrêter (jusqu’à 4 minutes non-stop !). C’était sexy, torride parfois, mignon, attendrissant, drôle, cocasse, animal ! Ils ont oublié la caméra pour s’embrasser sans retenu. Et pourtant, j’étais à 40 centimètres d’eux, derrière ma petite caméra. On se frôlait presque. Pour la première fois de ma vie de cadreur/réalisateur, j’avais l’impression d’être à la fois témoin, voyeur et acteur d’une « kiss party » improvisée. » L’espace de quelques minutes, ils me donnaient accès à un bout de leur intimité. La caméra et les lumières maintenaient cette petite distance entre eux et moi. Pendant le baiser, j’intervenais le moins possible : je les prévenais juste quand ils étaient hors cadre ( car emportés par leur fougue) », raconte Xavier, encore frappé par la beauté du moment. « S’embrasser est un acte puissant, vertigineux, contagieux. Après chaque baiser, j’étais comme eux, euphorique, emballé, touché par l’intensité du moment passé. »

Tels des anthropologues de la société, on a profité du festival pour voir comment se portait le baiser aujourd’hui. « Pour y voir de plus près, on n’a pas hésité à zoomer et à entrer dans l’intimité des gens. URBANIA endosse et assume totalement son petit côté voyeur, sinon qui le ferait ? URBANIA est un espace de liberté, un média hybride, non formaté, sexy, drôle et humain où l’on expérimente librement ce qui nous rassemble, nous différencie, nous bouscule », précise Juliette Berthelier, notre incroyable conseillère créativité. « On a voulu redonner ses lettres de noblesse au baiser. Il a été un peu oublié voire interdit avec le covid. On a aussi voulu donner aux gens l’occasion de se dire des choses qu’ils n’ont pas forcément l’habitude de se dire tous les jours, on leur a offert un moment suspendu… à leurs lèvres ».

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Quoi de plus beau et plus intense qu’un baiser désiré, parfois retenu pour X raisons pendant X année.s ? Quoi de plus humain ? On ne peut pas simuler un baiser. Il faut s’y investir de tout son être, en étant attentif à l’autre, à sa respiration et surtout veiller à s’émoustiller à l’unisson. En guise de préliminaires ou de simple amuse-bouche, le baiser fait toujours son petit effet.

Se désirer est à la fois une expérience intense et esthétique, un petit voyage au cœur de l’humain. Un « mano à mano » sensuel et chaotique.

La preuve, lors du tournage, notre équipe et les duos en pleine action ont partagé des moments mémorables, riches en émotion… « Quand les couples ont commencé à s’embrasser face caméra, l’ambiance est montée d’un cran : c’était franchement hyper sensuel et excitant de les voir se donner autant d’amour et de passion. Certains étaient vraiment très intenses et ne voulaient pas s’arrêter là (rires) ! Une fille est sortie avec les larmes aux yeux, d’autres avec de gros frissons. Notre réalisateur, Xavier, a même été chamboulé par un duo qu’il venait de filmer… « En quelques heures de tournage, j’ai vu s’animer devant moi des corps, des visages, des langues, des lèvres, des fines et de grosses bouches charnues. J’ai découvert des manières si différentes de s’étreindre, de se désirer. Voir des gens s’empoigner, se désirer est à la fois une expérience intense et esthétique, un petit voyage au cœur de l’humain. Un « mano à mano » sensuel et chaotique. Je me souviens d’un couple en particulier : elle pleurait d’émotion après leur baiser. Lui, bouleversé m’a dit : « On s’est retrouvés ». Cette série, c’est un peu ça : filmer ce retour au primitif, laisser libre court au désir qui nous aimante, nous cueille sans prévenir. Dans une société de plus en plus liberticide, on a plus que jamais besoin d’un espace de liberté (comme ce studio de l’amour !), sans contrainte, gratuit, sans message publicitaire, ni injonction mercantile. Juste des personnes qui s’étreignent dans la rue. Parce que ça donne envie, parce que ça bouscule (encore) les coincés, les puritains. »

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Effectivement, « il y a des choses qu’on ne peut dire qu’en embrassant… » On l’a vu et vécu, ça s’est vérifié sous nos yeux, nos caméras braquées sur ce que l’humain a de plus beau à (s’) offrir : des preuves d’amour.

« Quand deux langues se trouvent et que les doutes prennent une pause, il y a quelque chose comme une explosion qui se produit et qui terrasse même les plus cyniques », écrivait un confrère ici. C’est exactement ça.

BAISERs. La vie ne vaut d’être vécue sans baiser.s, qu’on soit sexuel.le ou non. L’heure est à la tendresse, aux mains qui se frôlent, aux corps qui se touchent, aux âmes qui se confondent, aux fluides qui se partagent, là où le consentement règne en maître absolu.

S’EMBRASSER, c’est le truc le plus cool au monde. On ne le répètera jamais assez. Embrasser, c’est la base, c’est l’assise du désir. C’est la première étape de la recette. C’est les œufs et la farine dans les crêpes. LA BASE.

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Chérissez vos partenaires avec qui vous frenchez sans fermer les yeux. Avec qui vous osez sourire quand les nez font obstacle. Avec qui une main se pose contre votre visage pour prendre la pleine mesure de votre présence. Laissez-vous terrasser par un baiser.

Car ces instants de fusion en bouche-à-bouche sont des poches de résistance où le lien qui « attache et engage » se recrée et se confirme par la fusion du baiser, comme l’explique le sociologue Jean-Claude Kaufmann. Selon lui, le baiser appelle, dans une société de l’individu, à un élan vers l’autre, à une immersion « au-delà du soi », par laquelle deux êtres se laissent transformer.

Quand bien même un baiser de 10 secondes transfère en moyenne 80 millions de bactéries entre les deux partenaires, le baiser est encore et toujours sacré.… Quel joli pied de nez à la pandémie.

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Le plus long baiser du monde est de 58 heures, 35 minutes et 58 secondes. Un couple thaïlandais a accompli cet exploit en 2013 à l’occasion de la Saint-Valentin. À vous de faire mieux…

Baisons-nous vivant.es.

Emballez-vous gaiement.

Âmes farouches, ne vous abstenez pas.

« Regardez cette série car le baiser qu’il soit fougueux, brulant, long, mouillé, studieux, fatal est le tube de l’été et ça dure depuis la nuit des temps… », ajoute Xavier, fier d’avoir pu filmer tous ces couples en flagrant délit de lâcher prise. Lâchez-vous.