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Greenwashing: comment s’assurer qu’une marque est vraiment durable?

Spoiler alert: Mcdo ne serait pas si green

Par
Owen Barrow
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Révolution dans l’industrie alimentaire, énorme choc pour les consommateurs. Le 18 novembre dernier, McDo arrêtait la distribution de pailles en plastiques dans ses restaurants.

Wow! Bien tenté Mcdo, ça a failli marcher. Mais en fait, tu ne fais que… respecter la loi. On le sait, le parlement et le conseil européen se sont mis d’accord il y a maintenant presqu’un an pour bannir huit familles de produits jetables d’ici 2021, dont les pailles en plastique. On te voit de loin surfer sur la vibe du green, elles sont jolies tes campagnes de communication avec tes oeufs bio, etc. J’ai failli trouvé ça honnête, responsable, innovant. Mais j’ai du mal à te croire.

Merci pour le mode d’emploi au passage…

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Bien sûr, tu n’es pas le seul fautif, avec tes collègues vous excellez dans l’art de la communication arrangeante. H&M est pas mal aussi dans le genre, avec ses campagnes de coton bio et d’incitation au recyclage des vêtements.

C’est agaçant cette manie qu’ont les marques à embellir leur histoire, mais surtout cette manie encore plus tordue de nous faire culpabiliser. Starbucks en tête, en installant des poubelles de tris dans leurs établissements ou en nous incitant à vérifier notre consommation de plastique alors qu’ils distribuent des pailles et autres emballages à tout va. Et si on prenait le problème à la racine plutôt que de responsabiliser et culpabiliser les consommateurs post achat? Je ne dis pas que les consommateurs n’ont aucune responsabilité, loin de là. Mais je trouve ça facile de rejeter la faute sur l’autre constamment.

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Si on se concentre un peu sur l’industrie de la mode: c’est quand même la deuxième industrie la plus polluante au monde et on prévoit une hausse de la consommation de +63% d’ici 2030, sachant que tu ne portes que 30% de ta garde-robe, en moyenne (Danish Fashion Institute, Pulse of the Fashion Industry 2017), ça fait pas rêver.

Mais à l’heure du greenwashing, comment s’assurer qu’une marque est vraiment green? Comment s’assurer qu’elle ne nous envoie pas juste du vent? On a quelques petits tips pour vous.

On se renseigne sur l’entreprise

En quelques clics, on peut rapidement se rendre compte des valeurs portées par la marque. Facile pour des marques comme Veja ou Patagonia par exemple, car ça fait clairement partie de leur ADN, preuves à l’appui. Ça l’est moins pour d’autres marques ou entreprises qui sont moins clairement positionnées sur le sujet. On peut se faire une idée en lisant les rubriques « à propos », « notre histoire », « nos valeurs », « notre mission », etc. Ou en trouvant la charte RSE. Pas besoin d’être un véritable expert, la plupart du temps l’absence de preuves parle d’elle-même. Il faut aussi se méfier des formules toutes faites du genre « production responsable », non prouvées, non chiffrées et souvent peu claires. Posez-vous les bonnes questions: est ce que l’aspect éthique porte sur la packaging? Le processus de fabrication? La promotion?

On check l’étiquette du vêtement

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Ça en dit long sur son histoire et son impact. A commencer par le lieu de production. Bien sûr, la production la plus locale est à privilégier. Attention à l’appellation « made in France » qui peut être utilisée dès lors que l’assemblage final est réalisé en France (mais pas le reste). Le label origine France, lui, est plus transparent, plus précis que le précédent. Si le lieu de production a un véritable impact sur l’environnement, il n’en dit rien sur le côté éthique de la production. Tous les ateliers français ne sont pas forcément responsables.

Le 2ème point à regarder, ce sont les matières premières. Pour cette partie, cela dépend surtout de vous. Choisissez en fonction de vos valeurs: si vous souhaitez éviter les matières animales, privilégiez des matières saines et naturelles… À ce sujet, retenez que le coton bio est un énorme consommateur d’eau, c’est donc une fausse bonne idée. Même si le synthétique est plus difficile à recycler, il consomme moins qu’une matière naturelle à la production. Là encore, à vous de choisir vos batailles et de cibler ce qui a le plus d’importance à vos yeux. On en revient à la question de la culpabilisation du consommateur : une marque qui se vente d’avoir des vêtements en matières recyclées peut par ailleurs produire l’ensemble de ses collections en Chine. Ça a aussi ses limites…

Ou le packaging du produit

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Attention aux emballages cartonnés, logos trop verts et autres « naturel », « responsable », « biodégradable », « recyclé ». Souvent, c’est du mytho. Il n’existe pas de produits sans aucun impact environnemental, ne vous faites pas berner. Cherchez plutôt une certification crédible et vérifiée. Sans preuve concrète, c’est risqué! Ou pas de packaging du tout d’ailleurs, c’est encore mieux…

En tout cas, bravo à Mcdo pour ce coup de génie de la com’ assez mythique, il fallait oser quand même. Moralité : prenons un peu plus de temps avant de passer à la caisse, ce ne sera jamais du temps perdu. Et si on se limitait à des cadeaux vraiment utiles? Quelque chose dont tu as besoin, quelque chose que tu veux, quelque chose que tu vas vraiment porter et/ou lire. On essaie?