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Gaza affamée : quand l’inaction prend le relais des bombes
“La crise de la faim à Gaza a atteint un degré de désespoir sans précédent. Des personnes meurent à cause du manque d’assistance humanitaire. La malnutrition s’aggrave et 90 000 femmes et enfants ont besoin d’un traitement d’urgence. Près d’une personne sur trois ne s’est pas alimentée depuis plusieurs jours.”
Ce constat alarmant, c’est celui du Programme Alimentaire Mondial, juste après un week-end sanglant où des dizaines de Palestiniens ont été tués en tentant d’accéder à l’aide humanitaire, tandis que 21 enfants sont morts de malnutrition au cours des dernières 72 heures.
Pourtant, aux abords de Gaza, l’UNRWA (l’agence de l’ONU dédiée aux réfugiés palestiniens) a les réserves pour nourrir toute la population pendant plus de 3 mois. Mais cette aide est bloquée par le gouvernement israélien depuis mars.
La nourriture est distribuée depuis fin mai par la GHF, une fondation soutenue par Ies États-Unis et Israël. Sur ces sites, plus de 1000 personnes ont été tuées par l’armée israélienne selon l’ONU. Un massacre.
Et alors qu’Israël empêche tout journaliste d’entrer dans Gaza, les médias s’inquiètent pour leurs correspondants sur place :
“DEPUIS QUE L’AFP A ÉTÉ FONDÉE EN AOÛT 1944, NOUS AVONS PERDU DES JOURNALISTES DANS DES CONFLITS, NOUS AVONS EU DES BLESSÉS ET DES PRISONNIERS DANS NOS RANGS, MAIS AUCUN DE NOUS N’A LE SOUVENIR D’AVOIR VU UN COLLABORATEUR MOURIR DE FAIM.”
Tandis que la Flottille de la Liberté tente de nouveau de briser symboliquement le blocus israélien avec le départ du “Handala”, le ministre des Affaires étrangères préfère parler “d’initiative irresponsable” plutôt que de prendre des sanctions contre Israël.
Pourtant, la France est bien capable de prendre des sanctions. Le ministre en a annoncé pas plus tard qu’hier vis-à-vis de la Russie.
Le journal Le Monde constate une “résignation non dite de la diplomatie française” face aux massacres et à la famine à Gaza. “Il plane, au sein de l’exécutif, une forme de résignation face à un premier ministre israélien que certains disent en proie au syndrome d’hubris”, décrit le quotidien.
Car au-delà des dénonciations et des “déclarations communes”, aucune action concrète n’a été prise. L’Union européenne a refusé de sanctionner Israël alors que l’article 2 de son accord d’association avec l’UE, portant sur les droits humains, a été enfreint.
Pourtant, même les plus grands soutiens de Benjamin Netanyahu sentent que quelque chose a changé. Il n’y a qu’à voir ce discours de Caroline Yazan, députée des Français de l’étranger, en Israël :
Hier, ce sont des citoyens israéliens qui sont descendus dans les rues de Tel Aviv pour dénoncer la famine organisée à Gaza avec des sacs de farine sur le dos et des photos d’enfants souffrant de malnutrition.
Alors que faire, face à l’inaction ?
À Gaza, la journaliste Bisan Owda appelle à une casserolade le 24 juillet devant tous les lieux de pouvoir “parce que le son de nos estomacs vides et la voix de l’humanité doivent être plus forts que leur brutalité.”
Vous pouvez aussi signer la pétition qui demande à l’Assemblée nationale de prendre des sanctions contre Israël.
Enfin, vous pouvez interpeller les politiques complices de cette situation, que ce soit en Égypte ou dans l’Union européenne. Des modèles de mails sont disponibles sur ce site pour appeler à ouvrir d’urgence le passage à Rafah.
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