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Foule sentimentale: le côté sombre d’un couple Instagram

Quand les photos mignonnes cachent une relation abusive...

Par
Anonyme
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Foule sentimentale: une série de témoignages portant sur ce qu’il y a de beau (ou non) dans les relations. Aujourd’hui, une lectrice raconte comment sa relation est passée de «couple parfait sur Instagram» à relation abusive dans la vraie vie.

Au début tout est beau. C’est un bon gars, c’est ça son casting (il est comédien). On l’engage pour jouer le bon papa, le voisin sympathique ou le copain incapable de mettre le lave-vaisselle en route. Il inspire la confiance et provoque le sourire. Tout le monde l’adore. Il est intense, mais tellement drôle.

Tranquillement, vous devenez LE petit couple énervant sur Facebook : celui qui partage leur bonheur à grands coups de filtres Instagram.

Tu ne fais pas partie de ceux qui ont leur téléphone collé dans leur main, pour toi, l’essentiel des relations humaines se fait dans le vrai monde.

Un beau jour, tu apprends à connaitre ses démons. Tu as droit à un ouragan de textos anxieux, puis à une crise quand tu arrives à la maison… C’est à ce moment que tu aurais dû prendre tes jambes à mon cou.

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Il s’excuse. Il souffre. Ses soupçons et ses accusations ne sont que l’expression d’une toute petite part de ses angoisses. RUN GIRL RUN!

Mais tu sais… Il travaille pour aller mieux. Il va voir sa psy et il va dans des rencontres de A.A. (cet endroit où il est possible de se vanter de ses exploits d’ex-super-relou tout en blâmant l’alcool et en félicitant une force supérieure si ça va mieux). Tu le crois, il a un bon fond et tu l’aimes pour de vrai.

Mais.

Il est jaloux au point de t’en vouloir s’il soupçonne que tu aies eu un moment intime avec ton vibrateur. Tu essaies de le désamorcer dans son délire (le gars, pas le vibrateur) en lui disant que ton jouet était dans ta vie bien avant lui. Sans succès. Tu lui dis le plus sérieusement du monde que tu ne veux pas te réveiller avec un gars jaloux dans 2-3 ans. Tu veux croire que ça peut se placer.

Le début du cycle

Il est de plus en plus intense avec les statuts amoureux et les photos de vous sur les réseaux sociaux… c’est à croire que votre bonheur n’existe que sur le web. Avec le temps, tu vas comprendre qu’il faisait juste marquer son territoire.

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Il a beau fouiller dans ton tel quand tu es sous la douche, venir chez toi quand tu n’es pas là pour scruter ton ordi, toi tu pardonnes. Tu pardonnes parce qu’il est gentil quand il est gentil. Putain. Tu parles comme une femme battue.

Tu n’oses plus rien faire pour ne pas le mettre en colère. Tu ne te reconnais plus. Tu es toujours triste.

Tu n’oses plus rien faire pour ne pas le mettre en colère. Tu ne te reconnais plus. Tu es toujours triste. Ça y est, on est déjà trois ans plus tard. Tu sors avec un gars carrément jaloux. Tu aurais dû t’écouter.

Une chance que vous n’habitez pas ensemble. Par contre, il débarque chez toi à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit parce que tu n’as pas répondu à ses textos en moins de 2 minutes. Ou, pire, pour réclamer son dû : il arrive chez toi, en colère, sans un bonjour, parce que « me semble que ça fait longtemps qu’on n’a pas fait wink wink » et qu’il faut que ça se règle maintenant. #PasTopTurnOn et même #Metoo

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Oser partir

Tu te dis : « faut que je le laisse », mais vous allez à des concerts bientôt. Tu penses : « C’est mieux de le laisser après le concert, après son anniversaire, pas à la Saint-Valentin, ni juste avant Noël… Tu ne trouves jamais de bon moment. Tu ne veux pas le blesser, mais tu oublies qu’il n’y a pas de mauvais moment pour te sortir de ton calvaire.

Tu as peur de le laisser. Et, un jour, tu le fais. Tu vas passer par 3 phases : la peur, l’angoisse et la confirmation.

Tu redoutes les réactions : «Honnn!!! C’est dommage vous étiez tellement beaux ensemble!!»

Tu en parles à tes amis avec le sentiment que tu vas les décevoir. Que tu brises l’image du couple parfait que vous aviez bâtie. Mais tes meilleurs amis te disent la vérité : «Enfin, on ne te reconnaissait plus.»

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Tu as peur parce que les gens l’adorent et comme il dit du mal de toi en te regardant dans les yeux, il ne se gênera pas pour le faire dans ton dos. Tous les gens que tu croises te demandent sans cesse de ses nouvelles. Tu ne te sens pas assez forte pour les affronter. Du coup, tu te retires de tes projets, parce que tu ne veux pas qu’on te pose de questions, mais aussi parce que tu le connais. Si tu ne t’en vas pas, lui il va le faire, et il va dire à tout le monde que tu t’es arrangée pour le faire sortir d’un projet.

Tu en parles à tes amis avec le sentiment que tu vas les décevoir. Que tu brises l’image du couple parfait que vous aviez bâtie. Mais tes meilleurs amis te disent la vérité : «Enfin, on ne te reconnaissait plus.»

Tu déménages, parce que tu habites entre chez lui et son travail.

Après la tempête vient l’angoisse

Puis vient l’angoisse.

«Est-ce que je devrais aller à tel événement? Ça se peut que je le croise. Je ne veux pas m’empêcher de sortir au cas où je le croiserais…» Mais tu sais que si tu le vois, il va faire en sorte que tu sentes comme de la merde. Toi et tout le monde dans la pièce. Tu te prives. Encore. Puis tu reprends des forces. Peu à peu, tu retrouves les étincelles que tes yeux avaient perdues. Tu te bottes le cul et tu sors : advienne que pourra.

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Et voilà la confirmation : les confidences de tes ami(e) s, connaissances et compagnie. «Hey, il est chelou ton ex, non? Depuis que vous êtes plus ensemble, il m’ignore quand on se croise», «mon amie l’a daté et il est super étrange!», «T’as l’air mieux, il était temps que tu sortes de cette relation abusive».

Ça va te prendre du temps avant de la nommer comme ça, ta relation abusive, parce que «ça arrive juste aux autres».

Coup de pelle dans la gueule. Tu ne l’avais jamais vu comme ça. Tes amis sont les premiers à nommer ta relation de la sorte. C’est probablement parce qu’il y a eu beaucoup de beau dans votre relation et que tu t’es accroché à ça, même si, au final, le pourcentage de bon n’était pas assez élevé pour que ça en vaille la peine. Ça va te prendre du temps avant de la nommer comme ça, ta relation abusive, parce que «ça arrive juste aux autres».

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Et là tu peux commencer à guérir, parce que, même s’il a réussi à te convaincre que tu étais le problème, tu sais maintenant qu’il avait tort.

*Alcooliques Anonymes, je ne hais pas les AA, mais ça n’aide pas tout le monde.

*Je sais que ça existe des relations où c’est la femme qui est super jalouse.