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Filmer sa démission et la diffuser sur TikTok : bonne ou mauvaise idée ?

Du « quiet quitting » au « loud leaving ».

Par
Justine Leblond
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Vous avez peut-être vu cette nouvelle tendance circuler sur TikTok : celle du QuitTok. Le principe ? Filmer sa démission et la publier en ligne. Parfois, le geste est motivé par un manque de considération de la part de l’employeur, une stagnation de carrière, un climat de travail toxique et d’autres fois, c’est parce que la vie professionnelle empiète sur la vie personnelle.

L’une des premières TikTokeuses à avoir publié une vidéo de la sorte est Shana Blackwell : l’Américaine s’est filmée au micro du Walmart où elle travaillait pour annoncer sa démission avec fracas, causée par les commentaires sexistes et racistes qu’elle subissait quotidiennement. La vidéo est devenue virale et a lancé une mode chez les employé.e.s qui souhaitent faire un statement en quittant leur employeur : et si je me filmais pour dénoncer les mauvaises conditions de travail que j’ai subies ?

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Dénoncer pour sensibiliser

Beaucoup de ceux de celles qui se réclament du hashtag #quittok le font parce qu’ils.elles veulent dénoncer les comportements inappropriés d’un employeur ou des dynamiques malsaines au sein d’un milieu de travail. Fondamentalement, l’idée n’est pas mauvaise : plus on dénonce, plus les employeurs seront vigilants quant à l’ambiance de travail.

La tendance s’inscrit dans une période où les travailleur.se.s de la génération Z sont de plus en plus enclin.e.s à défendre leurs intérêts et à prioriser leur santé mentale et physique par-delà le salaire et les avantages sociaux.

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Comme ce fut le cas lors du mouvement #MeToo, la dénonciation sur les réseaux sociaux en entraîne d’autres et sur le long terme, ça peut favoriser une évolution positive des attitudes.

Reste à voir à quel moment on décide de se filmer et quelles sont nos réelles motivations. En ce moment, le monde des ressources humaines redoute le phénomène qui risque de nuire aux entreprises. « Et ça peut aussi nuire à la personne directement », met en garde Catherine Rioux, présidente d’une plateforme dédiée aux RH. « Si je cherche un emploi, la vidéo peut me suivre… C’est une pratique à laquelle il faut faire très attention. »

Ça, c’est sans oublier l’encadrement juridique et législatif.

« Donc, quand je démissionne, je dois m’assurer de préserver la réputation de l’entreprise. Je ne peux donc pas la dénigrer publiquement ou avoir des faits, des gestes ou des paroles qui lui portent préjudice, au même titre que l’employeur envers moi. Ça va dans les deux sens, le respect se doit d’être mutuel. »

Bref, à vos risques et périls.