FIFES : l’autre festival de Cannes

Du 2 au 5 juin aura lieu le Festival International du Film Écologique et Social à Cannes. Tout est dans le titre : le but de l’événement est de promouvoir des films qui prônent des valeurs écologiques et sociales mais aussi de mettre en lumière les initiatives de cinéastes qui méritent d’être connues.

Derrière ce festival de Cannes au tapis vert, se cachent Sundari et Maxime Giordano, un couple résolument tourné vers les enjeux environnementaux. « Nos parents appartenaient à la génération du pouvoir, la nôtre doit passer à l’action : on n’a plus le temps de tergiverser. C’est important d’avoir une réflexion en amont, mais maintenant il faut matérialiser ces idées-là », confie le duo avant de préciser que c’est Sophie Rabhi-Bouquet, une femme inspirante à l’initiative de grands projets écologiques, qui présidera le festival.

Au programme : 13 séances cinématographiques allant du court au long métrage en parcourant tous les genres. Films d’animation, documentaires, thrillers et même de la science-fiction. On vous laisse découvrir notre sélection.

Cette fois-ci, le “grand méchant loup” c’est l’Homme. Ce film d’animation qui inverse les rôles nous plonge dans l’univers magique et mystique de l’Irlande grâce à son esthétique. Le film raconte l’histoire de Robyn, une jeune fille de 11 ans qui aide son père à chasser la dernière meute de loups. Mais lors d’une battue en forêt, elle va rencontrer Mebh, petite fille le jour, louve la nuit. C’est alors que l’on va suivre les aventures des deux jeunes filles qui vont tenter de sauver les loups de la forêt des griffes des hommes. Un chef d’oeuvre pour les grands et les petits.

Quand la banlieue rencontre la ZAD (Zone À Défendre), une convergence des luttes vers la conscience écologique se met en place. Galvanisant et poignant, ce film est une véritable déclaration d’amour à cette jeunesse qui se lève et se bat pour ne pas que l’on détruise son avenir. Ajoutez à cela une crédibilité de jeu et une révélation pour l’actrice principale Tracy Gotoas (apparue notamment dans la série Braqueurs sur Netflix), vous n’avez plus d’excuses pour ne pas aller voir ce film !

Avons-nous vraiment besoin de vanter les mérites d’un film avec Pierre Niney et Gilles Lellouche ? Oui, quand même. Cette presque histoire vraie relate l’histoire du scandale phytosanitaire d’un pesticide causant maladies mortelles et déformations à la naissance. Gilles Lellouche, en rustre avocat, défie Pierre Niney, un lobbyiste détestable pour que justice soit rendue à toutes ces familles endeuillées. Une histoire qui ressemble, à s’y méprendre, au scandale du glyphosate…

Dans un monde devenu irrespirable, l’humanité se réfugie dans une réalité virtuelle appelée “Oxygène”. En plein prémices du métavers de Facebook , est-ce vraiment cavalier de qualifier ce court-métrage de visionnaire ? Surnommé le Black Mirror du court-métrage (c’est un compliment !), Oxygène n’a qu’un seul défaut : on en veut plus. Ce court-métrage de 3 minutes, réalisé par le mouvement écologiste Alternatiba, se révèle palpitant et futuriste. Foncez !

Contrairement au nom du festival, le FIFES ce n’est pas seulement du cinéma, loin de là. « On essaie de réinventer une façon d’apprendre. La plupart du temps, quand on voit un festival de films, on pense qu’il n’y a que des projections mais nous, on veut ouvrir ce festival à d’autres choses, car il y a plein de façon de montrer les causes écologiques et sociales ». Le festival propose donc un panel d’activités pour petits et grands, dans le but de les sensibiliser à ces enjeux.

Des ateliers ludiques sur le climat, l’alimentation, ou encore les déchets, à une table ronde, au centre du village, en passant par des concerts : il y en a pour tous les goûts et c’était important pour les fondateurs. « On souhaite montrer qu’il y a plein de formes d’expressions pour ces thématiques. C’était important pour nous d’avoir cet éclectisme parce qu’on en a marre d’être tout le temps dans un carcan. C’est important de laisser la créativité s’exprimer, pour faire passer nos messages au plus grand nombre. »

Ancienne enseignante, Sundari Giordano connaît la pédagogie sous toutes ses formes. Il était donc évident que ce festival soit pensé comme un laboratoire d’initiatives, à la manière d’une classe géante qui travaillerait sur un projet commun : celui de sauver la planète.

« Dans ce village des initiatives, on ne parle pas pour parler et faire un énième constat du monde : on agit. On espère sortir de ce festival avec des projets “transformatifs” ». Des cinés-débats seront donc mis en place à la fin de certaines séances pour apporter une discussion entre le public et les équipes des films. Les tables rondes et ateliers fresque autour de ces thématiques viendront également compléter cette discussion constructive pour fair émerger des initiatives.

Pour Sundari et Maxime, le but de ce festival est vraiment de mettre en lumière les solutions : « Elles sont là, elles existent ! Des personnes sont déjà dans le « faire » et ont les moyens de proposer quelque chose de plus vertueux pour le monde de demain ».

Alors si vous avez envie de garder espoir pour vieillir avec vos enfants dans un monde meilleur, foncez à Cannes, pour le Festival International du Film Écologique et social du 2 au 5 juin ! On se voit là-bas.