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Le Festival de films LGBTQI+++ Chéries-Chéris est de retour à Paris pour sa 27ème édition, après le report de l’édition 2020, il s’agit donc de la deuxième édition ayant lieu cette année (en moins de 6 mois). Toujours plus de queer content, on aime ça ! Pour la deuxième fois cette année, on vous a donc concocté notre mini sélection. Une sélection très subjective proposée par un jeune homme cis, gay, blanc, de 24 ans (moi). C’est parti !
Top 3, Sofie Edvardsson
Anton tombe amoureux de David, David tombe amoureux d’Anton, mais les choses vont mal tourner quand Anton se rend compte que ses rêves pourraient être différents de ceux de son amoureux. C’est tout chou, c’est tout doux. Ça se regarde tout seul, touchant et honnête. On a l’impression de revivre son premier amour et on s’identifie tout naturellement à cette histoire. C’est triste et drôle, ça parle d’éloignement, de distance, d’engagement dans le couple, du fait de grandir à deux et des chemins que l’on peut prendre, seul ou ensemble. Une comédie romantique d’animation avec une obsession de la réalisatrice pour les listes, et les top 3, en commençant par les trois personnes qu’Anton déteste le plus : le Premier ministre, lui-même et ce garçon dont il est amoureux.
Nos corps sont vos champs de bataille, Isabelle Solas
Dans une Argentine tiraillée entre conservatisme profond et élan féministe, on découvre ici les parcours de Claudia et Violeta, dans leur activisme politique et leur intimité. Femmes trans se revendiquant travesties, elles se heurtent à la violence patriarcale. Convaincues d’être les actrices d’une révolution intersectionnelle, à la croisée des luttes, elles réinventent le présent et se battent pour aimer et rester en vie. Un documentaire au discours dense, qui n’a pas peur de se frotter à tous les points de fractures du capitalisme, du patriarcat, de la binarité, du féminisme, des questions de classe ou de la problématique migratoire… Des chemins en dehors de la norme, beaux, puissants, vivants.
Le nageur, Adam Kalderon
Erez, étoile montante de la natation israélienne, rentre dans un internat afin d’être préparé puis sélectionné (ou non) pour les JO. Il y rencontre Nevo, qui éveille en lui des désirs enfouis. Dès le générique, on entre dans l’univers graphique et ultra sensuel d’Adam Kalderon. On retrouve la figure homo érotique du nageur, de ces corps rasés que l’on suit tout au long de ce récit émouvant. Avec ce deuxième long métrage, le réalisateur vient soigner de vieilles cicatrices puisqu’en 1999, alors jeune nageur de haut niveau, il s’enfuit, terrifié, des championnats israéliens de natation. Il abandonne la course qu’il prépare depuis 11 ans, suite à la découverte de son orientation sexuelle et de son amour inavouable pour l’un de ses coéquipiers. La scène finale est sublime (no spoil), c’est libérateur !
Seule la joie, Henrika Kull
Sascha travaille dans un bordel berlinois et rencontre Maria, une nouvelle, “différente”, non-conformiste, queer. On sent assez immédiatement dans l’intensité de leurs regards, l’attirance et la fascination réciproque. Une histoire d’amour dans un espace où les corps féminins prennent une place centrale. Entre sororité, bienveillance et amour, magnifiquement interprété, le casting est parfait (Katharina Behrens et Adam Hoya). Tout en sincérité, tout en douceur, on s’attache vite à ce duo, suspendu le temps de la rencontre et de la découverte.
Queendom, Simon Vivier et Marco Novoa
Alors que Rupaul’s Drag Race débarque en France, il faut aller voir ce docu ! Celui de la scène drag parisienne, encore loin des codes et de la matrice Rupaul. On découvre LeFilip, Shigo LaDurée et Cookie Kunty, leur culture, leurs inspirations, leurs histoires. On les suit dans leur quotidien et leur vie de scène. Shigo LaDurée révise son bac, prépare deux bals importants et s’apprête à fêter ses 18 ans. Cookie Kunty exprime sa volonté de populariser le drag. Filip se lance dans l’écriture et la production de son premier one drag show à 25 ans. C’est émouvant, c’est touchant, c’est juste.
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Le festival a lieu du 20 au 30 novembre 2021 et les films seront, comme chaque année, à découvrir dans les cinémas MK2 Beaubourg, Quai de Seine et Bibliothèque. Pour découvrir l’ensemble de la programmation, c’est par ici !