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Femmes progressistes vs hommes réacs : un fossé politique se creuse chez les jeunes
Bravo la génération Z : c’est la première fois qu’on voit un tel clivage idéologique.
On pourrait naïvement penser que la jeunesse est unie par la modernité, la haine du capitalisme et les belles idées progressistes.
Sauf qu’en fait, pas du tout.
C’est le journal Financial Times qui a soulevé le lièvre en se posant une simple question : “Comment peut-on expliquer que la génération Z est hyper progressiste sur certaines questions, mais étonnamment conservatrice sur d’autres ?”
Afin d’y répondre, le journaliste data John Burn-Murdoch s’est appuyé sur le travail de la chercheuse Alice Evans de l’Université de Stanford, spécialiste de ce grand écart qui scinde la génération Z en deux. C’est en comparant les données dans différents pays qu’elle arrive à cette conclusion : les jeunes femmes sont de plus en plus progressistes tandis que les jeunes hommes penchent énormément à droite.
Ce phénomène a été étudié aux quatre coins du monde sur plusieurs décennies. Résultat : l’écart libéral/conservateur s’est creusé énormément entre les hommes et les femmes âgés de 18 à 29 ans.
Pour le Financial Time, c’est #MeToo qui a été le principal détonateur de cet écart idéologique, “donnant naissance à des valeurs radicalement féministes parmi les jeunes femmes”.
Et 7 ans après le fameux hashtag, le journal note également un clivage sur d’autres thématiques comme l’immigration ou la “justice sociale” : “
« DANS LA PLUPART DES PAYS, LA TENDANCE MONTRE QUE LES FEMMES DEVIENNENT DAVANTAGE DE GAUCHE TANDIS QUE LES OPINIONS DES HOMMES NE BOUGENT PAS . »
Ce fossé idéologique s’est aussi exprimé en France lors de la dernière élection présidentielle, comme le soulignent les chercheuses en sciences politiques Anja Durovic et Nonna Mayer :
« LES POSITIONS SEXISTES ET MISOGYNES D’ÉRIC ZEMMOUR ONT RECRÉÉ UN RADICAL RIGHT GENDER GAP, REBUTANT LES FEMMES TOUT EN ATTIRANT PARTICULIÈREMENT DES HOMMES, ESTIMANT QUE LE FÉMINISME EST ALLÉ TROP LOIN DANS NOTRE SOCIÉTÉ. »
Bien entendu, de nombreux contre-exemples existent : le profil dédiabolisé de Marine Le Pen fait désormais moins peur aux jeunes femmes qui pouvaient être refroidies par le discours de son père. La dernière enquête postélectorale Youngelect a permis de souligner “l’absence totale d’impact du genre et du sexisme sur le vote RN”.
Pour le Financial Times, ce clivage idéologique qui se creuse n’est pas une simple phase, d’autant plus que les jeunes hommes et femmes engagés politiquement vivent désormais de plus en plus dans des bulles de filtres.
« TROP SOUVENT, LES OPINIONS DES JEUNES SONT NÉGLIGÉES EN RAISON DE LEUR FAIBLE TAUX DE PARTICIPATION POLITIQUE, MAIS CE CHANGEMENT POURRAIT AVOIR DES RÉPERCUSSIONS SUR LES GÉNÉRATIONS À VENIR, DONT L’IMPACT VA BIEN AU-DELÀ DU SEUL NOMBRE DE VOTES. »
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