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Faut-il avoir peur de Pascal Praud ?

De journaliste sportif à militant “anti-wokisme”, on retrace le parcours du soldat de Bolloré.

Par
Ouissem
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Des débuts classiques

Né à Nantes en 1964, Pascal Praud débute logiquement sa carrière de journaliste sur FR3 Pays de Loire. Passionné de théâtre, il n’hésite pas à se mettre en scène lors de ses reportages, quitte à enlever le bas pour montrer que Nantes peut être une ville “sexy”.

Une carrière dédiée au foot

De 1988 jusqu’en 2008, Pascal Praud se spécialise dans le sport et notamment dans le foot : on le retrouve dans Téléfoot aux côtés de Thierry Roland et dans On refait le match avec Eugène Saccomano. Pascal Praud devient même pendant 2 ans directeur général du FC Nantes, chargé de la communication et du marketing.

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En 2010, il quitte le club et débarque sur iTélé pour animer des émissions dédiées au foot. 2014, c’est le tournant : il récupère le talkshow politique Ça se dispute et prend goût aux débats polémiques entre Éric Zemmour et Nicolas Domenach.

L’allégence à Bolloré

En 2016, Vincent Bolloré récupère le groupe Canal+, dont iTélé qui deviendra CNEWS. Une centaine de journalistes quittent la rédaction, mais ce n’est pas le cas de Pascal Praud qui voit d’un très bon oeil la venue du milliardaire.

Le Nantais hérite alors de son émission quotidienne d’actualité : la fameuse Heure des Pros qui fera sa légende, pour le meilleur et surtout pour le pire.

L’heure des climatosceptiques

L’Heure des Pros permet à Pascal Praud de mettre en avant sa ligne politique et ses idées, notamment en matière d’écologie. L’animateur remet en doute le réchauffement climatique jusqu’à qualifier de “ridicule” Claire Nouvian, journaliste et experte en la matière.

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« Un cocktail de misogynie emblématique de ceux qui veulent faire taire une femme lorsqu’elle donne un avis différent », soulignera l’écologiste.

un animateur colérique

Malgré 1 200 plaintes au CSA en 2018, l’émission devient l’année suivante une biquotidienne dans laquelle Pascal Praud a une liberté totale, quitte à passer ses nerfs sur ses chroniqueuses :

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“Les dés étaient pipés”

Caroline Mécary et Claire Nouvian ne sont pas les seules femmes de gauche à faire les frais de Pascal Praud. Lors d’un débat sur les retraites, Julie Garnier est ridiculisée par l’animateur qui l’interrompt avec un mégaphone.

« Je n’étais pas traitée de la même manière que les autres chroniqueurs, on ne me mettait pas au courant des sujets avant l’émission, les dés étaient pipés », raconte au Monde la conseillère régionale Île-de-France de La France Insoumise.

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Une obsession : l’immigration

Mais c’est bien sur ses positions réacs et d’extrême-droite que Pascal Praud se distinguera. Les punaises de lit envahissent Paris ? L’immigration est pointée du doigt.

Il y a le chaos au stade de France ? C’est évidemment la faute de Karim Benzema.

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Chroniqueur pour le Journal du Dimanche repris par Bolloré, Pascal Praud l’écrit noir sur blanc : “Islamisme, écologisme, wokisme” sont les “maux de l’époque”.

Des preuves ? Quelles preuves ?

Affirmant vouloir porter la parole des Français, Pascal Praud n’hésite pas à balancer des affirmations sans aucune preuve. C’est ce qu’il affirme dans une interview avec Pure Médias.

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On a pu le vérifier il y a quelques jours sur l’antenne d’Europe 1 (qui appartient depuis peu à Vincent Bolloré).

Une recette qui marche

Sexisme, racisme, scepticisme et populisme font en tout cas les beaux jours de Pascal Praud : son émission a réalisé le 15 novembre dernier son record d’audience avec 1 120 000 téléspectateurs. Qui était invité ? Éric Zemmour.

Est-ce que Pascal Praud est d’extrême-droite ?

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L’animateur affirme être un “anar” qui aime “la liberté par-dessus tout”. Son amour pour la liberté permet surtout de laisser une belle place aux réacs et de voir L’Heure des Pros mise en garde pour son « absence de diversité des points de vue exprimés ».