Logo

Faire du télétravail avec un enfant en bas-âge: guide de survie

Restez zen. Ça va bien aller!

Par
Daisy Le Corre
Publicité

Quand j’ai eu la brillante idée d’écrire cet article, je ne savais pas (encore) ce qui m’attendait. Mais immédiatement, j’ai repensé à cet article de Slate intitulé “Vous n’avez pas d’enfant? Alors arrêtez de vous plaindre d’être débordé”. En plein déni, je me suis dit que ça n’allait pas être si compliqué que ça de télétravailler avec un enfant de 20 mois à la maison. Qu’il suffisait d’un peu d’organisation et de définir ses priorités, comme d’habitude. J’avais à moitié raison.

En éditant cet article de mon confrère Pierre-Luc Racine, le passage consacré aux gens en couple m’a fait sourire : “Se faire déranger pour parler de la pluie ou du beau temps, c’est irritant. Vous ne voulez pas finir par voir votre partenaire comme un enfant de six ans que vous devez gérer à la maison.” J’ai ri et j’ai souri.

Publicité

Depuis le début de cette crise sans précédent, on parle avec raison des héros et warriors du quotidien: les médecins, les caissiers/caissières, les livreurs, etc. J’aimerais profiter de cet article pour rendre hommage à ces autres héros invisibles: les parents qui, en plus de continuer à télétravailler (pour les plus chanceux d’entre eux), s’arment chaque matin de patience et de courage pour endosser, dans une même journée, le rôle de nounous/enseignants/réparateurs de nounours/magiciens/clowns/conteurs/dessinateurs/amuseur public/chefs cuistos, etc à domicile 24/24h. Et ce, sans broncher, ou presque.

Avoir un enfant, c’est beau/magique/indescriptible. Avoir un enfant et télétravailler en l’ayant dans les pattes toute la journée, et une partie de la soirée, ça peut vite se transformer en cauchemar. Parce qu’un enfant, ça ne vous dérange pas pour parler de la pluie et du beau temps, ce serait trop beau: ça vous dérange pour TOUT et pour RIEN, surtout. Nerveusement, c’est éreintant. Pour un parent solo, c’est PTSD assuré en sortant de la pandémie. Pour des parents en couple ou en trouple (quelle chance pour le coup!), c’est gérable à condition de faire de jolis compromis. Que voici:

Publicité

1- Les écrans, parlons-en

Rien de mieux que le confinement pour nous mettre à l’épreuve et nous faire oublier certains de nos grands principes éducatifs qu’on croyait pourtant bien ancrés. On en parle du temps passé devant les écrans, en ce moment? De Pat’ Patrouille, de la souris verte, de Tchoupi, de Caillou, et d’Henri Dès qui occupent tant bien que mal nos petits loups pendant qu’on répond à nos mails/appels téléphoniques/messages Slack/sextos? Tout ça pour dire que les écrans, aujourd’hui, nous sauvent un peu la mise, il faut bien l’avouer. Et nous culpabilisent aussi, c’est certain. Comme expliqué ici, rien que la semaine dernière, la durée d’écoute de la télévision est montée à 4h48, soit 1h17 de plus que que la même semaine l’an passé.

Inutile de se mettre la pression, pour autant et de se dire qu’on est les pires parents au monde. Encore une fois, tout est question de modération. Moi je ne colle pas mon enfant toute la journée devant un écran, je répartis ce temps à plusieurs moments de la journée. En général, ça ne dure pas très longtemps, et tout dépend encore de l’attention de son enfant. Mais 25 minutes de Tchoupi, c’est 25 minutes de gagné et ça permet de tenir l’astuce numéro 2.

Publicité

2- La technique Pomodoro, chacun son tour

La technique Pomodoro: c’est 25 minutes de travail, 5 minutes de pause, 25 minutes de travail, 5 minutes de pause et parfois de plus longues pauses. Et si vous travaillez les deux en même temps, utilisez la technique Pomodoro et démarrez vos chronomètres en même temps. C’est aussi là que Tchoupi entre en jeu… Appuyez sur play à ce moment là aussi! Vous pourrez ainsi prendre vos pauses avec votre partenaire et votre enfant! Ça fait du bien aussi de prendre un café avec son collègue-partenaire et son bébé qui se décrotte le nez devant vous. Ça désamorce parfois la tension ambiante. Trust me.

3- La pause midi: à ventre plein, bébé serein

On le sait, ce n’est pas toujours facile de mettre une limite entre temps de travail et de non-travail quand on est en télétravail confiné. Le temps libre? On a tendance à le zapper. Pourtant, s’il y a bien une pause à soigner dans la journée en télétravail avec un enfant, c’est le temps du déjeuner. Fixez-vous une heure et obligez-vous à manger tous en même temps. Et si possible, des repas variés: c’est bien de mettre un peu de couleurs dans les assiettes quand tout est gris et chaotique dehors… On connait tous l’adage qui dit “bébé fatigué, bébé fatigant”, en voici un autre testé et approuvé: “à ventre plein, bébé serein”. Autrement dit, bon repas = bonne sieste. Soignez cette étape car c’est un peu votre graal au quotidien, la sieste de votre enfant.

Publicité

4- Quand bébé dort, les parents foncent

Il faut l’avouer, quand vient le temps de la sieste, un sentiment de libération mentale s’empare des parents que nous sommes. La voie est libre: on a l’impression d’être en sprint final et de pouvoir enfin tout enclencher sans forcément devoir être interrompus. Alléluia. PROFITEZ-EN. Dans le meilleur des cas, la sieste dure 2h voire 2h30 (j’ai de la chance) chaque après-midi. C’est le moment de vous mettre en mode action/réaction/production/création. Vous allez enfin avoir l’impression d’être utiles, même si vous l’êtes aussi le reste du temps, mais votre perfectionnisme ne vous laisse pas beaucoup de marge de manoeuvre. On le sait. Ça changera… Laissez faire le temps.

5- Les grands-parents par Skype

Oui, c’est encore du temps passé devant un écran mais du BON temps! Ma fille a pris l’habitude de Skyper avec ses grands-parents chaque matin et pas la peine de lui rappeler: elle crie “Mamiiiiie” et “Pépééééé” dès qu’elle veut les voir. Au programme des séances Skype: des lectures de petites histoires et des comptines pour enfants. Ça chante et ça danse devant l’ordinateur… J’ai rarement vu quelque chose de si mignon. Et puis ça brise aussi l’isolement pour Pépé et Mamie qui trouvent parfois les journées longues. Bref, tout le monde s’y retrouve et ça fait du bien de voir des visages qui sourient.

Publicité

6- Le travail du soir

Rien ne vous empêche de travailler un peu le soir si la journée a été difficile avec votre enfant. On va se le dire: les journées parfaites n’existent pas. Il faut faire avec le flow et lâcher du lest. Moi j’ai la chance d’avoir une partenaire qui travaille à temps partiel alors cela allège vraiment les choses au quotidien. Je ne la remercierai jamais assez d’ailleurs. Mais je sais combien cela peut faire du bien à la conscience de finir ses tâches de la journée avant d’aller se coucher, même si on fait un peu plus que les 8h de travail attendues. Du moment que ça vous libère et que vous avez l’impression que votre travail est bien fait, just do it.

Enfin, pour aider les parents, le gouvernement français vient de publier un “Guide des parents confinés, 50 astuces de pro”. Ça sent moins le vécu que l’article que vous venez de lire mais ça peut toujours servir. Lâchez pas!

Publicité